Près de trois millions de fidèles effectuaient mardi le dernier rituel du hadj et préparaient leur départ de La Mecque, au terme d’un pèlerinage sans incident majeur cette année.
Aux cris d’Allah Akbar (Dieu est le plus grand), les fidèles achevaient le rituel de la lapidation de Satan entamé à Mina, près de La Mecque, dimanche, jour de l’Aïd al-Adha, fête du Sacrifice.
Les fidèles avançaient en masse sur le site de la lapidation, en jetant des cailloux sur trois stèles, symbolisant Satan, un exercice à haut risque.
«Dès que j’aurai terminé la lapidation, je me rendrai dans la Grande mosquée à La Mecque, pour un adieu», explique Abdallah Hamid Uglu, un Turc de 54 ans, dans la cohue des fidèles qui se pressaient pour accomplir ce rituel avant le coucher du soleil.
Plus de 12 000 agents de sécurité tentaient de canaliser le mouvement des pèlerins qui accédaient au site par un pont de plusieurs niveaux, doté de quelque 400 caméras de surveillance pour détecter tout risque de bousculade, selon les autorités.
L’aménagement du site a permis une plus grande fluidité durant cet exercice, qui avait par le passé provoqué des bousculades géantes et des centaines de morts.
En janvier 2006, 364 pèlerins sont morts piétinés lors d’un mouvement de panique, et 251 deux ans auparavant. En juillet 1990, 1426 pèlerins avaient péri, la plupart étouffés lors d’un mouvement de panique dans un tunnel.
Au total, 2 927 717 fidèles participent au hadj cette année, dont 1 828 195 venus de l’étranger, les autres étant des Saoudiens et des résidents étrangers du royaume, selon l’office saoudien des Statistiques.
Les autorités ont déployé «sur le terrain plus de 239 000 agents», a indiqué mardi le gouverneur de La Mecque, le prince Khaled Al-Fayçal, en évoquant la logistique, qui s’est mise cette année à l’heure de l’internet en optant pour des supports informatiques afin d’assurer le bon déroulement du hadj.
Le prince Khaled a promis de transformer La Mecque en «une cité intelligente» dès la réalisation de la nouvelle extension de la Grande mosquée, en cours pour un coût de 10,6 milliards de dollars.
Grâce à des détecteurs placés sur les caméras de surveillance, «nous sommes désormais en mesure de détecter toute concentration excessive» de pèlerins et de pouvoir réagir à temps, a déclaré le commandant des forces d’intervention rapide, Khaled Mohammadi.
Après la lapidation de Satan, les fidèles procèdent encore à des circonvolutions autour de la Kaaba, au centre de la Grande mosquée de La Mecque.
Ils se livrent ensuite à la déambulation entre Safa et Marwa sur les pas de Hajar, épouse du prophète Ibrahim, qui selon la tradition a couru entre ces deux lieux chercher de l’eau pour son fils Ismaïl, jusqu’à ce que la source de Zamzam jaillisse à ses pieds.
Avant de partir, beaucoup font des achats pour prendre des cadeaux et des objets souvenirs, outre les incontournables bidons d’eau Zamzam.
«Je cherche des cadeaux à offrir à ma famille à Jakarta», dit Mohammed Islam, un indonésien de 56 ans, en déambulant entre les étals de marchands ambulants qui pullulent sur les Lieux saints.
«Un cadeau de La Mecque a une valeur symbolique, car il rappelle le lieu le plus sacré de la terre», ajoute-t-il.
Des chapelets, tapis de prière et bibelots représentant la Grande mosquée sont généralement les objets-souvenirs les plus prisés par les fidèles.
avec cyberpresse
