Les postes de directeur général des Impôts et Domaines et de la Douane, restés vacants, après l’entrée de leurs ex-directeurs dans le gouvernement aiguisent des appétits. D’ores et déjà, le palais de la république est assailli par de puissants lobbyings, les uns plus redoutables que les autres.
La succession d’Amadou Bâ et de Makhtar Cissé, respectivement ex-directeur général de la Douane et des Impôts et Domaines, fait rage. De sources concordantes, «de puissants lobbyings s’activent, depuis l’annonce, dimanche dernier, de l’entrée dans le gouvernement des directeurs généraux de ces deux structures stratégiques». Les deux postes qui aiguisent bien des appétits, sont au cœur d’intenses tractations. A la Douane comme aux Impôts et Domaines, tous les regards sont fixés vers le Palais de la république où des décrets sont attendus incessamment pour nommer les successeurs de ces désormais ex-Directeurs. Cependant, de l’avis d’experts contactés, au sujet des profils des futurs directeurs généraux de ces structures, «dans une société en mutations constantes et rapides, soumise à une logique implacable de mondialisation et ses modalités nombreuses et variées de circulation des produits et des hommes, ceux qui seront promus doivent, notamment, être des hommes du sérail, mais surtout, des cadres imbus de valeurs, de compétences et de rigueur, pour arriver à des résultats probants, dans un contexte de libéralisation des économies». Et, il est secret de polichinelle qu’au sein de ces deux fleurons de l’économie sénégalaise, des cadres qui ont la tête de l’emploi, remuent ciel et terre pour en occuper les directions. Comme ce fut le cas, récemment, avec la Direction de la police nationale et le chef d’Etat Major général des Forces armées, la tâche ne sera pas du tout facile pour le chef de l’Etat, à qui il revient de nommer aux postes civils et militaires. La direction générale de l’Agence nationale chargée de la Promotion de l’Investissement (Apix) est également dans ce paradigme d’appétits aiguisés, depuis le départ de Diène Farba Sarr, présentement, ministre dans le gouvernement de Mimi Touré. Dans une grande ambiance de partage de gâteau, Benno Bokk Yakaar, la grande coalition présidentielle et Macky 2012, alliée de première heure du candidat Sall, le désir de diriger la Direction de cette agence est manifeste. Les leaders de Macky 2012, toujours braqués, pour, selon eux, n’avoir pas été bien servis dans les postes ministériels, pensent mordicus que ces directions vacantes sont de facto les leurs. Aussi, le président Sall reste-t-il englué dans le cornélien dilemme de la reconnaissance ou plutôt redevance politique qui le pousserait, dans ce contexte de préparation des locales, à y parachuter des porteurs de voix électorales, et de l’impératif de résultats probants qui le conduirait à y mettre des technocrates à l’expertise avérée. Toujours est-il que le remplacement d’Abdoul Mbaye par Mimi Touré, outre la volonté d’accélérer la cadence des projets de développement arguée à l’officiel, aurait été dictée, à l’officieux, par le diktat politique des alliés du Président qui se voulaient plus présents au devant de la scène des décisions.
Sekou Dianko DIATTA rewmi.com