Pas d’hésitation pour le ministre de l’intérieur, interrogé par le Journal du dimanchesur l’équipe qu’il supportera lors de ce quart de finale aller de la Ligue des champions entre le club parisien et l’équipe catalane : « Barcelone. C’est mon club, un club qui dépasse les frontières ». « Mais je resterai calme dans les tribunes, c’est promis… et si le PSG fait un beau match et l’emporte, tant mieux ! Ce sera la promesse d’un retour très ouvert au Camp Nou », a promis le ministre.
« Où est le patriotisme ? »
Sur Twitter, à quelques heures de la rencontre sportive, les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. Le député UMP Lionnel Luca estime que le ministre devrait soutenir l’équipe parisienne.
Un avis partagé par le vice-président du Front national, Florian Philippot, et par Eric Domard, conseiller spécial de Marine Le Pen sur les questions sportives : « Il est regrettable qu’un ministre français supporte un club espagnol face à un club français, juge-t-il, joint par francetv info. Manuel Valls est catalan, on peut comprendre son choix de cœur. Mais il n’avait pas besoin d’étaler ce choix sur la place publique. »
Le Barça et Valls, une histoire qui date
Si pour M. Valls « le Barça représente quelque chose de très fort, (qui) va au-delà du foot », cela est en effet lié à ses origines hispaniques. La mélodie de l’hymne que tous les supporters du club de foot de Barcelone reprennent en chœur avant le début de chaque match au Camp Nou est signée Manuel Valls i Gorina, un cousin germain du père du ministre de l’intérieur. Une lien familial qui a été mis en avant dimanche 31 mars par le ministre lui-même dans le JDD et relayé par Rue 89 :
« Je suis né à Barcelone. J’y ai passé de longues périodes, très jeune, avec mes cousins. L’hymne de Barcelone a été écrit par un cousin de mon père, qui était un musicien classique. Il s’appelait… Manuel Valls. (Il sourit). »
Le ministre de l’intérieur se rappelle ainsi d’une période importante de l’histoire de l’Espagne, quand le pays vivait encore sous la dictature de Franco :
« Dans les années 1970, le Camp Nou était aussi un chaudron politique. Il y avait de l’engouement pour le jeu, les nouvelles stars comme Cruyff qui inspire encore l’équipe, et puis cette résonance politique. Le pays était en train d’attendre de basculer dans la démocratie. C’était extraordinaire. »