Dethie Fall directeur des structures du parti rewmi: «Macky Sall nous sert des coups de feu, une gestion familiale de l’Etat, un gaspillage et une cacophonie institutionnelle inégalée à la place d’une gouvernance sobre et vertueux»

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DETHIE FALL DIRECTEUR DES STRUCTURES DU PARTI REWMI

«Macky Sall nous sert des coups de feu, une gestion familiale de l’Etat, un gaspillage et une cacophonie institutionnelle inégalée à la place d’une gouvernance sobre et vertueux»

Déthié Fall est sans pitié quand il s’agit de donner des points sur la gestion du présiddent Macky Sall. Dans cet entretien, le directeur des structures de Rewmi relève que le président «Macky Sall qui avait promis un gouvernement sobre et vertueux, nous sert des coups de feu, une gestion familiale de l’Etat, un gaspillage et une cacophonie institutionnelle inégalée».

Par xalimasn

M. Fall, vous êtes un acteur très averti de la vie politique et connaissez la situation du Sénégal. Pourquoi votre parti soutient que le régime en place n’est pas à la hauteur des attentes des Sénégalais ?

Vous savez il y a un an notre leader en l’occurrence M Idrissa Seck avait fait une analyse objective et sans complaisance de la situation. Aujourd’hui, il est regrettable de constater que la situation ne s’est pas améliorée et pis elle s’est dégradée. Pourtant au lendemain de sa sortie, les tenants du pouvoir, après nous avoir demandé de nous taire ou de sortir de la coalition, avait promis d’accélérer la cadence acceptant que « Rewmi dokhoul ». Mais le problème ne se trouve pas simplement sur l’accélération de la cadence mais plutôt sur une orientation politico-économique claire et cohérente. Ce que le pouvoir n’a pu accepter qu’après deux ans de tâtonnements. Le véritable problème se situe à ce niveau. Ils ne s’étaient préparés à prendre le pouvoir et leur programme de base n’était pas factuel et ne servait qu’à leurrer les sénégalais. Ils ont été frileux pendant deux ans, alors que la signature du Sénégal était bonne et le taux d’endettement bien en deçà des indicateurs au niveau de l’UEMOA. Résultat des courses, le Sénégal n’a pas décollé depuis tout ce temps. Le constat du Président Idrissa Seck est toujours à prendre en compte car il est entouré de hautes compétences. Mais n’ayant pas l’humilité d’accepter le problème de casting, le Président a continué à tâtonner au grand dame des sénégalais qui ont fini par crier à l’unanimité que « Rewmi dafa Macky ».

En plus, le pouvoir en place manque d’audace. Imaginez vous qu’il nous parle d’un objectif de taux de croissance à 7% avec le plan sénégal émergeant alors que des pays moins stables économiquement et politiquement que nous ont actuellement atteint ou dépassé ce seuil de croissance. Cette frilosité se déteint inévitablement sur la morosité économique du pays.

Aussi, ils préfèrent gouverner par des slogans alors que le pays a besoin de pragmatisme. Ils ont  horreur de la contradiction alors qu’elle est naturellement constructive. Il n’existe pas de cadre de dialogue ni au sein de la mouvance présidentielle ni avec l’opposition et résultat des courses il cafouille et nous mène directement au mur. 

Quelle est, selon vous, la solution pour le Sénégal ?

La solution réside dans le dialogue et une orientation inclusive des stratégies de développement. Ce qui n’existe malheureusement pas. Ce n’est pas dans le populisme avec par exemple le semblant de Couverture Maladie Universelle qui ne l’est que de nom ou sur la baisse des salaires qui a été fait à la va vite que des stratégies de développement seront déployées. Il faut une vision cohérente à long terme qui détermine les actes à court terme qui nous permettraient d’atteindre l’émergence. Mais s’il faut toujours penser aux élections prochaines avec comme par exemple ce nouveau code des collectivités locales taillées sur mesure, les préoccupations des générations futures ne seront pas prises en compte et aucun projet consensuel durable ne sera mis en place.  Il faut impliquer tous les acteurs politiques afin d’instaurer non seulement un dialogue permanent mais aussi des indicateurs clairs de développement.

Au vu de ce qui se passe, croyez-vous que le pouvoir est sur la trace du régime de Wade qu’il a toujours vilipendé ?

