Rama Yade parle de « gifler » Sarkozy… et rame pour s’expliquer
« L’homme africain a été le premier à entrer dans l’histoire », déclare Rama Yade, contredisant le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Avant d’évoquer un « malentendu ».
Rama Yade l’assure : elle ne souhaite pas se démarquer du discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar, en juillet 2007. Et pourtant, la secrétaire d’Etat aux sports (UMP) a expliqué dans un entretien sur RFI que « l’homme africain était le premier à être entré dans l’histoire« . Soit l’inverse des propos de Nicolas Sarkozy, qui avait expliqué que l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire.
« Mon propos était de dire qu’il y avait eu un malentendu, une mauvaise interprétation du discours de Dakar. Je connais suffisamment le président de la République pour savoir que son intention n’était pas de blesser », a expliqué Rama Yade, vendredi 29 octobre.
« Qu’est-ce-que vous voulez que je fasse? »
Interrogée sur ce discours dans une émission qui sera diffusée lundi prochain sur RFI, Rama Yade cite le cas de l’ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, victime d’un malentendu pour avoir prononcé une phrase où il parlait de science pour l’Occident et d’instinct pour l’Afrique.
« Sarkozy n’est pas un Africain. Moi, je pense que non seulement l’homme africain est entré dans l’histoire mais qu’il a même été le premier à y entrer. Parce que j’en connais la culture », dit-elle ensuite.
Questionnée sur sa réaction à ce discours controversé, la secrétaire d’Etat explique qu’elle ne pouvait rien dire au chef de l’Etat. « Je ne suis pas son professeur. Qu’est-ce-que vous voulez que je fasse? Que je saute sur la tribune et que je gifle le président de la République? J’y peux rien. C’est le président de la République, c’est le président de tous les Français », répond-elle.
De l’ironie
Rama Yade a précisé vendredi que ces derniers propos « étaient ironiques parce que sans objet ». Car, a-t-elle poursuivi, « Nicolas Sarkozy ne pouvait ignorer l’existence de Lucy« . Ce fossile, découvert en 1974 en Ethiopie, a été longtemps considéré comme la représentante d’une espèce à l’origine de la lignée humaine.
« Il n’y a pas lieu de faire une surinterprétation de mes propos », a-t-elle insisté en se disant, elle aussi, victime d’un « malentendu ».
(Nouvelobs.com avec AFP)