Au cœur de l’internement, la déprime. Dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, dans la banlieue dakaroise, les grands arbres plantés ça et là offrent un accueil plaisant. De prime abord, l’environnement semble propice au repos. Fidèle au contexte culturel, des cases disséminées en rond, font office de services de consultation, d’hospitalisation, d’internement…Aux alentours de ces pavillons dénommés « villages », des hommes et des femmes déambulent dans ces espaces très exotiques. Sans y prêter attention, on croise des malades tout à fait libres de leur mouvement. Pour la plupart, ils ont été hospitalisés dans ces services « fermés » de l’hôpital à la demande de leurs proches. Malgré la douceur de vivre qui y règne, l’endroit reste très chargé d’émotions. Sur les visages, des malades comme des accompagnants, se lit une tristesse qui rappelle la lourde réalité de l’endroit. Comme si le temps s’était arrêté, l’attente est longue pour les patients et ils ne comprennent pas toujours leur présence dans ces lieux « froids ». Leurs journées sont rythmées par des traitements auxquels ils se soumettent sans avoir guère le choix. A leurs côtés, un personnel soignant en blouse blanche, débordé par l’affluence quotidienne. Consultations, administration de neuroleptiques, hospitalisation, font partie de leur routine.
Mamadou est venu consulter cet après-midi. Etudiant en niveau DEA, il est hospitalisé ici depuis quelques jours et souffre de psychose liée à une consommation abusive de cannabis. La démarche nonchalante, la maladie a fini par l’éloigner des amphithéâtres. Accompagné de sa maman qui souffre aussi de la situation, le malade trentenaire se plaint de douleur due aux injections reçues le matin. « Cet enfant me fatigue », lance la maman, visiblement brisée et inquiète pour l’avenir de son fils. Son médecin-traitant décide devant nous de taire la pathologie mentale dont souffre exactement ce jeune étudiant. Troubles affectifs, troubles obsessionnels compulsifs, troubles d’alimentation d’anxiété et de la personnalité…Reste que le tableau qui revient le plus souvent est la schizophrénie. Pourtant cette pathologie mentale est courante chez les jeunes et constitue une modification du fonctionnement du cerveau qui perturbe le processus de la pensée et du jugement, la perception sensorielle et la capacité d’interpréter ou de réagir de façon appropriée à des situations. Mais pour le cas du Sénégal, ces troubles sont souvent précipités par l’abus de drogues, d’inhalants, mais surtout de cannabis. Comme Mamadou, ils sont de plus en plus nombreux, les jeunes dont l’usage de drogue a conduit à l’internement au niveau d’une structure psychiatrique. « La couche jeune peut être intéressée pour plusieurs raisons. Certains jeunes peuvent développer une schizophrénie, une psychose maniaco-dépressive…Mais nous recevons de plus en plus dans nos structures des jeunes qui présentent des problèmes psychiatriques liés à l’usage des troubles addictifs. Soit c’est l’alcool, la drogue (dure, ou le cannabis). Et on se rend compte que près de 30 à 40% de nos consultations qui tournent autour des jeunes entre 16 et 30 ans concernent la drogue », renseigne le Dr Léopold Boissy psychiatre à Thiaroye.
En effet, dans toutes les structures sanitaires, ce sont surtout les jeunes entre 18 et 30 ans faisant usage de drogues qui sont victimes des troubles mentaux. Toutefois, même si les problèmes d’usage d’alcool ou d’autres drogues sont très liés à ceux de santé mentale des jeunes, il est à préciser qu’ils agissent diversement les uns sur les autres. D’après le docteur Boissy : « les problèmes de santé mentale peuvent précéder l’usage d’alcool ou d’autres drogues et provenir par exemple de facteurs génétiques ou autres. De la même manière, ces pathologies mentales peuvent se développer très rapidement à cause de l’usage d’alcool ou d’autres drogues ».
