«Je ne répondrai ni par un oui, ni par un non! ». C’est la réponse que le Président de la République du Sénégal, Macky SALL a servie sur la question relative à sa volonté de briguer un troisième mandat en 2024.
Pour convaincre les journalistes, complètement médusés, mais aussi les téléspectateurs, le Chef de l’Etat s’explique: «l’année dernière, vous m’avez posé la même question. Bien avant, j’ai donné une réponse. Malgré tout le débat se poursuit. Maintenant, si je vous dis que je ne vais pas me représenter, le travail va s’arrêter. En revanche, si je vous dis que je vais me présenter, les manifestations sont s’accentuer dans tout le pays ». Pour sortir de ce dilemme, le Président Sall se réfugie derrière une déclaration d’un marabout mouride qu’il estime pleine de «sagesse». «Ne jamais parler de l’avenir», rappelle-t-il pour clore le débat.
Ses camardes de parti (APR) de la coalition BENNO BOKK YAAKAR voire de la majorité présidentielle n’ont qu’à prendre donc leur mal en patience. Ce n’est pas le timing qui pose problème et qui a abouti à ce « délit d’ambitions » ayant conduit certains à la guillotine et installé une peur bleue chez ceux là qui lorgnaient le fauteuil. Macky Sall craint plutôt, à juste raison, une débandade dans ses rangs. Ce qui va donner un coup de massue à sa fameuse «fast track». Mais est ce réellement, la seule motivation du Chef de l’Etat?
Nous donnons notre langue au chat. Et pour cause, le Président SALL a déjà fini d’habituer les Sénégalais à des volte-face, les unes plus loufoques que les autres.
Toutefois, nous pouvons affirmer comme, il a eu à le faire d’ailleurs, que la constitution est claire, nette et précise: «Nul ne peut faire plus de deux mandats SUCCESSIFS». Une telle disposition ne nécessite aucune interprétation. Sauf pour ceux qui veulent installer le doute dans la tête des Sénégalais à des fins inavouées.
Par ailleurs, nous estimons, que le Président Sall aurait pu régler son dilemme sans coup férir. Ce, en consolidant la démocratie sénégalaise via une démission à la tête de l’Alliance pour la République. Un tel acte allait de le mettre au-dessus de la mêlée et de se concentrer exclusivement sur la conduite des affaires de l’Etat du Sénégal, de la sous-région voire de l’Afrique dont la plupart des pays viennent de fêter 60 ans de leur indépendance tout en restant dans la maison de leur «parent» (la France).
Autres exemples, Nicolas Sarkozy avait quitté le département de l’intérieur pour prendre la tête de l’UMP et préparé la succession de Jacques Chirac. Aux États-Unis, Hilary Clinton a eu la bénédiction de Barack Obama pour affronter Donald Trump. La liste est loin d’être exhaustive. Partout où les mandants présidentiels sont limités, aucune élection n’a bloqué la bonne marche de l’état. Même en Afrique. Le Président Paul Kagame n’a-t-il annoncé qu’il ne se représentera pas ? Ce qui n’a pas empêché le Rwanda de poursuivre sa marche vers l’émergence.
Abdoulaye THIAM
(SUD QUOTIDIEN)
Post-scriptum: Le CNRA a suspendu le signal de la télévision Sen TV. Plusieurs pères de famille sont ainsi envoyés en chômage technique pour une peccadille: une publicité sur la depigmentation (xessal).
On nous parle de question de santé publique! On veut bien. Mais regardons autour de nous, ceux qui nous gouvernent, nos députés, nos sportifs, nos animateurs, nos miss. Chers confrères, ce qui est arrivé à la Sen TV hier, pourrait atterrir chez nous demain. Alors, indignons-nous, parce que le monstre est toujours vivant !