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Direction de l’Onas : Le nouveau Dg s’installe dans la pagaille; * L’ex-patron dévoile le plan ourdi par Adama Sall pour le liquider

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Le climat est tendu à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Hier, après-midi, pendant que le Conseil d’administration de cette société nationale procédait à l’installation officielle d’Amadou Lamine Dieng dans ses nouvelles fonctions de directeur général de la boîte, Babacar Ndaw qu’il est censé remplacer à son poste dévoilait les trois actes posés par le ministre de tutelle Adama Sall pour son limogeage.

Les déboires du directeur général sortant de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) ont commencé le 23 octobre 2009, à la suite d’un remaniement ministériel ayant abouti au détachement du département de l’assainissement et de l’hygiène publique du ministère de l’Urbanisme et de l’Hydraulique pour en faire une entité ministérielle entière. Selon Babacar Ndaw qui faisait face à la presse de nouveau, ‘c’est depuis ce jour-là que j’ai commencé à vivre toutes les difficultés du monde, en ma qualité de Dg de l’Onas nommé le 30 juillet 2009, et installé le 10 août 2009’. A l’en croire, le ministre de tutelle aura posé trois actes majeurs pour faire de lui un ex-Dg de l’Onas. Le premier, selon M. Ndaw, consistait à la nomination de l’ancien directeur général de l’Onas, Amadou Lamine Dieng au poste de directeur de cabinet du ministère de l’Assainissement et de l’Hygiène publique, environ trois mois après son éviction de la tête de cette société nationale en charge de l’assainissement au Sénégal. Ce qui lui a paru suspect, dans la mesure où, dit-il, ‘ce dernier jurait de revenir à l’Onas pour régler ses comptes’. Le second acte a été, d’après Babacar Ndaw, le blocage du Conseil d’administration de l’Onas. A l’en croire, ‘le ministre Adama Sall a invoqué un ancien article pour dire qu’avant de réunir le conseil d’administration, il faudrait un pré-conseil dans la mesure où il y a une circulaire primatoriale qui stipule que dans le cadre du fonctionnement des sociétés parapubliques, il est fait obligation aux membres des Conseils d’administration de ces établissements de tenir au préalable une réunion avant la tenue des Conseils d’administration’. Ce qui semble étrange aux yeux de M. Ndaw d’autant que, dit-il, l’Onas est une société publique à part entière, un établissement public à caractère industriel et commercial. Conséquence, souligne-t-il pour le dénoncer, ‘le budget de 2010 n’a pas été adopté’.

Et plus grave, renchérit-il, ‘le pré-conseil n’a pas été convoqué par le ministre qui l’invoquait. Ce n’est que le 30 mars dernier que s’est finalement tenu le conseil d’administration de l’Onas’. A cause de ce ‘blocage sciemment orchestré par le ministre’, fulmine le Dg sortant de l’Onas, ‘la société n’a vu ses fonds débloqués qu’à partir du 1er avril’. En sus de tout, poursuit M. Ndaw, le ministre Adama Sall posera un troisième acte pour parvenir à ses fins. Celui-ci a consisté, en janvier dernier, à lui envoyer une lettre pour lui faire comprendre que les crédits votés dans le cadre du Budget consolidé d’investissement et qui doivent être exécutés par l’Etat central doivent être transférés au niveau de son cabinet. Une démarche qu’il dit avoir trouvé paradoxale en ce sens que jamais pendant les 13 mois qu’il a dirigé l’Onas de 2004 à 2005, il n’a reçu de la part de ses ministres de tutelle de l’époque Lamine Bâ et Issa Mbaye Samb une seule lettre lui demandant de transférer ces crédits au niveau du cabinet pour les gérer. ‘Ce que j’ai refusé de faire, parce qu’aucun ministre depuis la création de l’Onas en 1996 n’a procédé de la sorte. Et le ministère des Finances à qui je m’en suis ouvert m’a confirmé que c’est une aberration’, confie l’ex-Dg de l’Onas. A l’en croire, c’est compte tenu de son opposition contre de telles pratiques que le ministre lui met les bâtons. Malgré tout, M. Ndaw dit avoir réduit de 300 millions F Cfa les dépenses de la société ainsi que les charges primaires pour faire face à ces difficultés.

Par ailleurs, de crainte que ses dossiers soient entachés de fautes graves par son successeur à la direction générale de l’Onas, Babacar Ndaw annonce que la passation de service ne peut se tenir qu’après concertation avec le Conseil d’administration. ‘Je ne refuse pas de passer le témoin, mais je prends mes dispositions, traite les dossiers de manière correcte avec tous les éléments probants pour les donner de façon sûre et incontestable’, explique-t-il ajoutant avoir été saisi d’une notification du ministre lui demandant de faire la passation de service. Dans de pareilles circonstances, estime M. Ndaw, il y a tout un tas de dossiers à préparer pour la passation de service. ‘Ce n’est pas une question qui se règle en quelques heures, même en un jour ou deux jours. Je gère une société nationale, je gère des deniers publics, plus de 15 milliards de l’Etat et peut-être plus de 60 milliards des bailleurs de fonds. Je pense qu’il y a un minimum de temps qu’on doit accorder à la personne pour qu’elle puisse préparer les dossiers en bonne et due forme et les faire passer dans les normes requises’, conclut-il.

LES OBJECTIONS DE L’UE A L’ONAS : Le Dg sortant met les point sur les ‘i’

La continuité des institutions pour le désormais ancien directeur général de l’Onas, c’est prendre en charge l’existant et continuer. C’est pour cette raison qu’au sujet de la convention de financement du projet de l’Union européenne qui avait fait des objections à l’Onas dans sa première phase de réalisation, M. Ndaw dégage sa responsabilité et accuse : ‘C’est un projet qui a été réalisé par mon prédécesseur (Amadou Lamine Dieng, Ndlr) dans les conditions que nous savons. Si cela n’a pas été fait dans les règles de l’art, ce n’est pas de ma responsabilité. C’est de la responsabilité de ceux-là qui avaient engagé ce projet, suivi les travaux jusqu’à la réception’, dégage-t-il en touche.

INSTALLATION DU NOUVEAU DG PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION : ’Babacar Ndaw aurait dû assister à cette réunion’, selon le Pca

Au moment où le directeur général sortant Babacar Ndaw entretenait la presse de ses déboires à la tête de l’Onas, le Conseil d’administration de cette société nationale en charge de l’assainissement au Sénégal procédait à l’installation officielle de Amadou Lamine Dieng dans ses nouvelles fonctions de directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Le président du conseil d’administration qui a été interpellé au sortir de cette réunion a laissé entendre que ‘le Dg sortant est convié à l’arrivée du Conseil d’administration. En tant qu’observateur, il aurait dû assister à cette réunion, et vous connaissez mieux que moi, au moment où le conseil d’administration se réunissait, il était en train de tenir un point de presse avec vous. Le conseil d’administration prenant acte de la décision du chef de l’Etat nommant Monsieur Amadou Lamine Dieng nouveau directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), l’installe dans ses nouvelles fonctions’. Momar Ndiaye a précisé toutefois qu’il ne s’agit pas d’une cérémonie de passation de service. ‘La passation de service est un autre domaine qui concerne les financiers, les deux directeurs entrant et sortant et le président du conseil d’administration (Pca). Le conseil d’administration ne faisait tout simplement qu’installer le nouveau directeur général. Voilà ce que le conseil devait faire aujourd’hui (hier, Ndlr)’, a-t-il expliqué.

Abdoulaye SIDY

walf.sn

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