Considérée comme l’une des meilleures par les autorités, l’autoroute à péage, ou du moins, le tronçon Pikine-Patte d’Oie laisse, en cette période d’hivernage, un goût amer aux usagers de la route. Les eaux de Cambérène y ont déjà élu domicile en occupant l’asphalte. Du coup, les usagers de cet axe grincent des dents et crient à la «discrimination».
Les usagers qui quittent Pikine pour rallier la Patte d’oie ou le centre ville sont en rogne. Ils rouspètent et laissent entrevoir leur colère à travers une mine plus qu’éloquente. Ce qui les fait mal, ce sont les bouchons, les heures perdues dans les embouteillages.
Le décor est désolant. De l’eau assez noirâtre couvre l’asphalte. Les véhicules ne peuvent passer en flot ni en trombe. Ils passent au compte-goutte. Sur le bas côté parce qu’on ne peut plus parler de trottoir, des engins s’affairent à l’évacuation des eaux qui semblent s’amplifier d’heure en heure, de jour en jour. Le ralentissement pour ne pas dire le petit trop des voitures énervent tellement certains passager, qu’ils se boudent les cars pour traverser les eaux pieds nus. «C’est du n’importe quoi ces travaux. Les gens ne savent plus à quel saint se vouer. Des milliards n’ont pas été investis ici. Ce n’est pas possible», a clamé Fatou Sarr qui fait tout pour ne pas arriver en retard à son lieu de travail. Les voitures, en file indienne s’impatientent en donnant des coups de klaxons.
Aucun camion de pompage n’est aperçu sur les lieux. Les énormes motopompes implantées sur les flancs de l’autoroute semblent impuissantes pour évacuer les eaux.