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Déviation de l’Ensemble lyrique traditionnel : Sorano trahit Senghor (Par Oumar Diaw Seck)

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Aussi bien que dans la politique, la culture peut vivre aussi la haute trahison. Tel est le cas de ce que le temple de la culture, qu’est la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano, a vécu ce jeudi 1er août 2024. Sur imposition du Directeur général de Sorano, El Hadj Ousmane Barro Dione, avec la complicité de Ousmane Faye, manager de Oumar Pène, de Baboulaye Cissokho, Directeur artistique par intérim (l’Ensemble), malgré la réticence de beaucoup d’artistes, l’Ensemble lyrique traditionnel a produit l’album «Senegal sunu réew» de 15 titres, sorti ce jeudi 1er août 2024, avec la prestation sur scène de l’Ensemble lyrique avec des guitaristes, clavistes et avec d’autres instruments occidentaux. L’album est constitué de reprises de Oumar Pène, Baba Maal, Abdoulaye Mboup, Thione Seck, Mahawa Kouyaté, Khady Diouf, Kiné Lam, entre autres. Cette production musicale et la prestation scénique constituent une haute trahison de l’esprit de Sorano et de la mission de l’Ensemble lyrique. Depuis 1966, tous les directeurs généraux et les artistes de Sorano ont respecté et développé l’âme, l’orientation et la mission sacerdotale de l’Ensemble lyrique traditionnel, qui consiste exclusivement à la valorisation du patrimoine musical traditionnel du Sénégal. Et aussi la promotion et la vulgarisation des instruments traditionnels. Jamais d’instruments musicaux occidentaux-modernes à l’Ensemble lyrique traditionnel depuis son existence en 1966, tant dans la production que dans les prestations scéniques. Khalam, riti, balafon, djembé, sabar, kora, bougeur, entre autres instruments traditionnels, se sont toujours côtoyés pour produire des chefs-d’œuvre, de belles musiques.

Au moment où l’ère du souverainisme culturel, c’est-à-dire la sauvegarde du patrimoine culturel, est d’actualité, on assiste à une tentative d’agression de notre patrimoine immatériel par la nouvelle Direction générale de Sorano.
Maurice Sédar Senghor, Pathé Guèye, Ousmane Diakhaté, Sahite Sarr Samb, Massamba Guèye, Abdoulaye Koundoul, tous ces directeurs généraux ont respecté et consolidé la mission de Sorano. Sauf Ousmane Barro Dione, qui est en train de trahir l’esprit de Sorano. Et pourtant, il y a toujours eu des productions d’albums de Sorano, avec des chanteurs comme El Hadj Faye, Thione Seck, Moussa Ngom et d’auteurs compositeurs comme Boucounta Ndiaye, mais toujours avec nos instruments traditionnels. Créé en 1965 par le poète-Président Léopold Sédar Senghor, lancé en 1966 lors du premier Festival mondial des arts nègres (Fesman 1), ainsi que le Ballet national La Linguère et la troupe dramatique nationale, l’Ensemble lyrique traditionnel s’est assigné comme mission sacerdotale, la valorisation du patrimoine musical traditionnel et oral du Sénégal. On a assisté, ayant froid dans le dos, à cette production «soupe kandja» mi-figue mi-raisin, à la déviation de l’Ensemble lyrique traditionnel Daniel Sorano. Les nouvelles autorités en charge de la Culture et l’opinion doivent prendre conscience de l’impérieuse nécessité de sauver Sorano pour la préservation de notre patrimoine immatériel traditionnel inestimable et aussi d’épargner Sorano des dérives culturelles et des déviances artistiques. Sauvons Sorano.

Oumar Diaw SECK
Directeur artistique de l’Ensemble instrumental de l’Afrique de l’Ouest (Usa)
Promoteur de la musique traditionnelle africaine aux Etats-Unis d’Amérique
[email protected]

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