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Des Ivoiriens pro-Gbagbo s`en prennent aux commerces étrangers: plusieurs boutiques appartenant à des sénégalais pillées

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De jeunes partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo se sont livrés mardi à des actes de violence dans le quartier commerçant d`Abidjan où ils ont pillé des commerces tenus par des étrangers, a rapporté un journaliste de Reuters.

Ces violences font suite à un appel lancé vendredi par Charles Blé Goudé, chef de file des jeunes partisans de Gbagbo, contre ce qu`il qualifie d`insurrection visant à évincer le président sortant au profit de son rival Alassane Ouattara.

Gbagbo refuse de céder pouvoir à Ouattara, reconnu vainqueur du second tour de l`élection présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale. Leur rivalité se traduit par des affrontements armés qui menacent de replonger le premier producteur mondial de cacao dans la guerre civile.

Les « Jeunes patriotes » de Gbagbo sont connus de longue date pour des violences à caractère xénophobe, notamment leurs attaques contre la communauté française du pays en 2004, contre ses importantes communautés burkinabé et malienne ainsi que des Ivoiriens du Nord culturellement liés à celles-ci.

Lors d`échéances électorales précédentes, Ouattara s`était vu interdire deux fois de briguer la présidence ivoirienne parce que son père est originaire du Burkina Faso.

« Je ne comprends pas ce qui s`est passé. Ces jeunes sont arrivés (…) et se sont mis à détruire ce qu`il y avait dans ma boutique. Ils ont tout pillé, il ne me reste rien », a déclaré un commerçant sénégalais, Ismaël Bah.

« Qu`est-ce que j`ai fait ? Je ne fais pas de politique. »

Mamadou Barro, détaillant en téléphonie mobile et lui aussi sénégalais, a été victime d`une agression analogue. « Toute ma boutique est en ruine. Ils ont tout volé. Tout ce que j`avais investi dans cette affaire », a-t-il dit.

Comme la plupart des dirigeants africains, le président sénégalais Abdoulaye Wade reconnaît en Ouattara le vainqueur du scrutin présidentiel ivoirien.

EMPLOYÉS DE L`ONU ATTAQUÉS

La situation en matière de sécurité se dégrade en Côte d`Ivoire, où des accrochages entre camps rivaux se sont succédé durant la semaine écoulée. Des hostilités ont repris le long d`une ligne de cessez-le-feu Nord-Sud où le calme prévalait globalement depuis la guerre civile de 2002-2003.

Des insurgés passant pour soutenir Ouattara contrôlent à présent la plus grande partie du quartier abidjanais d`Abobo, théâtre de violents combats il y a quelques jours.

Des employés de l`Onu ont aussi été attaqués et dévalisés par des bandes après avoir été accusés à plusieurs reprises à la télévision nationale de soutenir les rebelles pro-Ouattara.

« Maintenant, la situation est calme, tout est contrôlé par les commandos invisibles », a dit un enseignant d`Abobo, Vasseriki Sumaro. « Toutes les forces de sécurité sont parties. »

Dans le Nord contrôlé par les rebelles, des habitants ont accusé les forces de Gbagbo de leur avoir coupé l`eau et l`électricité lundi matin après avoir pris le contrôle la semaine dernière de la compagnie chargée de leur distribution, a déclaré le porte-parole civil des rebelles, Félicien Sekongo, en dénonçant une « violation grave des droits de l`homme ».

Le camp Gbagbo n`a fait aucun commentaire à ce sujet.

Les Nations unies ont aussi annoncé que des forces fidèles à Laurent Gbagbo avaient tiré sur des enquêteurs de l`organisation qui tentaient de vérifier si le président sortant avait enfreint un embargo sur les armes en important des hélicoptères de combat de Biélorussie. (voir )

Par ailleurs, des milliers de fonctionnaires attendaient avec anxiété mardi de savoir s`ils toucheraient leurs salaires de février après la fermeture complète des banques internationales.

Le gouvernement de Gbagbo a nationalisé les succursales de deux banques françaises en annonçant qu`elles rouvriraient bientôt, mais des analystes doutent que cela se concrétise du fait que la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) a rompu ses relations avec lui.

Deux journaux favorables à Ouattara ont dû fermer cette semaine sous la pression du gouvernement de Gbagbo, a déclaré à Reuters Stéphane Goué, responsable du Comité ivoirien pour la protection des journalistes.

afp

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