Diffusion de données économiques et financières – Le Sénégal pas encore aux normes standards

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Un atelier de deux jours de sensibilisation et d’information sur la production et la diffusion des données économiques et financières, s’est ouvert hier jeudi 21 janvier 2016, à Dakar. Le but est de faire adhérer le Sénégal à la norme spéciale de diffusion des données (Nsdd), dont l’échéance est fixée en 2017.  L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), attend ainsi impulser le processus déjà enclenché.   

Les données statistiques cohérentes et fiables sont décisives dans la conduite des politiques macroéconomiques d’un Etat. Car, elles constituent le socle de la bonne décision politique, et permettent aux Etats de lever des fonds sur le marché financier à même de conjurer les défis de développement notamment dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi, l’évaluation des politiques nationales et l’analyse des progrès enregistrés. Pour ce faire, le Fonds monétaire international (Fmi) a mis en place depuis 2012 un référentiel standard dénommé «norme spéciale de diffusion des données», à laquelle tous les pays membre sont tenus de souscrire, au pire des cas en 2017.

Le Sénégal, en vue de passer du système général de diffusion de données (Sgdd-a) à la norme spéciale de diffusion de données (Nsdd), un atelier d’information et de sensibilisation sur la norme spéciale de diffusion des données, de deux jours a été ouvert hier jeudi 21 janvier à Dakar, par Cheikh Tidiane Diop, secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Ce présent atelier de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a réuni tous les services opérant dans la donnée statistique et partenaires techniques et financiers pour parachever le processus d’amélioration de la production et de la diffusion des données statistiques déjà enclenché.

Les goulots d’étranglements sont, entre autres, le non respect  des délais de diffusion (situation de la banque centrale, position extérieure globale, avoirs officiels de réserve); le non respect de la périodicité et des délais de diffusion (balance des paiements, emploi des jeunes, chômage); non respect de la couverture (opérations de l’administration centrale); non respect de la couverture, périodicité et délais de diffusion (marché du travail, dette extérieure); absence de données établies (opérations des administrations publiques, formulaires type de déclaration des données sur les réserves internationales et les liquidations en devises).

«La Nsdd est une standard qualité pour les instituts nationaux de statistiques à travers le monde, bref un critère du Doing Business pour les instituts. Il y a très peu de pays qui ont rempli les critères d’éligibilité à cette norme standard. En Afrique subsaharienne, seuls l’Afrique du Sud, l’Ile Maurice et les Seychelles y ont adhéré. Et le Sénégal entend adhérer à ce club restreint, qui est gage de qualité dans la production statistique», a dit le directeur général de l’Ansd Aboubacar Sadikh Beye.

«Le système statistique du Sénégal est bâti sur plusieurs segments en fonction des objectifs poursuivis. L’Ansd et la Dpee sont des acteurs de premier plan de notre système national, mais sur des segments différents. Le premier est sur la diffusion de données constatées et le second sur le domaine de la prévision. Et c’est tout à fait normal que l’on note des écarts entre les deux. Car, la prévision peut ne pas être toujours conforme aux données qui sont réalisées», a-t-il soutenu.

JEAN GALAND, SENIOR ECONOMIST DU FMI : «Il reste des progrès à faire…»
«A présent, je ne peux pas établir un diagnostique très précis et c’est d’ailleurs l’objet de la mission du Fmi qui aura lieu la semaine prochaine laquelle va permettre d’établir un plan d’actions pour que le Sénégal puisse se souscrire dans les délais voulus à la norme spéciale de diffusion de données. Toutefois, ce qui est évident, c’est qu’il reste des progrès à faire dans le domaine des statistiques de finances publiques, dans le domaine de la dette extérieure, dans le domaine du marché de l’emploi», a-t-il fait savoir. Selon, l’expert «la suscription du Sénégal à cette norme (Nsdd) va sans doute permettre d’éviter ces écarts entre le Fmi et le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, puisque les données sont publiées officiellement par une seule agence à un moment précis et déterminé».

