A moins d’une semaine du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations, le débat sur le système de jeu des « Lions » refait surface. Il reste encore beaucoup à faire au niveau du jeu et surtout dans le choix des hommes.
Il y a un peu plus de deux mois, le Sénégal explosait la Guinée (4-1). Une sortie victorieuse qui avait été perçue comme une référence même si pour beaucoup le Silly ne peut plus se prévaloir de ce statut de challenger idéal pour se mettre dans la peau d’une grande équipe. L’équipe avait retrouvé de la cohérence dans son jeu, du rythme, de la puissance, de la vitesse, une bonne assise technique, bref, tout ce dont elle a manqué pour donner une note d’excellence à ses matchs éliminatoires remportés haut la main. Mais il fallait bien s’y attendre, avec un groupe élargi et équilibré, l’entraineur avait une large gamme de choix dans un effectif pléthorique (30 joueurs). Pape Kouli Diop, Idrissa Gana Guèye ou encore Diomansy Kamara s’étaient alors présentés comme les pistons et malgré leurs prestations mitigées, on ne se privera jamais l’occasion d’épiloguer sur leur absence.
Tant que les failles resteront perceptibles, le fantôme des milieux créateurs planeront toujours sur cette équipe à laquelle Amara Traoré tente toujours d’apporter une perfection rassurante. Mais, le boss de la « Tanière » le sait certainement plus que n’importe quel autre sénégalais, le chemin à parcourir est encore long. Pour l’heure, aucune des hypothèses testées n’a donné entière satisfaction. Mis à part la deuxième période face au Kenya, la marche à l’aveuglette de l’équipe bute toujours sur le fameux débat des systèmes. Pourtant, ça coule de source, la tactique du technicien à ce niveau a été largement améliorée. Plus question de parler de 4-2-4, Amara Traoré ayant troqué son système fétiche à un 4-3-3 beaucoup plus classique. Mais, les changements de système ne valent rien sans un bon choix des animateurs. L’échec de la transformation de l’attaquant Dame Ndoye en meneur en dit d’ailleurs long sur les limites des choix du coach de compter sur la polyvalence de certains de ses hommes pour combler le vide qui fait polémique.
Lors des deux derniers matchs, l’attaquant du Fc Copenhague a beaucoup plus brillé par ses nombreuses pertes de balle et ses errements au milieu du terrain, obligé tout le temps de courir derrière la gonfle sans jamais parvenir à apporter la lumière qui fait défaut à cette équipe. Ce qu’est parvenu à réaliser un Mouhamed Diamé encore énorme. Intraitable au milieu, explosif dans le jeu, généreux dans l’effort et à l’aise dans ses gestes, le milieu de terrain de Wigan apparait plus que jamais comme l’homme-providence, la clé du jeu qui fait fantasmer les Sénégalais. Devant le rideau défensif du milieu, Diamé le Sénégal a toujours gagné en puissance et en rapidité. Un signe révélateur. Reste maintenant à régler les problèmes de l’attaque avec son surnombre. Et la grande question est de savoir quel rôle pour quel joueur ? Pourra-t-on toujours compter sur un Mamadou Niang dans une baisse alarmante plus que sur un Souleymane Camara qui nage dans une seconde jeunesse ? Qui pour tourner autour de Demba Bâ ? Amara a maintenant moins d’une semaine pour résoudre les équations.

W. J. SAMBOU