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Dr Alioune Dione, ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire : « On ne peut pas avoir un développement inclusif sans l’économie sociale et solidaire »

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XALIMANEWS- Pour un développement inclusif, le Sénégal fonde beaucoup d’espoir sur l’économie sociale et solidaire. Dans cet entretien, Alioune Dione, ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire évoque les enjeux et défis de l’heure, notamment la question de l’accès aux financements et à des taux jugés parfois exorbitants.

Dès votre arrivée, vous avez promis d’instaurer une approche coopérative et de mutualisation des Systèmes financiers décentralisés. Quels sont les actes qui ont été posés ?

Au bout de trois mois, nous avons bouclé tout ce qui est jalon structurel. La Lettre de politique sectorielle qui était en vigueur arrive à terme cette année. Dans ce document, l’objectif sectoriel 2 était très restrictif en termes d’orientation de la microfinance parce qu’il axe la microfinance toujours sur les couches vulnérables. On a tendance à restreindre l’Économie sociale et solidaire à l’activité des femmes. C’est pareil pour la microfinance. Ce n’est pas une activité destinée aux couches vulnérables exclusivement. C’est la microfinance qui permet de soutenir les initiatives entrepreneuriales individuelles pour aller vers les très petites entreprises jusqu’aux petites et moyennes entreprises à travers l’approche coopérative.

Nous sommes en train de dérouler en attendant la conception d’une autre lettre de politique sectorielle parce que c’est une exigence de l’Uemoa. Nous voulons faire de la microfinance un instrument pour l’économie sociale et solidaire. Il n’y a rien qui liait les deux sous-secteurs, ce qui n’est pas normal. La microfinance avait son programme indépendamment du programme de l’économie sociale et solidaire. Cette dernière a comme origine, au Sénégal, l’initiative de développement que prônait le président Mamadou Dia avec l’implantation des coopératives pour autonomiser les forces de production. Ces jalons nous ont permis d’aller dans le sens du Projet. Nous avons la chance d’être parmi ceux qui ont rédigé le Projet, notamment le volet microfinance et économie sociale et solidaire. En faisant le diagnostic, nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas, en réalité, une politique d’économie sociale et solidaire. Il ne s’agit pas de faire table-rase de ce qui s’est passé. Parce qu’il y a une loi sur l’économie sociale et solidaire, mais pas une politique. Tout ce qui a été fait dans l’économie sociale et solidaire, c’est dans des Ong. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de mettre en place la stratégie de financement ciblé. Il n’y en avait pas. On n’avait pas une visibilité sur ce qui est-ce qui est prévu en termes de financement, en termes de réalisation sur l’échéance temporelle. Il n’y avait pas cette articulation.

Qu’est-ce qui différencie la stratégie de financement ciblé aux autres canaux de financement ?

Dans la nouvelle stratégie de financement ciblé, nous avons 14 critères pour identifier les structures à financer. Nous avons principalement 4 critères qui montrent que nous sommes dans le ciblage. Il y a d’abord cette gabegie dans l’utilisation des ressources dans le secteur de la microfinance. Elle est liée à un manque de performances, de résultats. C’est pourquoi nous avons choisi de financer ceux qui n’ont jamais reçu de financement de l’État. Nous allons cibler, conformément à l’esprit du projet, les structures qui sont dans des secteurs connexes à l’agriculture. L’approche ciblée est l’approche par chaine de valeurs. Ceux qui sont dans l’agriculture vont nous permettre d’avoir le maximum de création de richesses. Que les activités financées soient dans l’approche économique que constitue la substitution aux importations. L’autre critère majeur, c’est la production solidaire. Il s’agit d’éviter les financements individuels qui offrent l’occasion de détourner de l’argent dans la plupart des cas surtout quand on a affaire à des politiciens comme surtout ce qui se passe à Bambey. Ces aspects nous ont permis d’aller vers un ciblage dans le financement du développement.

Nous avons maintenant un package à deux niveaux. Le premier niveau, c’est que ce n’est plus la « distribution » comme on le faisait avant, mais le ciblage. À ce niveau, est-ce qu’il faut faire un financement individuel ou un financement collectif, c’est-à-dire le financement solidaire ? Quel est le mécanisme approprié ? Quand nous finançons, nous avons une fiche pour savoir le niveau d’éducation financière. Ça nous permet d’anticiper sur les risques. À Bambey, les groupements qui ont été sélectionnés ont tous été formés. Dans cette formation, nous avons des plans stratégiques de développement. Ce qui permet à leurs organisations d’aller vers un niveau beaucoup plus élevé…

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