La Conférence des leaders de Yewwi askan wi (Yaw) est montée au créneau pour dénoncer «la persécution» dont est victime Ousmane Sonko de la part de l’Etat. Selon cette instance, les défenseurs des droits de l’Homme, les hommes épris de Justice, de paix et de démocratie doivent se lever contre «les dérives» des tenants du pouvoir. «Macky Sall poursuit son sport favori : persécuter Ousmane Sonko. Après avoir orchestré sa convocation ce jeudi 16 février 2023 au Tribunal, à laquelle Ousmane Sonko a normalement déféré, et qui a malheureusement foiré pour lui, il lâche ses Forces de défense et de sécurité aux trousses de son principal opposant, à coup de gaz lacrymogènes. Multipliant les dérives, des gendarmes s’en sont pris physiquement à Ousmane Sonko, en brisant sur lui les vitres de ses portières pour l’extirper manu militari, le kidnapper et l’introduire contre son gré dans une fourgonnette, pour le conduire de force chez lui», s’offusquent les leaders de Yewwi askan wi à travers un communiqué exploité. «Depuis lors, le dispositif de sécurité est renforcé aux alentours de son domicile, les visites suspendues, ses déplacements interdits et ses activités entravées. Ce qui n’est ni plus ni moins qu’un placement en résidence surveillée. La Coalition Yewwi askan wi s’indigne de cette énième violation des droits de Ousmane Sonko et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur les dérives scandaleuses de Macky Sall, qui installe notre pays dans un totalitarisme intégral. Elle interpelle les organisations des droits de l’Homme et appelle tous les Sénégalais épris de paix et de démocratie à prendre leurs responsabilités afin de sauver le Sénégal. La Coalition Yewwi askan wi constate que Macky Sall ne laisse aucun autre choix à l’opposition et au Peuple sénégalais que celui de faire face, et entend prendre toutes les dispositions idoines pour défendre ses droits», ajoutent les leaders de Yewwi. S’étant rendus chez Ousmane Sonko ce vendredi 17 février pour lui exprimer leur «soutien absolu», l’ensemble des députés du groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw), par la voix de Birame Soulèye Diop, président dudit groupe, sont revenus sur les événements de ce jeudi, en dénonçant la «tentative de liquidation» du leader du parti Pastef par le gouvernement de Macky Sall.
Promettant d’être dorénavant aux côtés de leur leader pour l’accompagner dans tous ses déplacements, les députés de Yaw de dire qu’ils seront ses boucliers.
Soutien des députés de Yaw
«Ce n’est pas un procès entre deux citoyens. Vous avez constaté hier la présence de tous les ministres et militants à côté du plaignant pour une histoire que l’on connaît tous. La mentalité du gouvernement est de liquider Sonko rapidement. Ce qui est inconcevable, c’est qu’on reste chez nous à observer ce qui se passe sans réagir. Raison pour laquelle nous sommes venus lui exprimer notre solidarité, mais également lui dire que le mandat de parlementaire que nous avons, nous avons décidé de l’exécuter et de l’appliquer avec tous les moyens que l’on nous donne», soutient Birame Souleye Diop sur Pressafrik.
Les députés de l’opposition assurent que «désormais, chaque fois que Ousmane Sonko sera convoqué, ils viendront avec leurs écharpes en bandoulière pour l’accompagner».
«Nous savons qu’il y n’a aucun respect pour les députés, nous le savons parce que Amadou Mame Diop travaille pour liquider les députés». Revenant sur les événements d’hier jeudi, après le procès qui opposait le leader du parti Pastef à Mame Mbaye, Biram Soulèye Diop dénonce le manque d’«impartialité de la Justice».
«Au niveau du Tribunal, nous avons vu un juge partisan, très proche de celui qu’on appelle le plaignant (Mame Mbaye Niang), vous imaginez quand on dit qu’il y a ce que l’on appelle distribution équitable de la Justice.
Mais ce que nous avons constaté hier, c’est un procureur qui a le dossier et qui communique les éléments du dossier séance tenante sur place et qui dit à ceux qui sont venus le (Sonko) défendre qu’ils ont 30 minutes pour prendre connaissance du dossier et venir en répondre. Ce qui pousse à se demander quel est le niveau d’impartialité de la Justice au Sénégal (et) si c’est dans ces conditions qu’on veut tenir un procès», fustige-t-il.
Poursuivant, il remercie les avocats nouvellement constitués et le bâtonnier, qui a défendu «l’équité de tous les citoyens devant la Justice, parce que peu s’en est fallu pour qu’on prononce une sanction».