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Des nervis postés devant les domiciles de Tanor et de Niasse

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Le pays a frôlé, hier, un autre «jeudi noir» après celui du 23 juin, à l’annonce de la condamnation de Malick Noël Seck à deux ans de prison ferme. Sauf que cette fois-ci, la terreur a été installée par les Libéraux. En effet, des dizaines de nervis recrutés par le camp libéral ont failli s’attaquer aux domiciles de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor Dieng à Fann-Résidence. Une chaude journée. «Dossier 31, Malick Noël Seck.» Un silence de cathédrale règne dans la salle d’audience des flagrants délits. Le président du tribunal lâche : «Le tribunal déclare coupable Malick Noël Seck et le condamne à deux ans de prison ferme.» Et s’enchaînent les petites réactions d’étonnement : «Non !», «Ce n’est pas possible», «Quoi !». Au dehors, les commentaires vont bon train. Du genre : «On le voyait venir», «C’est pour faire peur aux gens», ou encore : «Ils veulent mettre le pays à feu et à sang, c’est tout.» Cela a bien failli être le cas. Tous les ingrédients étaient réunis pour que les choses dégénèrent. Des pick-up de la Police postés dans les rues menant au Palais de justice, une pléthore d’éléments de la Police et de la Gendarmerie massés dans tous les coins : c’est ce cordon de sécurité maximale qu’offrait le tribunal de Dakar. La Sûreté urbaine a déployé les moyens aussi bien humains que matériels pour sécuriser ce procès qui sentait le danger depuis la première comparution du jeune Socialiste. A 8h déjà, tout le périmètre du Palais est quadrillé et l’accès filtré. Devant les lieux, à part les bérets rouges, il n’y a aucun regroupement de personnes, encore moins de militants.

8h35, un groupe qui s’est vu interdit d’accès au tribunal se déplace vers l’autre côté de la Cor­niche ouest, en face de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss où devra séjourner Ma-lick Noël Seck pendant deux ans. Des hommes corpulents, une soixantaine environ, qui ne ressemblent guère à des enfants de chœur, sont des nervis recrutés par le camp libéral pour dérouler la stratégie de la peur. Trahis par un des leurs, ils se sont fait tout de suite démasquer. «Je parie que tu n’as touché que 5 000 francs», lance le jeu­ne, sur un ton ironique. Après une heure d’attente de l’ordre d’assaut, un contingent de policiers les a obligés à poursuivre leur rassemblement au bord de la plage. Puis, une autre horde d’une vingtaine de nervis dont trois avec des «bergers allemands» est venue compléter le groupe déjà sur place. Interpellé sur les raisons de leur présence sur les lieux, les trois hommes avec les chiens qui ont accepté volontiers d’être pris en photo, n’ont donné aucune raison précise. «Nous sommes ici avec nos chiens, c’est tout ce qu’on peut vous dire. Nous n’avons pas confiance en la presse», confient-ils.

Les jeunes Socialistes, quant à eux, sont sortis écœurés du tribunal. Mais, promet leur mentor Barthélémy Dias, «Malick Noël Seck ne passera pas la nuit en prison. Et vous pouvez me croire. Les magistrats n’ont qu’à ravaler leur verdict politique». Le cortège des jeunes Socialistes qui ruminaient alors leur colère contre une «justice partiale» s’est ensuite ébranlé sous escorte policière vers la Maison du parti, à Colobane, où ils ont organisé une réunion de crise pour concocter une réplique à la hauteur du préjudice. Même dis­positif de sécurité au Qg des «verts» de Colobane. Un pick-up de la Police et un 4×4 de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) surveillent de près les faits et gestes pour parer à toute éventualité. Toutefois, l’huis-clos des So­cialistes a été perturbé par des informations faisant état de la présence de nervis chez les leaders de l’opposition, notamment aux do­mi­ciles de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor Dieng. En effet, les «mercenaires», comme les appellent les militants socialistes de la Corniche allaient passer à l’action. Les militants socialistes qui faisaient le pied de grue au siège du parti, ont vite été con­voyés à Fann-Résidence pour soutenir leurs leaders. Par mo­ments, c’est un car ndiaga-ndiaye rempli de nervis qui défilait entre la résidence de Niasse et celle de Tanor. Les gorilles avaient reçu, dit-on, l’ordre d’attaquer les résidences de ces leaders de l’opposition, si toutefois les jeunes So­cialistes improvisaient une manifestation.

Stagiaire

 

lequotidien.sn

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