CROISSANCE EN 2015 : Amadou Bâ explique son taux de 6,4 %
«Souvenez-vous, lors de l’examen du budget 2016, je vous annonçais déjà que la croissance serait au moins de 6%. J’étais très prudent même si en ce moment les services du ministère de l’Economie avaient commencé, les chiffres qui laissaient entrevoir un taux supérieur à 6%», a déclaré, le ministre de l’Economie des Finances et du Plan, Amadou Ba, hier jeudi 21 janvier 2016, à l’assemblée nationale pour répondre aux questions d’actualité.
«Pourquoi cette croissance de 6,4%? Tout d’abord, nous avons vu des secteurs qui se sont très bien comportés. Le secteur secondaire comme les Industries chimiques du Sénégal (Ics), la Compagnie sucrière du Sénégal (Css). Sur le secteur primaire, notamment l’agriculture, la mise en place des intrants à temps, la disponibilité du matériel agricole et la bonne pluviométrie ont fait passé les prévisions de croissance agricole de 10% à 35%. Quant au secteur tertiaire (télécommunications), il se porte bien et il fera l’objet en 2016, d’une attention particulière», a expliqué Amadou Ba.
Par conséquent, poursuit-il «on peut affirmer avec force que la croissance économique réalisée en 2015 sera au moins de 6,4%. Et très bientôt, au mois de février, les services du ministère de l’Economie et de Finances communiqueront les premiers chiffres officiels».
Revenant sur les écarts de chiffres notés très souvent entre l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). Amadou Ba rassure: «les cadres de l’Ansd et de la Dpee sont sortis des mêmes écoles. Ils ont prêté serment (il insiste sur le mot en précisant que c’est très important, Ndlr). Et dans l’exercice de leur fonction, ils peuvent répondre qu’à ce qu’ils ont vu».
Toutefois, il admet que pour l’année 2016, le Sénégal sera contre-performant: «l’année 2016, on estime une croissance à 6%, donc une contre-performance. Quand bien même, s’empresse-t-il d’ajouter, 6,4% n’a pas été obtenu au Sénégal depuis 10 ans. Et le Sénégal n’a jamais eu une croissance soutenue sur une croissance de 4 ans ou 5 ans. Nous avons eu ces dernières années une croissance pas stable. Par exemple en 2004, nous avons eu une croissance de 6,7% et l’année suivante une croissance de 1%», a tenu à rappeler Amadou Ba.

RENONCIATION AUX RECETTES FISCALES EN 2015 : Amadou Bâ rectifie le Syad
Le niveau de renonciation fiscale en 2015 s’élève à 11 milliards de francs CFA dont 4 milliards en faveur des entreprises du secteur de l’industrie chimique, a dit, jeudi 21 janvier 2016, à Dakar, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, à la représentation nationale. Amadou Ba répondait à une question d’actualité du député Awa Guèye portant sur les renonciations fiscales dénoncées récemment par le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (Syad) qui parlait de 250 milliards “gracieusement octroyés” à des entreprises, notamment aux secteurs des télécommunications, au Port et aux médias. «En 2015, nous n’avons que 11 milliards de renonciations fiscales dont les 4 sont alloués à des entreprises d’industrie chimique», a précisé l’argentier du Sénégal. Et de poursuivre: «Toutes les renonciations fiscales sont étudiées, analysées et publiées chaque année avec des procédures encadrées et autorisées par la loi», a-t-il expliqué aux députés de la 12 législature. Amadou Bâ, a tenu à rappeler que de Pétavin à lui, tous les ministres de l’Economie ont utilisé de manière discrétionnaire, sans se fonder sur une loi, cette stratégie pour aider des entreprises en difficultés. Il a également rappelé qu’il y a de cela cinq ans, une amnistie financière avait été accordée aux entreprises de presse. C’était sous le régime du président Abdoulaye Wade. Mais précise-t-il, désormais, tout se fera sur la base d’une loi que les députés de l’Assemblée nationale, ont, eux-mêmes voté.

Sud Quotidien

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