Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été assassinés ce samedi 2 novembre 2013, après avoir été kidnappés à Kidal. Ghislaine Dupont, entrée à RFI en 1986, mettait un point d’honneur à travailler dans la plus grande impartialité en donnant la parole à toutes les parties.
Ghislaine Dupont était l’une des figures du service Afrique de RFI. A la fois reporter, enquêtrice et fine analyste politique, elle avait été nommée en septembre dernier conseillère éditoriale de la rédaction Afrique.
Claude Verlon.
02/11/2013 – RFI / DISPARITION
Claude Verlon, un professionnel amoureux du terrain
Entrée à RFI en 1986, Ghislaine avait rapidement fait le choix de couvrir l’actualité du continent. De Djibouti au conflit Ethiopie-Erythrée, c’est ensuite à la République démocratique du Congo qu’elle avait consacré plus de dix ans de sa carrière. Sa rigueur éditoriale lui avait valu d’être expulsée de Kinshasa entre le premier et le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2006.
Un exemple pour beaucoup de ses confrères
Que ce soit à propos de la Côte d’Ivoire ou du Mali, Ghislaine Dupont a toujours insisté pour donner la parole à toutes les parties. C’est pourquoi elle était partie au nord du Mali, fin juillet 2013, à l’occasion du premier tour de la présidentielle. Elle avait choisi Kidal, une destination qu’elle savait difficile. Et c’est déjà en compagnie de Claude Verlon, technicien et ami, qu’elle avait effectué cette première mission.
Ghislaine Dupont était un exemple pour beaucoup de ses confrères et suscitait l’admiration au sein de la rédaction. C’était la personne vers qui beaucoup se tournaient pour des conseils ou pour réfléchir ensemble à la couverture de l’actualité. Elle nous encourageait toujours à ne pas nous arrêter aux évidences et à donner le meilleur de nous-mêmes. « Ghislaine, c’était une journaliste chevronnée, un chien renifleur, qui ne se contentait jamais de l’info qu’elle avait. Elle voulait toujours creuser, creuser plus. Et elle partageait cette passion avec nous parce qu’elle nous encourageait à aller toujours plus loin », témoigne Nicolas Champeaux, journaliste à RFI.
Sofia Bouderbala
Ancienne responsable du bureau de l’AFP à Kinshasa, de 2004 à 2008.
Elle ne lâchait pas, elle creusait sans cesse pour avoir des sources. Donc évidemment, elle s’était fait un certain nombre d’ennemis au sein du pouvoir ou des pouvoirs.