C’est clair que ce que nous avons combattu est encore plus que présent actuellement. Le gaspillage, la place de la famille au cœur de l’état, la politique de diabolisation et de sanction sélective font la base de la politique de l’actuel gouvernement. Ce qui est vraiment dommage. Ils avaient promis un gouvernement sobre et vertueux, ils nous servent des coups de feu, une gestion familiale de l’Etat, un gaspillage à coup de millions et une cacophonie institutionnelle inégalée. Parlant du gaspillage tant combattu du temps de Wade , imaginez que le Président a distribué à ses militants basés en France, 100 millions de FCFA au mois de Novembre 2013 avant d’en rajouter 80 autres millions lors de sa visite du mois de Décembre de la même année. Lors des conseils des ministres décentralisés tenus à Kolda et à Tamba, le généreux président a offert des dizaines de millions à des dignitaires de ces localités.  Encore une démarche politicienne sans aucun intérêt pour le commun des sénégalais. Récemment lors de sa visite à Kédougou il a encore distribué gracieusement 30 Millions de nos pauvres FCFA. Rien n’a changé à part que nous avions un Président qui se nommait Wade et actuellement un autre qui se nomme Sall. 

Après deux ans de pouvoir, que pouvez-vous retenir de la gestion du président Macky Sall ?

Du tâtonnement, du gaspillage, du folklore et de la démagogie. Rien d’autres. 

Que pensez-vous des conseils des ministres décentralisés qui reprennent ?

Je l’ai déjà dit c’est une campagne électorale déguisée et un moment de populisme et de gaspillage. Il (le Président) les avait commencés à l’entame des élections législatives. Il récidive à l’annonce de celles locales. En plus combien d’engagements a-t-il pris et combien en a-t-il respecté lors de ces différents conseils ministériels décentralisés ? Très peu pour ne pas dire aucun. Mais il doit savoir que les sénégalais ne sont pas dupes et savent distinguer le vrai du faux, les mensonges de la vérité. Ils  n’ont visiblement pas appris les leçons du passé et par conséquent ce qui est arrivé à l’ancien régime arrivera à celui-ci. 

Pour finir, M. Fall, on a vu avant-hier des jeunes qui luttaient contre le mur de la honte brutalisés et une manifestation dispersée ; quel commentaire en faites-vous ?

Le droit de marche est reconnu par notre constitution. Aucun pouvoir n’a le droit d’interdire ou de réprimer un droit admis par notre charte suprême. Quand nous nous battions à place de l’indépendance, c’était pour défendre le respect de notre constitution. Aujourd’hui encore nous condamnons avec énergie ces dérapages qui doivent être bannis dans notre pays. Nous nous solidarisons naturellement avec ces jeunes qui ont été brutalisés et leur demandons de ne jamais lâcher prise puisque de la défense de nos acquis démocratiques nous en faisons un sacerdoce. Ce mur a été octroyé de la manière la plus nébuleuse et prive du commun des sénégalais l’accès à la mer. Pensez vous que c’est une chose acceptable ? Bien que non c’est inacceptable et il faut le condamner. Si maintenant pour défendre le libre accès à la mer et permettre ainsi aux générations future de vivre dignement, il faut brutaliser, emprisonner, le constat est bien plus qu’amer. Il est déplorable. Mais, nous demandons à tous les patriotes de rester DEBOUT puisqu’un peuple uni triomphe toujours et aucun dérapage ne doit être toléré dans ce pays même s’il est l’œuvre des pouvoirs publics.

La redaction de Xalima.com

5 Commentaires

  1. Merci Idrissa de nous apprendre la constance et la cohérence en politique.

    Il faut dire que l’amateurisme n’a pas sa place en politique. Et qui aime trop embrasse mal étreint. La politique n’est pas une question de vitesse. Elle est plutôt une affaire de stratégie et de méthode.

    Cela me fait plaisir de voir que le parti REWMI regroupe en son sein des stratèges qui ont bien défini la démarche à suivre et les résultats ne nous surprendront pas du tout.

    Nul ne peut échapper à la volonté de Dieu et ce que Dieu décide personne ne peut rien n’y changer. En tout état de cause Macky Sall sait très bien la destinée de Idy et ce n’est pas pour rien que ce dernier hante ses pensées.

    Il détient une certitude sur Idy qu’il a malheureusement du mal à accepter: il est sûr que Idrissa Seck inchallah sera son successeur à la tête du Sénégal. Je pense qu’il finira à admettre cette évidence car cela est son repos de son âme et sa paix d’esprit.

  2. Euuyy Mbeddu gaana yaa fi neen yonou yokute niou tpp la nga wagnil niou,yaa fi neh yakaar niou top la nga tass sou niou yakaar wayeh waykat bu mag ba neen na « tass yakaari keu leu gueumm neuss teu doon digley ka la gueunn »,decidement certains actes concourent a abreger le plus vite possible ce regime qui a suscite tant d’espoir helas.

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