C’est un cri de détresse que les 3000 âmes de Diabir lancent aux autorités municipales de la commune de Ziguinchor. Ce village, devenu un quartier de la ville, n’a pas d’eau ni d’électricité et souffre d’un enclavement qui le coupe du reste de la commune.
Les jeunes du village ont décidé de marcher ce mercredi 13 juin pour revendiquer le lotissement de Diabir.
Le village de Diabir, devenu par la force des choses, un quartier de la commune de Ziguinchor, n’est pas loti. D’ailleurs, après une marche avortée des populations, du fait de l’intervention des autorités municipales, les jeunes du quartier ont décidé de remettre ça, ce mercredi, pour exiger le lotissement de Diabir. Sidy Khayrou Diédhiou, un des notables du village qui s’y est installé depuis 1974, explique qu’ils ont entamé les démarches depuis que Robert Sagna était maire de la commune de Ziguinchor. « Il y a un premier lotissement de Kénya jusqu’au sud de Diabir et depuis lors, rien. On nous oppose l’argument d’absence de subvention. Et à un moment donné, ils ont décidé de construire à Diabir un cimetière mixte. J’ai écrit des correspondances aux services compétents pour s’en plaindre, finalement ils ont laissé le projet.
Quand le maire Abdoulaye Baldé est arrivé, il a promis, lors des élections locales de 2009, de lotir Diabir, mais rien jusqu’au moment où je vous parle », déclare-t-il. Faute de lotissement, Diabir ne peut pas bénéficier d’infrastructures. « L’Iden avait construire un CEM, mais faute de site, cela n’a pu se faire. C’est le cas aussi pour la Case des Tout-Petits. En plus l’école primaire n’a pas de clôture et les populations viennent s’installer n’importe comment », souligne M. Khayrou Diédhiou.
Le quartier n’est pas électrifié non plus. L’argument avancé par la Senelec pour ne pas faire ses installations est le non lotissement de Diabir. « Lorsqu’il y a un événement sportif ou autre, nos enfants vident les maisons pour aller aux quartiers de Lyndiane et de Grand Dakar pour suivre les grandes affiches de lutte sénégalaise », affirme Djibril Diédhiou, président des jeunes de Diabir.
Le quartier souffre de son enclavement : « Pendant l’hivernage, les rares taxis qui venaient ici, refusent de venir dans le quartier, parce que les routes sont impraticables. Nous éprouvons toutes les difficultés du monde pour évacuer nos malades », explique le responsable des jeunes.
Diabir n’a pas de branchements sociaux. Les populations se content d’eau de puits et sont obligés d’aller dans les autres quartiers pour faire leur marché.