Alors que le pays est à la traîne, une catégorique de personnes se remplissent les poches. L’accusation émane de Djibril Thiongane, consultant en Economie pétrolière, qui analysait la gestion de l’électricité au Sénégal. Déplorant le coût de l’approvisionnement, l’expert a fustigé l’absence de tableau bord dans le secteur des hydrocarbures pouvant permettre de prévenir les pénuries. Il a fait cette déclaration samedi dernier lors de l’hommage rendu au Recteur Souleymane Niang autour du thème : « La Crise économique : quelles solutions ? » par la Génération 88.
« Le coût d’approvisionnement de l’énergie est extrêmement élevé par rapport à ce qu’il devrait être, parce que tout simplement, l’approvisionnement est caractérisé par une opacité ». Ce sont là les propos de Djibril Thiongane, spécialiste des questions d’hydrocarbures, qui s’exprimait, samedi dernier, au cours d’un forum en hommage au Recteur Souleymane Niang organisé par la Génération 88. Une structure qui regroupe les animateurs des mouvements étudiants des années 80 et 90. Cette rencontre a été le creuset de toutes les sommités de la vie économique et intellectuelle. D’emblée, les participants ont rendu un vibrant hommage au défunt recteur qui, selon eux, est « un homme d’une grande dimension ». Le forum, qui a enregistré la présence de certains membres de la famille de l’illustre universitaire, avait pour thème : « Crise énergétique : Quelles solutions ? ».
Après avoir couvert d’éloges le Pr Souleymane Niang, Djibril Thiongane tente une petite explication par rapport aux problèmes de la Senelec. Selon le consultant en Economie pétrolière, « c’est à cause des difficultés financières que la Senelec ne peut pas s’approvisionner en combustibles de qualité et que le stock minimum n’est pas respecté ». En cas de rupture, dit-il, la Senelec est obligée de faire des commandes d’urgence. Dans ce cas, « une pièce qui devrait coûter 100 francs, lui est vendue à 200 francs », signale Djibril Thiongane qui plaide pour la mise en place d’un tableau de bord avec un approvisionnement sur une année. Pour y parvenir, « le Sénégal doit tabler sur des prévisions, voir comment les produits vont évoluer et regrouper nos besoins », affirme-t-il avant d’ajouter : « nous avons des infrastructures portuaires qui nous permettent d’importer à meilleur prix. Dans le cas d’espèce, il s’agira de mettre en adéquation nos importations et nos besoins avec une sécurité d’approvisionnement garantie ».
Mais pour y arriver, argue l’expert, le Sénégal doit remplir les conditions financières afin de payer à bonne date, mais surtout de s’orienter vers de gros butaniers et faire de la Société africaine de raffinage (Sar) une raffinerie rentable. « Ce n’est pas à l’Etat ou à la Sar de se justifier aux distributeurs. C’est à ceux qui vendent les produits qui en tirent des bénéfices. C’est à eux de se regrouper et d’importer la totalité des besoins et de les mettre sur le marché ».
A l’en croire, c’est à cause des difficultés financières que la Senelec ne peut pas s’approvisionner en combustibles de qualité et que le stock minimum n’est pas respecté. Ce qui fait qu’en cas de rupture, la société est obligée de faire des commandes d’urgence. Il déplore, dans le même sillage, « le saucissonnage de nos importations ».
Djiby BA
lasquotidien.info