e projet de réalisation de la Grande muraille verte constitue une colossale ambition de planter des arbres sur une largeur de 15 kilomètres sur la distance allant de Dakar à Djibouti soit une bande de plus de 7 000 kilomètres. Les chefs d’Etat des pays traversés par la Grande muraille verte se réunissent depuis hier au Tchad
Le projet de réalisation de la Grande muraille verte constitue une colossale ambition de planter des arbres sur une largeur de 15 kilomètres sur la distance allant de Dakar à Djibouti soit une bande de plus de 7 000 kilomètres. Les chefs d’Etat des pays traversés par la Grande muraille verte se réunissent depuis hier au Tchad pour notamment, plancher sur la création d’une agence africaine chargée de la réalisation de ce grand projet. Le Président Wade a déclaré que le Sénégal, n’est pas candidat pour abriter le siège d’une telle agence bien que son pays est pionner dans la réalisation d’une telle idée. Il reste que de nombreuses personnes ont été interloquées, étonnées par des propos jugés «incohérents», «décousus» qu’exprimait le chef de l’Etat. A la limite le Président Wade ne semblait pas être dans son assiette. Les propos ont inquiété et étonné ses pairs. Est-ce que Abdoulaye Wade a tous ses esprits, se demande-t-on après l’avoir entendu pendant 42 minutes 50 secondes. Jugez-en avec ces extraits de ses propos transcrits in extenso.
ImageLes jeunes ivoiriens inconnus de Gbagbo
«Nous avons déposé des pépinières sur tout le long de la partie sénégalaise. L’opération doit être lancée juste avant l’hivernage. Nous sommes allés au Cameroun et les populations étaient prévenues, les femmes et les enfants sont allés planter des arbres. Nous allons planter au Sénégal quelques 520 kilomètres sans aide extérieure, sans financement extérieur, simplement par les populations et la volonté politique. Croyez-moi, les populations sont très fières. Il s’est produit quelque chose d’assez extraordinaire. Un jour, je regarde la télévision et je vois des camions remplis de jeunes, et quand j’ai demandé ce qu’ils faisaient, on m’a dit que ce sont de jeunes ivoiriens qui étaient venus aider les jeunes sénégalais à planter des arbres pour la Grande muraille verte. Pourtant la Côte d’ivoire n’a pas de problème de désertification. Ces jeunes étaient venus sans que je sois au courant, et quand je félicitais le Président Gbagbo de ce geste, il m’a fait savoir qu’il n’était même pas courant. J’ai trouvé extraordinaire que des jeunes de la forêt se soient ainsi engagés comme des Sahéliens pour la lutte contre le désert. C’est dire que nous avons la capacité de mobiliser non seulement la jeunesse sahélienne, mais aussi la jeunesse de toute l’Afrique
Une matrice de 10 500 ou de 7 000, euh…
«Cependant je dois ajouter que la France est intervenue spontanément, par ses soldats des Forces françaises du Cap vert. La France a envoyé 300 soldats, pour planter des arbres et creuser des bassins de rétention des eaux de pluies. L’expérience sénégalaise est très concluante car, nous avons aujourd’hui près de 240 à 250 bassins de rétention au Sénégal.
«Imaginez cette Grande muraille verte avec une bande de bassins de rétention?! Ce sera la réussite d’un exploit absolument sans précédent.
«Je me dois de vous faire part de mes réflexions et d’un travail que j’ai entrepris, mais qui n’est pas encore terminé. Ca vous permettra de suivre et peut-être si certains d’entre vous ont des idées, de me les faire parvenir. Je prends d’abord la Grande muraille verte avec ses arbres. Je construis une matrice. La matrice a des lignes et des colonnes à un kilomètre de distance et cela nous fait 10 500 euh…, 7 000 (Ndlr?: longueur de la muraille verte) multiplié par 15 (ndlr?: largeur de la muraille verte) carrés de 1 kilomètre de côté. Si nous allons au niveau du mètre, cela fait quelque 1 050 000 carrés de un m2. Je prends le plus grand carré et le plus petit carré. Vous pouvez imaginer la sensibilisation de toute l’Humanité sur la plantation des arbres en disant que, participer à cette œuvre de sauvetage de l’Afrique d’abord mais de l’Humanité, à cause de la séquestration de carbone dont sera capable cette Grande muraille verte de 7 000 kilomètres sur 15 kilomètres?! C’est une œuvre mondiale. Alors si d’aventure on demandait à chaque citoyen qu’il soit de l’Afrique, de l’Europe, des Amériques du Nord ou du Sud, de la Chine, du Japon, de l’Inde, de l’Australie de sponsoriser un arbre, étant entendu que, puisqu’il s’agit d’une construction matricielle que chaque arbre est repéré par ses coordonnées matricielles, la ligne et la colonne sur lesquelles il se trouve. Voilà quelqu’un qui donne un dollar par exemple (hilarité et applaudissements dans la salle) on lui donne un certificat comme quoi sa contribution a permis d’identifier un arbre. Il n’ya pas de confusion possible?; cet arbre là n’est pas celui qui est à côté, c’est mathématiquement défini, chaque arbre est identifié. Et si on réussit l’opération, cela demande naturellement une campagne à partir des Nations unies, nous ne serons pas les seuls à le faire, nous irons proposer cela au Secrétaire général des Nations unies qui lancera une campagne mondiale qu’on va répercuter dans les différents pays. Ca peut générer des sommes astronomiques qui nous permettront non seulement de continuer la Grande muraille verte mais aussi d’investir l’autre côté de la Grande muraille verte, vers le désert, dans cette campagne que j’appelle la campagne de colonisation du désert.
