Propulsée par la popularité record de Lula, Dilma Rousseff sa dauphine, a été largement élue dimanche première femme présidente du Brésil, un géant de 193 millions d’habitants devenu la huitième économie du monde.
A peine les premiers bulletins de l’élection présidentielle brésilienne étaient-ils ouverts hier, que le résultat apparaissait déjà nettement?à 23 heures : Dilma Rousseff obtenait 53,16% des voix alors que 73?% des suffrages avaient été dépouillés. Quelques heures plus tard, la victoire est sans appel: Dilma Rousseff obtient 55,9% des voix sur 99% des suffrages dépouillés, José Serra, son adversaire, 44%.
«Je suis très heureuse. Je remercie les Brésiliennes et les Brésiliens et je promets d’honorer la confiance qu’ils m’ont accordée», a la nouvelle présidente. Emue aux larmes elle a remercié son parrain et mentor politique, Luiz Inacio Lula da Silva: «La tâche de lui succéder est difficle et représente un défi, mais je saurai honorer cet héritage et amplifier son travail.»
Dilma Rousseff a aussi déclaré qu’elle «tendait la main» à l’opposition, estimant que «maintenant l’heure est à l’union» et promettant de s’occuper de tous les Brésiliens même de ceux qui n’ont pas voté pour elle.
«Je vais valoriser la démocratie (…), je vais veiller sur la liberté de la presse, religieuse et de culte et sur les droits de l’homme qui sont garantis par la Constitution.»
Classes moyennes
La candidate du Parti des travailleurs était arrivée en tête lors du premier tour, le 3 octobre, avec 47% des suffrages.
Mais le très bon score de la candidate écologiste Marina Silva, 20?%, avait créé la surprise?: se revendiquant comme la digne héritière du «lulisme» de la première époque, cette ex-femme de ménage, défenseure de l’Amazonie, avait séduit les classes moyennes, sensibles à la cause environnementale.
Ancienne chef de cabinet de Lula, portée par l’incroyable popularité du président (80% à l’issue de deux mandats), Dilma Rousseff a vécu une campagne moins simple que prévu. Cette ancienne guérillera du temps de la dictature militaire n’avait jamais brigué une élection auparavant. En face d’elle, José Serra a mis en avant une vraie carrière politique comme parlementaire, ministre, maire de São Paulo, puis gouverneur de l’Etat éponyme. Mais l’un comme l’autre ont mené une campagne sans éclat. Même si Dilma Rousseff s’appuyait sur le bilan positif de Lula.
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