Les journaliste Alioune Badara Fall, directeur de publication de l’Observateur, Mamadou Seck, grand reporter à l’Observateur et Mouhamed Guèye, directeur de publication du Quotidien, ont encore bénéficié hier, jeudi 16 juillet, d’un retour de parquet. Cette décision de justice a fait réagir les patrons de presse regroupés au sein du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et les organisations des droits de l’homme, à l’instar de Article19/Afrique de l’Ouest, Amnesty International, Ligue sénégalaise des droits de l’homme, Raddho et Sidh qui ont fermement condamné l’arrestation des journalistes.
Dans un communiqué que nous avons reçu hier, jeudi 16 juillet, à notre rédaction, «le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) exprime ses vives préoccupations sur l’état de la démocratie au Sénégal, suite à l’arrestation de plusieurs confrères journalistes». Selon les diffuseurs et éditeurs de presse, «cette situation de crise entre la presse et les autorités militaires et judiciaires crée un climat malsain pour la démocratie sénégalaise».
Et de poursuivre :«La concomitance des arrestations de Mohamed Guèye (Directeur de publication du quotidien Le Quotidien), d’Alioune Badara Fall (Directeur de publication du quotidien L’Observateur), de Mamadou Seck (Grand Reporter au quotidien L’Observateur) et de Mamoudou Wane (Directeur de publication du quotidien EnQuête et administrateur du site lignedirecte.sn) dénote d’une volonté manifeste d’en découdre avec la presse».
Les patrons de presse sont persuadés que «la brutalité des arrestations marque ainsi une tentative maladroite d’intimidation des journalistes». De ce point de vue, estiment-ils, «cette situation ternit l’image de notre pays et marque une régression démocratique du Sénégal », d’autant que «les journalistes défendent le droit constitutionnel d’informer et de préserver leurs sources», pensent-ils. «Le syndicat des patrons de presse en appelle aux autorités de ce pays pour une libération immédiate des journalistes arrêtés», concluent-ils.
Article 19, Amnesty, Ligue Sénégalaise, Raddho, Sidh…..
Par ailleurs, les défenseurs des droits de l’homme ont laissé entendre dans leur communiqué que «la protection des sources journalistiques est un pilier fondamental de l’indépendance des médias». Article 19 Afrique de l’Ouest, Amnesty International Sénégal, La Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) «sont préoccupés par la procédure judiciaire contre les directeurs de publication des quotidiens «L’observateur» et «le Quotidien», nous apprend ledit communiqué. Pour l’article publié le 8 mai 2015 et signé par le reporter Mamadou Seck du journal l’Observateur intitulé : «Schéma des 2 100 soldats pour la guerre au Yémen: Deux groupements de combat Alpha et Bravo, deux groupes d’appui et de soutien», les défenseurs des droits de l’homme estiment qu’il ne «donne aucune information sensible qui peut être qualifiée de secret défense ou pouvant porter atteinte à la sécurité car il ne fait qu’énoncer le nombre d’hommes, la composition et leur répartition car les informations qui y sont contenues ne constituent pas une menace réelle et imminente sur la sécurité nationale et celle des soldats».
Les défenseurs des droits de l’homme estiment que «dans le deuxième cas, même si des précautions professionnelles auraient dû être prises dans le cadre de la publication intégrale des informations du PV de l’interrogatoire, les mesures judicaires prises, notamment la privation de liberté, sont disproportionnées». Par conséquent, disent-ils, «dans les deux affaires précitées, les journalistes on subi des pressions visant à les amener à divulguer leurs sources, ceci en violation du droit à la protection des sources journalistiques, un pilier fondamental de l’indépendance des médias». Ils ont ainsi rappelé «la Charte des journalistes du Sénégal dans son article 11 interdisant au journaliste de divulguer ses sources et demandant de “Garder le secret professionnel et de ne pas divulguer ses sources d’informations devant quelque instance que ce soit».
sudonline.sn