Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) Doudou Ndir a appelé vendredi la classe politique et les populations sénégalaises à l’apaisement et à la sérénité selon lui nécessaires à la préservation du dialogue, de la concertation et de la paix sociale.
« Actuellement, la plus grave menace à l’ordre républicain et à la démocratie résulte de l’absence de dialogue et de concertation des acteurs politiques sénégalais », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse.
« C’est vrai que les sociétés et les lois évoluent. Est-ce une raison de vouloir tout effacer et installer la République dans une aventure aux conséquences incalculables », a ajouté le président de la CENA, organe chargé de superviser et de contrôler tout le processus électoral.
Il a invité les acteurs politiques à renforcer la crédibilité et la solidité des institutions républicaines dans « un climat de confiance et de sérénité pour conjurer les démons de la division ».
« Le Sénégal, notre pays, doit demeurer un phare, une référence dans le cercle des nations majeures où règne la justice, la libre reconnaissance de l’expression du choix des citoyens pour que la vive la paix sociale au bénéfice de notre peuple dans un Etat fort, où à l’unisson par le travail de tous ses fils, nous cheminons vers l’émergence et le développement », a-t-il dit.
Selon lui, la CENA a estimé faire ce « cri du cœur » par devoir, pour « clamer notre espoir à la face du peuple en tant que citoyen pour que le Sénégal redevienne un havre de paix, de démocratie où il fera bon vivre ».
Se disant également conscient du poids de l’espérance placée en la CENA par le peuple, Doudou Ndir a rappelé que l’Afrique et le monde entier suivent les membres de l’institution, afin de juger de sa capacité « à réaliser les aspirations du pays pour un scrutin transparent et serein ».
« Notre institution dans le rôle que lui confère le législateur, veillera scrupuleusement à une application sans complaisance de la loi électorale », a-t-il réaffirmé, rappelant le serment fait devant le peuple « de préserver le vote dans la plus parfaite clarté ».
Le Sénégal est plongé dans la violence électorale qui a déjà fait quelque dix morts et de nombreux blessés lors des affrontements entre la police et des manifestants. Ces derniers demandent le retrait de la candidature du président sortant pour un nouveau mandat à la tête du pays.
L’opposition et la société civile regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M-23) contestent la candidature de Abdoulaye Wade qui selon elles, n’est pas conforme aux dispositions de la Constitution.
Des violences ont éclaté un peu partout dans le pays depuis la validation de la candidature de Me Abdoulaye Wade par le Conseil constitutionnel, en fin janvier dernier.
aps.sn