Décidément, le chef des « Thiantakounes », Béthio Thioune, bien qu’emmuré dans un profond silence, fait toujours les choses en grand. Les automobilistes qui sont passés aux environs de son domicile à Mermoz dans l’après-midi d’hier, ont pu se dire que la viande ne va pas manquer lors de la célébration de la nuit du Prophète Mouhamed (Psl). En face du domicile du Cheikh, il y avait deux chameaux valant 1.610.000 Fcfa, deux énormes bœufs achetés à 1.000.000 Fcfa chacun et une centaine de boeufs.
Le spectacle n’est pas passé inaperçu. À quelques mètres du domicile de Serigne Béthio Thioune sis à Mermoz, sont attachés deux chameaux. Un peu plus loin, enfermés dans des barrières, une centaine de bœufs s’abreuvent à tour de rôle, sous le regard vigilant de Aba Fall, qui s’occupe de ce volet depuis 1991. Pendant que les automobilistes sont obligés de faire des déviations en empruntant les deux allées aménagées pour la circonstance, Aba Fall, sourire aux lèvres, donne volontiers des explications. Les deux chameaux ont coûté 850.000 et 760.000 francs, les deux gros bœufs à chaque extrémité de l’enclos, valent 1.000.000 chacun, le reste est revenu à 210.000 et 260.000 francs l’unité. En face des bêtes, des talibés s’activent à dresser les tentes en posant des poteaux. Quelques bâches sont déjà étalées tandis que d’autres restent encore soigneusement pliées sur la route. Bœufs et chameaux, en provenance de Dahra Djolof, vont tous être immolés aujourd’hui à partir de 21 heures, jusqu’au petit matin. Les deux chameaux sont exclusivement réservés au riz destiné aux invités venant de loin ; à l’heure du dîner, on aura le droit de mettre la main dans un plat de couscous au chameau. Les bœufs vont servir la cuisson de sauces comme le « toufé », le « macaroni » et les « petits pois ».
La nuit du Gamou, tous les plats seront prêts à 21 heures au plus tard, assure Aba. Les talibés, en provenance de tous les quartiers de Dakar, seront préposés aux fourneaux. Les fruits, les canettes de boissons gazeuses et le pain… ne sont pas oubliés. « Djawrign » du Daara Icotaf Pikine qui chapeaute Sips, Canada, Tableau Ferraille, Yarakh, Aba est fier de dire que quand il commençait à s’occuper de l’abattage des bêtes, il n’y avait que 10 Daaras. Aujourd’hui, ils sont 401 Daaras. Le maître des lieux, rassure Aba, une lueur d’admiration dans les yeux, se porte mieux. Les talibés le verront la nuit du Gamou. Peut-être fera-t-il une déclaration…
Hadja Diaw GAYE
lasquotidien.info
A croire que les marabouts sénégalais sont faits pour crétiniser leurs talibés. Jamais ils ne leur enseignent le savoir, la recherche, les études, la lecture, l’autonomie. Ils font toujours de la mystification religieuse autour de poulets, de moutons, de bœufs et de riz, de boissons… pour mieux les maintenir dans l’ignorance et la dépendance. Pendant ce temps partout ailleurs dans le monde les gens étudient dans les laboratoires, développent leurs connaissances et vivent plus avertis. Ndeyssan.