ABUJA – La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) a critiqué mardi le fait que le panel de l`Union africaine (UA) ait maintenu se visite à Abidjan en dépit de menaces contre le président burkinabè Blaise Compaoré qui a dû annuler sa participation.
« La Commission de la Cédéao s`est inquiétée de voir que le panel a malgré tout décidé d`effectuer immédiatement la visite, sans la participation d`un membre important, dont les contributions au processus de paix en Côte d`Ivoire sont inestimables et méritent de meilleures appréciations et davantage de respect », a estimé la Cédéao dans un communiqué.
M. Compaoré, ex-médiateur du processus de paix ivoirien (2007-2010), et James Victor Gbeho, président de la Commission de la Cédéao, ont annulé leur venue cette semaine à Abidjan, dans le cadre du panel de l`UA sur la crise ivoirienne après le scrutin présidentiel de novembre, « principalement en raison de menaces sécuritaires », selon ce texte.
Les quatre autres chefs d`Etat membres de ce panel sont arrivés lundi à Abidjan où ils devaient soumettre au président sortant Laurent Gbagbo et à son adversaire Alassane Ouattara, seul président ivoirien reconnu par la communauté internationale, des propositions pour tenter de régler la crise post-électorale.
Ces émissaires sont le Tchadien Idriss Deby Itno, le Tanzanien Jikaya Kikwete, le Sud-africain Jacob Zuma et le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le camp Gbagbo accuse Blaise Compaoré de soutenir Alassane Ouattara et dimanche soir, plus d`un millier de partisans du président sortant, hostiles à la venue du dirigeant burkinabè, l`attendaient à l`aéroport, ce qui l`a poussé à renoncer à sa venue.
Pour la Commission de la Cédéao, la situation à Abidjan n`était pas « propice à la tenue d`une mission d`une telle importance », indique-t-elle dans son communiqué visant à « clarifier la non participation de la délégation ouest-africaine ».
La crise ivoirienne a fait au moins 300 morts dans des violences depuis mi-décembre, selon l`ONU, et Abidjan connaît un regain de tension ces derniers jours.
afp