L’atelier de restitution de l’étude sur la féminisation de l’épidémie Vih/sida au Sénégal a vécu. Une occasion pour Dr Ibra Ndoye, secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le sida, de révéler que 60 % des nouvelles infections du VIH/Sida surviennent dans des couples stables. Non sans dire que les femmes (0,7%) sont plus touchées que les hommes (0,4%).
Les femmes ont renversé la tendance ! En 1986, on comptait une femme infectée par le Vih/Sida pour quatre hommes. Depuis 2005, le Sénégal présente le même visage féminisé de l’épidémie à VIH. Ainsi, dans notre pays, les femmes (0,7 %) sont plus touchées que les hommes (0,4 %) avec des pics au sein de certaines catégories socioprofessionnelles comme les travailleuses de sexe. Soit 1 homme pour 2 femmes infectées. À en croire Ibra Ndoye, secrétaire exécutif du Cnls, cette situation est d’autant plus préoccupante que cette progression de l’infection Vih se poursuit chez les femmes, en dépit des nombreuses interventions qui ont été initiées pour elles. C’est pour comprendre les raisons d’une telle tendance, selon lui, avec l’appui de l’Usaid /Fhi, qu’ils ont entrepris des études sur la féminisation de l’épidemie Vih/sida au Sénégal, dont l’atelier de restitution a eu lieu, hier.
Cette étude vise à identifier les déterminants de la féminisation du Vih/Sida au Sénégal, afin de réorienter ses stratégies et endiguer le phénomène. Sur ce, plusieurs facteurs déterminants sont bien connus comme ceux liés à des considérations d’ordre biologique, socio-économique et culturel. Et la représentante de l’Usaid, Akua Kwateng Addo, de suggérerqu’il « est important de faire l’analyse de ces déterminants par rapport au contexte du Sénégal et voir quelle devra être la réponse nationale face cette question ».
Soucieux de trouver une réponse au Vih/Sida, le Cnls s’est engagé aux côtés de l’Usaid et Fhi pour commanditer cette étude sur la féminisation de l’infection Vih/Sida au Sénégal, et compte sur la population pour une sensibilisation à grande échelle. Surtout que, selon Dr Ibra Ndoye, « les études réalisées avec l’Onusida, dont les résultats sont connus, montrent que 60 % des nouvelles infections surviennent dans des couples stables. Et dès lors, le poids des hommes est trois fois plus infectant que celui des femmes durant les relations sexuelles, dans la féminisation de l’infection Vih/Sida au Sénégal ».
Prenant la balle au rebond, la représentante de l’Usaid confirme : « la plupart des femmes nouvellement infectées se trouvent appartenir à des couples dits « stables », c’est-à-dire unis par liaison maritale qui devrait constituer un gage de protection ».
Djiby BA
lasquotidien.info