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Dommage collateral des coupures d’electricite: Les manifestations font une victime dans un minibus

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Les manifestations contre les coupures intempestives d’électricité continuent de plus bel dans la quasi-totalité des quartiers Dakarois. Hier encore, des manifestants de Sicap et Grand Dakar ont manifesté leur ras-le-bol contre les délestages. Et, contrairement aux semaines passées, où l’on ne notait que des dégâts matériels, les manifestations de ce mercredi 26 janvier ont fait une victime : une passagère d’un minibus a été atteinte à l’épaule.

Jusqu’où mèneront les manifestations quotidiennes contre les coupures intempestives d’électricité ? La question est d’autant plus bien placée que les jeunes ne comptent plus rester un jour sans manifester leur courroux contre les défaillances de la Senelec. Les manifestations n’épargnent désormais aucun quartier car, les coupures n’en font pas autant. Ainsi, dans la soirée d’hier, des jeunes ont encore manifesté dans certains quartiers de Dakar et de sa banlieue. A Dieupeul, Ouakam, Sacré-Cœur et Liberté, des populations sont sorties pour protester contre les coupures d’électricité dont la moyenne dépasse désormais la dizaine d’heures. Sur l’avenue Lamine Guèye, des jeunes ont brûlé des pneus et des bois à hauteur de Keur Serigne. Au même moment, la route nationale a été barrée par des manifestants à hauteur de Sébikotane. Dans les Sicap et à Grand Dakar, des manifestants criant leur ras-le-bol ont déclanché une avalanche de pierres, cassant ainsi un minibus Tata à hauteur du rond-point Jet-d’eau. A l’intérieur du minibus de la ligne 39 immatriculé DK 9014 AK, une pierre atteint une passagère au niveau de l’épaule gauche. Et, cet incident aura un triste côté théâtral. En effet, un agent de police, venu aux nouvelles, demande tout simplement aux usagers d’appeler le « 18 » avant de vaquer à ses besoins, le plus tranquillement au monde. Contactés par nos soins, les sapeurs-pompiers justifient leur incapacité à se déplacer. Au bout du fil, le standardiste explique : « Nous ne pouvons pas prendre le risque de déplacer les engins dans un lieu où il y a des manifestations. Appelez la police ou la gendarmerie, nous nous déplacerons ensuite ». Mieux, le soldat du feu, suggère de louer les services d’un taximan pour transporter la victime à l’hôpital Gaspard Camara. « Ce n’est pas loin du lieu de l’incident », justifie-t-il. Au même moment, l’épaule gauche de la pauvre dame s’enflait à…exploser. Mais, rien n’y fait : les sapeurs-pompiers ne se déplaceront pas, malgré la plaidoirie faisant état de la cessation des manifestations. C’est dire que le comportement de ce policier et la réponse du sapeur-pompier témoignent si besoin en était encore, de l’état de santé du système de gouvernance des autorités étatiques : il a mal. Ce mal au sommet a fini de contaminer la base et, les populations doivent se résoudre à faire avec un laisser-aller à la limite du banal. Mais, c’est peu dire qu’un tel comportement n’augure pas de lendemains stables pour l’ordre public. En effet, les petits détails négligés conduisent souvent à une décadence aussi rapide que spontanée. Le 13 janvier 2011, le président Tunisien Ben Ali était loin d’imaginer qu’il lui restait moins de vingt-quatre heure pour fuir son pays.

loffice.sn

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