Ousmane Tanor Dieng : « Mon hypothèse de travail est que Wade se présente à la présidentielle de 2012 pour son fils »
« Ce n’est pas bon de poser sa candidature au moment où les gens sont en train de discuter sur le sujet », dit le leader des socialistes. Au sujet de la présidentielle de 2012, Ousmane Tanor Dieng déclare : « Mon hypothèse de travail est que Wade se présente pour son fils. Et cela n’est pas bon qu’un président travaille sur la ruse et cette propension à défendre becs et ongles son fils ». Aussi, Ousmane Tanor Dieng dit qu’il ne donnerait jamais une chance, un honneur de faire un débat avec Karim Wade. « C’est son père qui est chef de parti, si je devais débattre avec quelqu’un, c’est avec lui que je vais le faire », précise-t-il.
Vaincus en 2000, les socialistes disent n’éprouver aucun sentiment de « nostalgie ». Cette conviction est exprimée par le secrétaire général du Ps, M. Ousmane Tanor Dieng, sur les ondes de la Rfm. Au contraire, dit-il, « l’alternance de 2000 nous est utile ». D’ailleurs, il semble ragaillardi par les propos du président Nixon qui avançait que « les grands hommes d’Etat, ce sont les anciens tenants du pouvoir après avoir fait l’expérience de l’opposition ».
« Notre expérience à l’opposition nous est utile. Le peuple nous a rappelé la réalité du jeu démocratique. Et nous sommes en train de nous préparer pour la conquête du pouvoir. Dans une démocratie, le pouvoir, l’opposition et la presse, chacun a une importance à jouer ». S’agissant du dialogue national, mis en scelle depuis quelques jours à la faveur de l’appel des khalifes généraux des Tidianes et des Mourides, le secrétaire général du Ps exclut tout entrisme dans le prochain gouvernement. « C’est totalement exclu d’entrer dans le gouvernement à la veille du 4 avril. Cette position je peux la partager avec les partis membres de Bennoo », martèle-t-il.
« A propos du dialogue politique, précise-t-il, nous devons discuter sur des questions politiques entre le pouvoir et l’opposition ». Il s’agit, explique-t-il, « de construire un consensus sur le fichier électoral et réformer le code électoral ». Selon lui, il y a une évolution sur le premier aspect, à savoir l’audit du ficher électoral, puisque des échanges ont eu lieu entre le chef de l’Etat et l’Union européenne.
En outre, il fait remarquer que le dialogue politique n’est pas un tête- à-tête avec Wade, mais il faut au préalable définir des formats et que le chef de l’Etat s’engage à traduire les conclusions en règlement. Ousmane Tanor Dieng a estimé que Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine ne peut pas être la personnalité indépendante. « Il ne faut pas qu’on fasse une confusion à ce sujet. Les Chefs religieux sont dans leur rôle de facilitateurs et non des négociateurs », note-t-il.
Se prononçant sur le bilan pouvoir de l’alternance, Ousmane Tanor Dieng n’a pas voulu être réducteur. Et pour cause, dit-il, « on ne peut pas dire que le régime libéral n’a rien fait depuis dix ans, car on voit quelques kilomètres de route. Mais ce n’est pas avec ces kilomètres de route qu’on juge un président ». Pour lui, un président doit être jugé sur des fondamentaux, sur les institutions, sur des priorités… D’ailleurs, soutient-il, « tout ce que Wade a réalisé, c’étaient des programmes des socialistes, ficelés et négociés avec les bailleurs de fonds ».
Ousmane Tanor Dieng a abordé la question de la candidature de Bennoo Siggil Senegaal. C’est ainsi qu’il a précisé que certains des 27 partis de cette coalition ont déjà fait la synthèse de cette question de candidature et d’autres sujets pour l’avenir du Sénégal. Après avoir dit que la question de candidature unique de Bss n’est pas une priorité, il fait savoir qu’il y a, dans ces rapports de synthèse, des questions de consensus relatives, par exemple à la transparence, au programme commun de gouvernement, un schéma institutionnel, un pacte de gouvernance…
« C’est triste que Pape nous a traînés dans ce débat de caniveaux », répond-il ainsi par mépris à la lettre du président du Sénat aux leaders de Bss qui l’avaient saisi pour faire constater « l’incapacité du chef de l’Etat de gérer le pays ». Même s’il s’estime ne pas être concerné. Par contre, il se dit favorable à la publication des bulletins sanitaires des prétendants au fauteuil présidentiel à travers une commission médicale indépendant.
Pour la résolution du conflit casamançais, le secrétaire général du Ps prône des solutions globales. « A la crise en Casamance, on ne peut apporter ni des solutions militaires, ni des solutions culturelles, il faut des solutions globales avec comme préalable d’associer les pays limitrophes, impliquer tous les acteurs de la crise, en faire un dossier national et avec beaucoup d’humilité », soutient-il. Dans ce cas, il souligne que la commission des assises nationales sur la Casamance pourra proposer une bonne issue.
Abdou TIMERA
ferloo.com
Source: Archipo.com/RFM