La longue marche vers la cure
Pour la plupart des maladies mentales liées à l’usage de drogues ou d’alcool, le traitement peut s’avérer très long et douloureux. Pour les familles, la maladie mentale n’est pas que douleur psychologique et morale, elle fait aussi mal à la poche. Souvent chronique à base de médicaments et d’injections, la thérapie dure longtemps et décourage quelque fois les familles qui ont auront perdu beaucoup d’énergie et dépensé des sommes importantes. D’après les spécialistes, il arrive très souvent que les parents perdent patience ou trouvent du mal à accompagner correctement leur enfant malade à cause de la flambée des prix des médicaments et du coût très onéreux de l’hospitalisation qui mènent à l’essoufflement thérapeutique voire la démission des familles. Et bonjour l’errance ! Du coup, les traitements n’arrivent pas toujours à leur terme. « Certaines pathologies comme la schizophrénie, la dépression maniaque sont chroniques et la personne affectée peut vivre avec toute sa vie. L’intérêt serait alors qu’il puisse avoir son traitement comme le diabétique, l’hypertendu. Le grand travail c’est de pouvoir expliquer aux patients, à la famille pour qu’ils soient observant au traitement. Ce n’est pas facile mais il faut s’y résoudre », explique le Dr Boissy. De plus, l’hospitalisation des patients dépasse rarement deux mois eu égard à la faible capacité des centres d’accueil. Pis, aucune chance également à leur sortie d’hôpital. Ces jeunes en difficulté souffrent davantage de marginalisation et d’exclusion sociétale. Aujourd’hui, le tragique constat est que le malade mental est de moins en moins supporté et sa réinsertion dans la société qui « l’a rendu malade » devient très difficile avec des familles de plus en plus nucléaires et, où la solidarité et la tolérance se font de plus en plus rares.
En outre, le poids des croyances traditionnelles se fait également sentir très fort. Les malades sont souvent considérés comme possédés par l’esprit des ancêtres ou bien agressés à travers la sorcellerie. Cela entraîne non seulement des réponses inadéquates mais contribue à stigmatiser ceux qui en souffrent. Les guérisseurs sont ainsi amenés, de par l’influence de la tradition et le manque d’infrastructures adéquates, à traiter les maladies mentales. Pourtant, les psychiatres de Thiaroye à travers le « Penc » tentent de respecter les croyances traditionnelles des malades et des familles tout en introduisant parallèlement les pratiques médicales modernes.
Penc : la parole comme thérapie
A l’entrée des locaux dédiés à la direction de l’hôpital de Thiaroye, une grande fresque murale représente des scènes « Ndeup » (séances d’exorcisme) pour sans doute symboliser la place de la tradition dans cet univers médicalisé. A l’aile gauche de la structure, se trouve la division 3 où se tiennent les séances de « Penc » qui font aussi partie de la prise en charge thérapeutique. Forme d‘adaptation de « l’arbre à palabres », ce groupe de discussion composé de patients, des accompagnants et des soignants, permet aux malades de s’ouvrir et partager leurs expériences. Ici, ce n’est que dans la parole, dans la découverte de l’autre et dans les réflexions sur soi que se résolvent les questions. Tour à tour, les patients assis sur la grande natte, témoignent de leurs difficultés. Aujourd’hui, c’est au tour de Déry d’assurer la distribution de la parole. Après une séance festive cadencée par des chants et danses comme dans un vrai « Ndeup », le modérateur du jour passe au thème de la journée : que vas-tu faire au sortir de l’internement ? Une dame expose ses problèmes familiaux et confie au médecin qu’elle est apte à sortir et qu’elle doit à tout prix rejoindre son domicile pour régler des affaires. Une autre visiblement remise explique avec cohérence qu’elle se tiendra cette fois, à carreau pour éviter les regards et questions gênantes du quartier. Au médecin de la convaincre que ces questions sont normales et que la socialisation passe par la communication avec les gens. Un jeune garçon schizophrène raconte enfin son stress. Sa mère se dit inquiète pour l’avenir de son fils et décrit son comportement et les difficultés auxquelles ils ont été confrontés. Ces quatre jeunes témoignent du bien fondé de cette thérapie qui les sort de la solitude et du climat hospitalier.
