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Des solutions efficaces contre la criminalité (Par Papa Ndiouga Diop)

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XALIMANEWS- La recrudescence de la criminalité trouble le sommeil de bien des Sénégalais. Il ne se passe pas une nuit sans qu’un honnête citoyen ne soit victime d’agression conduisant parfois à la mort. Cette situation d’insécurité grandissante inquiète les plus hautes autorités. 
Dans ce cadre nous suggérons une police de proximité pour venir à bout de ce fléau qui ne fait que déverser son cortège de malheurs.
On a tendance à dire que la prostitution est le plus vieux métier du monde, soit ! Sur le même registre, on pourrait dire que le banditisme, la consommation de la drogue favorisent le développement dans un contexte de chômage des jeunes exacerbés par l’exode rural. Pour le cas précis du Sénégal, il n’ y a pas de doute que le retour brusque et massif de plusieurs dizaines de milliers d’étrangers à la suite de diverses exactions et autres problèmes ont favorisé l’infiltration sur le territoire national d’individus peu recommandables.
Il n’est pas rare de voir des vols à main armée, des règlements de comptes (conflits sociaux et familiaux) à travers des assassinats et autres meurtres. Ce phénomène exacerbé ne cache pas la prépondérance de la petite délinquance devenue monnaie courante dans nos villes et campagnes. Nos villages jadis, havre de paix, enregistrent au quotidien des cas de vols divers. Il est devenu quasiment impossible de pratiquer tranquillement l’élevage dans certaines régions tellement les voleurs observent le moindre mouvement des animaux pour en faire leur proie.
Dans ce contexte plus rien ne va et les populations perdent leur envie d’entreprise de peur de se retrouver sur le chemin de ces bandits. Cette situation entraîne une paralysie économique qui compromet dangereusement le plein épanouissement des localités.
L’inquiétude et la peur qui gagnent les citoyens les rendent vulnérables ce qui crée une psychose au niveau de la population sénégalaise.

Les raisons de la recrudescence
La pauvreté grandissante, la désintégration du tissu familial, la consommation des stupéfiants et d’alcools frelatés, la dépravation des mœurs, la circulation des armes à feu, les forces de l’ordre qui sont les gardiens de la paix, n’en ont pas moins une part de responsabilité. A cela s’ajoute le retour brusque et massif de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés de guerre à la suite de diverses exactions dans la sous région, qui a favorisé l’infiltration sur le territoire national d’individus crapuleux qui ne cherchent qu’à troubler la tranquillité d’honnêtes citoyens.

Un combat permanent


Avec les effectifs de nos forces de police, les moyens dont elles disposent, la couverture du territoire suivant un maillage serré n’est pour l’heure qu’une vue de l’esprit. Or les bandits peuvent surgir de nulle part et à tout moment.
Quant à cette réalité vient s’adjoindre la porosité des frontières, on comprend la difficulté de la lutte contre l’insécurité. Il est donc évident qu’il s’agit là d’un combat permanent et de longue haleine. Aujourd’hui, point n’est besoin d’être un clerc pour savoir que la criminalité est partie intégrante de la société moderne. Toutefois, son ampleur exige une attention soutenue de la part des pouvoirs publics. Une ampleur qui induit une certaine complexité quant à la réduction au plus tôt du nombre d’agressions. Les coupeurs de route et autres braqueurs de cars de transport très habiles donnent à chaque fois du fil à retordre aux forces de l’ordre démunies de moyens leur permettant d’y faire face.
Cette situation implique l’impossibilité pour les forces de l’ordre d’observer une trêve pour pouvoir souffler. Dès qu’elles baissent la garde, ceux des malfrats qui avaient passé la frontière, les nouveaux arrivés dans le milieu reprennent du service. Beaucoup a déjà été dit et même redit sur les méthodes utilisées notamment la polémique stérile à propos d’exécutions extra judiciaires. La manière dont opèrent les bandits dicte bien souvent le choix de la riposte.
Toute action politique s’apprécie d’abord du point de vue de l’efficacité, donc des résultats obtenus.
Le retour de la quiétude dans nos cités et sur nos routes est une urgence. Mais changer l’existence quotidienne du citoyen dans ce domaine qui touche tout un chacun ne sera pas aisé.
L’Etat de droit implique le débat, la critique, les opinions plurielles et donc contraires. Mais ce sont les policiers et les gendarmes qui sont sur le terrain et rien ne saurait les amener à se terrer, par peur de se tromper ou d’être critiqués dans l’action.

La police de proximité, le meilleur remède


Les actions engagées dans la lutte contre la délinquance et l’insécurité doivent être poursuivies avec détermination par tous les services administratifs avec l’appui de la société civile sur l’ensemble du territoire national.
Le gouvernement devra veiller particulièrement à vulgariser la police de proximité tout en renforçant les capacités opérationnelles des forces de sécurité. 
Il n’y a pas meilleure solution à cette recrudescence du banditisme qu’une police de proximité. Le Président de la république, garant de la sécurité intérieure et très préoccupé par ce fléau qui prend chaque jour de l’ampleur ne pouvait rester passif à la crucification de la sécurité des personnes et des biens. Mais le ministère de l’intérieur quels que soient ses effectifs et ses moyens, à lui seul ne pourra réduire ce phénomène à sa plus simple expression. Si les moyens déployés suffisaient, l’insécurité ne serait pas une plaie préoccupante au quotidien des Sénégalais.
La guerre permanente à engager ne produira pas des effets magiques ici et tout de suite. C’est pourquoi, la contribution du citoyen sera d’un apport inestimable. Très souvent, les délinquants naissent, grandissent et deviennent des caïds dans nos environnements proches. Beaucoup sont connues des populations, mais elles n’osent pas en parler par peur, par sentimentalisme, par négligence ou même par ignorance.
Pour réduire aussi la criminalité il faut promouvoir la technologie moderne, la surveillance et l’architecture qui sont des solutions pour écarter les criminels potentiels. Cette méthode a entraîné une forte croissance des entreprises de sécurité et de police privée, une surveillance accrue par les résidents ou par des professionnels non-membres de la police et une vaste utilisation d’assistance technique comme les circuits de vidéo-surveillance et les caméras.
Certains projets de prévention situationnelle ont tenté d’agir sur la planification urbaine et l’architecture afin de réduire les effractions et les cambriolages, y compris les hold-up. D’autres se sont efforcés d’identifier les  » points chauds  » de la criminalité dans les zones urbaines ou d’aider les victimes, notamment les victimes de la violence domestique ou de cambriolages, à éviter les récidives.
Cette stratégie a réussi à prévenir une large gamme de délits et fait maintenant partie de la politique officielle de prévention du crime dans plusieurs pays européens comme la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la France.
Il est donc important de trouver des réponses aux questions présentes. Et ces questions portent d’une part, sur l’organisation politique actuelle de la lutte contre le grand banditisme, d’autre part, sur les raisons profondes du triomphe de la criminalité propre au phénomène. C’est pourquoi, il est plus que jamais nécessaire de faire une évaluation du système de répression en relevant ses points positifs et négatifs afin de proposer des solutions à même d’améliorer l’approche politique du fléau.

Papa Ndiouga Diop, Consultant en Communication

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