Déféré au parquet par la police de Dieuppeul et jugé, hier, devant le tribunal des flagrants délits, le jeune homme, qui avait été surpris avec sa petite-amie sur le lit de la mère de son tuteur, va être fixé sur son sort le 4 mai prochain. Mais en attendant, il risque une peine de 6 mois ferme, si le tribunal suit la logique du parquet qui a retenu la constance des faits.
C’est un homme amer qui est venu assister sa nièce victime de détournement de mineure. James Rodolph Semako Saizonou – puisque c’est de lui qu’il s’agit- a, en effet, expliqué à la barre comme d’ailleurs à l’enquête préliminaire que le 10 avril dernier, alors qu’il se trouvait à son lieu de travail qu’il a été avisé de ce que sa nièce E. D., âgée de 17 ans, venait d’être surprise dans la chambre de sa mère avec un garçon. Toute affaire cessante, dit-il, il a rallié son domicile et réuni sa famille pour plus de précisions.
Poursuivant ses explications, l’homme qui avait les larmes aux yeux, devant la barre, a indiqué que d’après les explications qui lui ont été fournies par ses deux neveux, ils ont surpris le couple qui s’était installé dans la chambre de sa mère, sur le lit de cette dernière.
Interrogée sur sa relation avec le prévenu, la victime a expliqué que c’est au courant du mois de janvier qu’elle a fait la connaissance du dénommé Laye qu’elle avait rencontré fortuitement au niveau du terrain de football de la sicap Liberté 4, alors qu’elle faisait une commission. Sur ce, toujours selon ses propos, leur relation était plutôt amicale au début mais a fini par être intime, puisqu’il est devenu son petit-ami. C’est ainsi que le dimanche 10 pour la première fois profitant de ce que personne n’était à la maison, elle l’a invité à la rejoindre chez elle. «Malheureusement pour nous, au moment où nous ressortions de la chambre de ma grand-mère, où nous nous étions réfugiés pour entretenir des relations sexuelles, les enfants nous ont vus», a dit la jeune fille.
Des déclarations qu’Abdoulaye Ba a balayées d’un revers de main. «C’est vrai qu’on a eu des rapports sexuels à deux reprises chez moi. Je ne suis pas fou pour entretenir des relations sexuelles dans la chambre incriminée. J’ai eu, en effet, à me rendre chez elle à deux fois, mais en aucun moment je n’ai dépassé le salon», a dit le mis en cause. Estimant qu’il ignorait l’âge de la fille, il a expliqué qu’il n’a jamais violé la fille, car elle était toujours consentante.
Malgré ces déclarations, l’avocat de la partie civile souligne qu’il est inadmissible que dans la culture béninoise qu’on puisse tolérer que le patrimoine des grands parents soit violé ou détruit. Sur ce, il indique qu’il a manipulé la jeune fille et le délit de détournement est constant, car il a causé un préjudice moral à toute la famille. Ainsi, l’avocat a demandé qu’il soit maintenu dans les liens de la prévention.
Dans son réquisitoire, le ministère public a qualifié les faits d’une extrême gravité avant de requérir 6 mois ferme à l’encontre du prévenu. Une peine que la défense a trouvée anormale tout en jugeant qu’il n’y a pas de preuves suffisantes pour entrer en voie de condamnation. C’est ainsi qu’il a plaidé pour une application bienveillante de la loi pénale.
Finalement l’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 4 mai prochain.
Le Populaire