Deux jeunes Baye Fall, Abdoulaye Mbaye dit Bâ et Oumar Dème, âgés respectivement de 22 et 28 ans, ont été jugés hier pour «violence et voie de fait et détention d’arme prohibée». Selon la partie civile, Ousmane Fall, c’est au cours du mois de Ramadan que les prévenus l’ont agressé avec une machette. Les faits remontent à 2007 quand Ousmane Fall, chef de kureel (comité), tombe sous le charme d’une Yaay Fall du même kureel. Les deux tourtereaux se sont engagés dans une relation au cours de laquelle un enfant est né. Et c’est en ce moment que les problèmes vont survenir. Car les prévenus commencent à douter de la probité morale de O. Fall. Pour eux, il n’est plus digne de gérer les charges de leur association.
Pour l’avocat de la partie civile, Me Boubacar Dramé, les faits sont constants. L’avocat estime qu’il y a bel et bien eu «des actes de violence et de voies de fait que personne ne peut contester». Selon Me Dramé, son client a émis le vœu que «ces gens-là le laissent en paix». Il demande de les déclarer coupables et d’allouer à son client la somme de 500 000 francs pour tout préjudice.
Le Parquet a axé son réquisitoire dans le sens de l’apaisement, même s’il reconnaît qu’il y a «une violence cynique, inexplicable et inexpliquée». Dans cette affaire, l’on est en présence d’une violence non seulement physique mais également morale qui «est parfois beaucoup plus violente que certaines violences physiques», ajoutera le procureur. Avant de demander la relaxe pure et simple de Oumar Dème pour ce qui est du délit de détention d’arme prohibée et de le condamner pour le délit de violence et voie de fait. Concernant Abdoulaye Mbaye, le procureur demande de le déclarer coupable pour les deux chefs d’inculpation et de le condamner à deux mois ferme.
La défense pense que les dépositions de Salif et de Ousmane Fall sont incohérentes et considère Salif comme un témoin complaisant. Me Assane Dioma Ndiaye assurant les intérêts de M. Mbaye plaidera pour l’apaisement et une mise en garde très sévère à l’endroit de toutes les parties. Pour son client, il demande une application bienveillante de la loi, pour ce qui est du délit de détention d’arme prohibée.
L’affaire est mise en délibéré jusqu’à demain.