Les fauteurs de troubles n’auront pas de place à Demba Diop où Yékini et Balla Gaye 2 vont se rencontrer, le 22 avril prochain. Car, le Cng et la police leur déclarent la guerre.
Le Comité national de gestion (Cng) de lutte ne supporte plus les dérives qui déshonorent le milieu. Ainsi, face aux menaces qui pèsent sur l’organisation du combat Yékini-Balla Gaye 2 du 22 avril prochain, à Demba Diop, la structure dirigée par Dr Alioune Sarr est montée au créneau pour remettre de l’ordre dans la maison. Et en direction de cet événement majeur qui retient l’attention de toute la famille de la lutte, une réunion d’urgence a été provoquée, hier, avec la participation de toutes les parties impliquées dans l’organisation. C’est le cas de la police qui, comme le Cng, menace de traquer les fauteurs de trouble. «Après les événements malheureux qui se sont déroulés, cela mérite de la part du Cng de dire stop. Nous avons échangé avec la sécurité et le promoteur. A partir d’aujourd’hui, rien ne sera plus comme avant (…) Dimanche, toutes les mesures seront prises pour que les choses se déroulent dans les meilleures conditions. Chaque lutteur aura quinze accompagnateurs qui doivent appartenir à son écurie», confie le président du Cng en précisant que «les amis et les parents du lutteur ne seront pas admis parmi les accompagnateurs».
Des poursuites à l’encontre des défaillants
Le Cng qui n’a pas apprécié l’attitude des lutteurs qui se sont comportés comme des «animaux égarés», promet d’être ferme vis-à-vis de «ceux qui viennent semer la zizanie». Une manière de rassurer les populations que «le combat aura lieu à la date retenue par le promoteur».
«Les managers ont pris des engagements que les lutteurs auront un comportement responsable», rapporte Dr Sarr qui dit avoir «bénéficier de la confiance du chef de l’Etat et du ministre des Sports pour assainir le milieu conformément à la lettre de mission». Faisant face à la presse pour faire l’économie des mesures draconiennes préconisées, le président du Cng menace : «Dans le cas contraire, nous allons prendre nos responsabilités de manière ferme. Ce sera soit le remboursement de l’argent encaissé à titre de sponsoring alors des poursuites à engager à l’encontre du lutteur qui aura failli à son obligation». A tous ceux qui seront animés d’une mauvaise volonté de nuire les intérêts de l’arène, Dr Sarr avise : Il y aura des barrières pour séparer les ‘cumukay’ (vestiaires) des lutteurs en raison de 25 mètres situés sur le même côté. Les armes blanches sont interdites et la Cqrp serait amenée à déchirer la licence de tout lutteur qui ira à l’encontre de cette réglementation». De même, le Cng convoquera ceux qui ont commis des fautes graves contre qui des mesures seront prises.
Un accompagnateur et le manager du lutteur à la Rts
Yékini et Balla Gaye 2 se sont évités à deux reprises. Mais la troisième sera la bonne, demain dans les locaux de la Rts. C’est du moins l’assurance donnée par le Cng et le service d’ordre. La première mesure prise c’est de faire accompagner chaque lutteur par une personne en plus du manager. A propos de ce face-à-face à laquelle seule la presse est conviée, la police ne fera pas de cadeau aux «hors-la-loi». «Le Cng représente l’Etat et nous sommes là pour l’assister. C’est une question de dignité pour les policiers. Ce que nous demandons, c’est le respect strict du dispositif mis en place. C’est une question de défi et nous allons le relever. Nous n’allons pas accepter que certaines personnes sèment le trouble», avertit le commissaire Arona Sy. Selon le commissaire central de Dakar, «il n’y aura pas d’attroupements aux alentours de la Rts. On est même prêt à augmenter le nombre d’éléments par rapport à la commande du promoteur».
Les managers lancent un appel au calme et au «fair-play»
Toutes les personnes impliquées au premier chef dans l’organisation du combat Yékini-Balla Gaye 2 ont été convoquées par le Cng. Et pour mettre les uns devant leurs responsabilités, le président Alioune Sarr a demandé aux managers des deux protagonistes de s’adresser à leurs camps respectifs. Et la tribune que leur offre la presse était la meilleure opportunité pour lancer des appels au «fair-play». «On se félicite de cette rencontre initiée par le Cng. Tout le monde est témoin. A Thiès comme à l’hôtel Radisson, nous sommes venus à l’heure. Elles étaient trois écuries contre la nôtre (Ndakarou). Malgré tout, on a fait face», se défend Moustapha Ndoye, le manager de Yékini. Et l’interlocuteur du «Roi des arènes» auprès du Cng et du promoteur de poursuivre : «Dans l’avenir, il faut éviter de tels agissements. En ce qui nous concerne, nous allons continuer à respecter les engagements qui nous lient avec le promoteur et ceux que nous avons signés devant le Cng. On nous exige un seul accompagnateur, nous nous n’y dérogerons pas. Nous demandons aux supporters de garder le calme». Dans le camp de Balla Gaye 2, on a réitéré les engagements pris lors de la rencontre provoquée par le Cng. «On présente nos excuses pour ce qui s’est passé et qu’on doit oublier. Ce sont les gosses qui sont à l’origine de ces troubles. Alors que, dans le passé, on a vécu des situations plus compliquées. En son temps, il n’y avait pas de sponsors», lance Double Less, le père et manager de Balla Gaye 2. L’ancien champion de lutte reconverti manager promet de faire revenir son fils à la raison. «Ce qui s’est passé est derrière nous. S’il plait à Dieu, mon fils respectera ses engagements. On demande pardon aux amateurs. Si ça ne dépendait que de moi, les choses n’allaient pas se passer de la sorte», déplore-t-il. Aux supporters et fans club, Double Less supplie de «respecter l’ordre public et d’aider les lutteurs à faire face à leurs obligations». Le même appel au calme et au «fair-play» a été lancé par les anciens champions Manga 2 et Moustapha Guèye, qui ont fait des témoignages sur les tensions dans l’arène.
Youssouph BADJI
Source Le Populaire