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« Les Mourides préfèrent compter sur eux-mêmes, ne rien solliciter de l’autre, ou de l’extérieur »

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QUATRE QUESTIONS A…DOCTEUR KHADIM MBACKE, ISLAMOLOGUE ET CHERCHEUR AU LABORATOIRE D’ISLAMOLOGIE DE L’INSTITUT FONDAMENTAL D’AFRIQUE NOIRE (IFAN)
« Les Mourides préfèrent compter sur eux-mêmes, ne rien solliciter de l’autre, ou de l’extérieur »

Dr Khadim Mbacké, Islamologue et chercheur au Laboratoire d’islamologie de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) depuis 1979, est un spécialiste de l’histoire de l’Islam en Afrique. Il a publié plusieurs articles dans des revues nationales et internationales et écrit de nombreux ouvrages. Dans cet entretien, il revient sur la particularité du Magal, de l’implication des mourides dans l’économie nationale et les changements apportés par les petits fils au niveau du khalifat.

La Sentinelle : A Moins de 24 heures du « Grand Magal », quelle est la particularité de ce grand évènement religieux ?

Dr Khadim Mbacké : La particularité du Magal repose sur l’importance que les Mourides donnent à l’évènement. Je crois que c’est la seule manifestation religieuse qui regroupe des millions de fidèles en Afrique. Ensuite, pour le Mouride, le fait de participer au « Magal »est devenu une composante de sa doctrine, un critère de distinction. Les fidèles ont fini par lui accorder une importance qui va au-delà de l’esprit du Fondateur (NDLR : Cheikh Ahmadou Bamba). C’est aussi l’événement le plus important pour les fidèles. Ce n’est pas pareil pour les autres Magal où c’est juste une partie de la communautés qui le célèbre. Par exemple, le Magal de Darou Mousty intéresse seulement les talibés de ce marabout. Mais pour ce qui est du Magal de Touba, c’est l’affaire de toute la communauté mouride.

Qu’est-ce qui explique le dynamisme du Mouridisme dans l’économie nationale ?

Les Mourides sont des travailleurs infatigables comme le Fondateur du Mouridisme l’était. Le Cheikh s’est, d’un seul coup, retrouvé avec une grande population. Il n’avait pas les moyens d’assurer leur subsistance. Il fallait que ce monde travaille pour vivre. Il encourageait notamment les adultes à travailler pour assurer leur propre prise en charge, mais aussi pour avoir une occupation professionnelle afin de ne pas se livrer à d’autres activités. Donc, il était obligé de les éduquer par le travail pour se nourrir licitement. Les Mourides préfèrent compter sur eux-mêmes, ne rien solliciter de l’autre, ou de l’extérieur. Il faut donc travailler pour être autonome. Cela explique cet amour particulier du travail. D’où aussi ce dynamisme économique et cet esprit de solidarité, notamment à l’extérieur.

L’avènement des petits fils symbolisé présentement par le khalifat de El hadji Bara Mbacké n’a-t-il pas abouti à un changement d’orientation de la confrérie ?

Les petits fils sont mieux initiés par rapport aux autres fils de Serigne Touba. Vous savez, le monde a connu des mutations. Il y a des adaptations à faire. On voit aujourd’hui l’intérêt que les petits fils accordent à la communication, à l’amélioration du monde extérieur et aussi à beaucoup d’autres domaines. Avec l’ère des petits fils, il y a une évolution.

Quelle est la place accordée à l’éducation dans le Mouridisme ?

L’éducation religieuse occupe une place très importante. C’est pourquoi les autorités veulent créer des écoles de type francophone. A coté du dynamisme de ces écoles, je pense qu’il va y avoir des nouveautés. Elles préfèrent des Daara modernes où on va s’orienterau lieu des écoles modernes.

africanglobalnews.com

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