Pour les soignants, cette thérapie à « l’africaine » apporte des éléments supplémentaires leur permettant de mieux cerner la problématique du patient qu’il n’a pas toujours l’occasion d’appréhender lors d’entretiens individuels plus formels. « Les patients sont d’habitude plus cohérents », explique le docteur Aida Sylla qui supervise le « Penc ». Comme pour confirmer l’importance de cette thérapie qui permet aux patients de retrouver leur identité et leur autonomie. Toutefois, cela ne saurait suffire et les patients gagneraient davantage à recevoir des médications mieux adaptées à leur pathologie spécifique.
A l’heure actuelle, aucune donnée statistique sur le nombre de malades mentaux encore moins d’étude précise ne sont disponibles pour répertorier les pathologies et les facteurs (génétique, sociologique, psychologique et organique) qui prédominent au Sénégal. Tout de même, les spécialistes sont unanimes sur le fait que dans les structures sanitaires : « ce sont surtout les jeunes entre 18 et 30 ans faisant usage de drogues qui sont victimes des troubles mentaux ». En l’absence de suivi correct après leur internement, il faudrait au moins s’attaquer aux problèmes de fond qui font le lit de leur souffrance. En l’occurrence : le chômage, l’oisiveté, l’absence de logements, la pauvreté, la désillusion…
Papa Adama TOURE
POUR UNE PRISE EN CHARGE SPIRITUELLE DES DEPENDANCES (TABAC, ALCOOL, DROGUES), DE L’EPILEPSIE ET DES MALADIES MENTALES.
Les maladies mentales qui constituent un fléau grandissant et de plus en plus préoccupant sont devenues un véritable problème de santé publique dans le monde entier. Et en vérité, on ignore, jusqu’à ce jour, ses causes véritables, en dépit de toutes les recherches entreprises dans ce domaine. A notre avis, cet état des lieux tient à la méconnaissance de l’esprit humain qui, de par sa grande complexité, continuera d’étonner tant les scientifiques que les religieu. Il ne peut pas en être autrement : (85) Et ils t’interrogent au sujet de l’âme (l’esprit). – Dis : « l’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur ». Et on ne vous a donné que peu de connaissance. … (89) Et certes, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples. Mais la plupart des gens s’obstinent à être mécréants. (17. Le Voyage Nocturne : 85 … 89 – Al-Isrâ’). Ainsi, seuls les Textes Sacrés (Coran, Evangile, Thora) qui sont ‘’une explication de toutes choses’’ peuvent nous permettre d’appréhender, tant soit peu, l’esprit humain. Et quand on sait qu’il n’y a presque plus d’athées dans le monde, les chercheurs qui sont croyants, dans leur immense majorité, devraient pouvoir y puiser, afin de mieux comprendre la psychologie humaine et ses aspects pathologiques, afin d’apporter les véritables remèdes aux malades souffrant de maladies mentales. A l’évidence, une nouvelle approche beaucoup plus simplifiée de la maladie mentale et de sa prise en charge s’impose. Cette prise en charge spirituelle, proposée en appoint au traitement préconisé par la Médecine Moderne (neuroleptiques, anticonvulsivants, etc.), consiste essentiellement à se prémunir contre Satan (Chaythân), ou à s’en départir ; oui, Satan, le Démon maudit est véritablement notre ennemi déclaré et le principal responsable des dépendances (tabac, alcool, drogues,), et de la plupart des épilepsies et maladies mentales – c’est là, en vérité, une réalité admise par toutes les religions monothéistes (Islam, Christianisme, Judaïsme). Et dans cette perspective, l’Islam propose deux armes redoutables (‘’Ayyâtou’l Koursiyyou’’ et ‘’Laqad djâ-akoum’’) – avec un préalable incontournable pour la réussite de cet exorcisme : c’est être musulman, s’acquitter des cinq prières à l’heure et s’éloigner des péchés (idolâtrie, adultère, essentiellement). Il est particulièrement recommandé de réciter 3 fois par jour (au lever, en mi-journée et au coucher) : ‘’a(h)ouzou bi’llâhi mina’ch-chaythâni radjîm’’ ; puis la Sourate ‘’Fatiha’’ (1 fois) ; puis la Sourate ‘’Al-Falaqi’’ (1 fois), puis la sourate ‘’An-Nâsi’’ (1 fois) ; puis réciter (ou lire) ‘’Ayyâtou’l Koursiyyou’’ 7 (fois). [Au coucher, réciter, en plus, 7 fois ‘’Laqad djâ-akoum’’]. Ainsi, on devrait pouvoir se passer des sacrifices purificatoires et autres cérémonies mystiques (ndeup, etc.) qui ne font que pérenniser la ‘’possession’’ par les Djinns malfaisants.
Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar Pédiatre à Thiès Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès). http://sites.google.com/universitevirtuellelasagesse/ http://sites.google.com/site/missionmahdi/ ; http://sites.google.com/site/dahirathies/
NOTES : (*) Avec l’autorisation spéciale de notre Maître, Son Eminence Serigne El Hadj Madior CISSE – Qu’Allah l’agrée ! ‘’Ayyâtou’l Koursiyyou’’ est le verset 255 de la Sourate ‘’Al-Baqarah’’ (La Vache). ‘’Laqad djâ-akoum’’ est le groupe de versets (128 et 129) de la Sourate At-Tawbah (Le Repentir). SOURATE AL-FÂTIHA : ‘’Bismi’l-lâhi rahmâni’r- rahîmi al hamdou li’l- lâhi rabbi’l (h)âlamîna ar-rahmâni’r- rahîmi mâliki yawmi’d- dîni iyyâka na(h)boudou wa iyyâka nasta(h)înou ihdinâ’ç- çirâtha’l moustaqîma çirâtha’l- ladzîna ane(h)amta (h)alayhim ghayri’l maghdhoûbi (h)alayhim wa lâ’dh- dhâllîna’’ (1 fois). SOURATE AL-FALAQI : ‘’Qoul a(h)oûdzou birabbi’l falaqi mine charri mâkhalaqa wa mine charri ghâsiqine idzâ waqaba wa mine charri’n- naffâsâti fî’l (h)ouqadi wa mine charri hâsidine idzâ hasada’’ (1 fois). SOURATE AN-NÂSI : ‘’Qul a(h)oûdzou bi rabbi’n- nâsi maliki’n- nâsi ilâhi’n- nâsi mine charri’l waswâsi’l khannâsi’l- ladzî youwaswisou fî çoudouri’n- nâsi mina’l djinnati wa’n- nâsi’’ (1 fois). AYYÂTOU’L KOURSIYYOU (**) : ‘’Allâhou lâ illâha illâ houwa’l hayyoûl qayyoûmou lâ ta’khoudzouhou sinatoun wa lâ nawmoûn lahou mâ fî’s- samâwâti wa mâ fi’l ardhi man(e) dzâ’l -ladzî yachfa(h)ou (h)in(e)dahou illâ bi idznihi ya(h)lamou mâ bayna aydîhim wa mâ khalfahoum wa lâ youhîthoûna bi chay-‘in(e) min (h)ilmihi illâ bimâ châ-‘a wasi(h)a koursiyyouhou’s- samâwâti wa’l ardha wa lâ ya-oûdouhou hifzhouhoumâ wa houwa’l (h)aliyyou’l (h)azhîmou’’ (7 fois). LAQAD DJÂ-AKOUM : ‘’Laqad djâ-akoum rasoûloun min(e) an(e) fousikoum (h)azîzoun (h)alayhi mâ (h)anittoum harîçoun (h)alaykoum bi’l mou(h)minîna ra-oûfou’r- rahîmoun fa -in(e) tawallaw faqoul hasbiya’l- lâhou lâ ilâha illâ houwa (h)alayhi tawakkaltou wa houwa rabbou’l (h)archi’l (h)azîmi’’ (7 fois)