A vendre, bout de désert avec bassin de rétention
«Euh…J’ai imaginé aussi, pour ce qui est de la bande, des bassins de rétention, le découpage en hectare avec des titres qui seraient donnés. Mais c’est tellement compliqué que, je ne voudrais pas non plus euh… vous entraîner vers une mauvaise compréhension. Il ne s’agit pas de vendre, mais en tout cas celui qui investit dans un bassin de rétention sur un hectare dont le prix sera déterminé. Eh bien cela fait, cela fait donc près de…27 milliards de dollars d’après les calculs que j’ai faits. Près de 27 milliards?! Le titulaire, le titulaire?! Ce certificat sur un hectare lui permet éventuellement de venir construire une maison là-dessus et, bénéficiant bien entendu du bassin de rétention qui est à côté. Une telle opération conduit à des titres qui, si on les rend transférables, pourraient être vendus en bourse. Et là aussi, ça ferait des sommes tout à fait extraordinaires. Et j’ai proposé, et je m’en suis expliqué avec le Président Sarkozy, je lui ai dit que pour lancer un tel marché, je lui ai proposé imaginons 10 millions de dollars à donner au Sénégal comme on a fait jusqu’à présent. On aide le Sénégal pour construire des machins, des écoles, des hôpitaux ou n’importe quoi. Supposons qu’on fasse passer ces dix millions de dollars par l’achat de titres sur la Grande muraille verte.
«Donc, on donne tout de suite de la valeur aux titres et si toute l’aide internationale passait par là donnant de la valeur aux titres, on aurait ainsi un marché tout à fait extraordinaire de titres transférables pour le financement de la Grande muraille verte et pour le financement d’autres opérations. Il est évident que cette opération telle que je la présente, c’est un peu simpliste, parce qu’il faudra investir beaucoup d’argent, ne serait-ce que pour la confection des titres en titres inimitables, infalsifiables. Ca coûtera au moins un euro ou un dollar, ce qui fait que même l’achat ou la participation pour une telle opération devra aller au-delà de cette somme. Pour le faire, il faut se faire accompagner d’une grande banque ou d’un pool de banques. Aujourd’hui je travaille avec la banque Rothschild, pour voir la faisabilité.
Générosité des amis
«J’ai voulu simplement vous dire cela, mes chers collègues, pour que vous n’appreniez pas que le Président Wade est en train de vendre le désert (rires). Vous savez, nous avons tellement d’amis dans le monde que tout est possible.
«C’est une simple éventualité, une proposition. Quand ce sera beaucoup plus avancé, évidemment nous viendrons vers vous, nous viendrons vers l’Union africaine et vers les experts africains. On étudiera cette question de tous les côtés. Mais, c’est une direction qui est ouverte, c’est une réflexion qui est ouverte sur la titrisation du Sahel sous la forme de parcelles qui en fait font appel, pour tout ce qui est arbre, à la générosité euh, à la générosité des populations de tous les pays, à ceux qui ont les moyens de s’offrir une parcelle, la jouissance d’une parcelle, pas la propriété. Il n’en est pas question, les populations restent avec tous leurs droits. C’est seulement la jouissance d’une parcelle de terrain du désert. C’est une idée sur laquelle nous réfléchissons, nous verrons bien où cela peut mener mais ce n’est pas pour maintenant. Je termine en remerciant le Président Deby. (….)»
Propos diffusés par la radio Liberté Fm de Ndjamena et retranscrits
par Madiambal DIAGNE –
lequotidien.sn
inquiétant………pour nous autres chefs d’ebeprises qui créons de la reichesse et des emplois dans ce pays……que Dieu sauve le Sénégal