Le juge du deuxième cabinet d’instruction, Samba Fall, a entendu une deuxième fois hier le commissaire Cheikhna Keïta, ex-directeur de l’Ocrtis, dans le cadre de l’affaire du trafic de drogue dans la police. Des sources proches du dossier indiquent que «des éléments de l’enquête révèlent des indices assez troublants d’implication de responsables de la police dans le trafic de drogue».
Un pas de plus franchi dans le dossier judiciaire relatif au trafic de drogue dans la Police nationale. Après sa première audition, la semaine dernière, par le juge d’instruction du deuxième cabinet, l’ancien directeur de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) est retourné hier au Tribunal régional hors classe de Dakar. Le commissaire Cheikhna Cheikh Saadebou Keita a, en effet, fait face au magistrat instructeur Samba Fall. Ce dernier, d’après des sources proches du dossier judiciaire, a tenu à entendre une deuxième fois le commissaire Cheikhna Keïta. Et le journal Le Quotidien a pu se rendre compte que cette deuxième audition n’avait d’autre objectif que de voir l’ex-directeur de l’Ocrtis «préciser des informations sur le trafic de drogue dans la police».
«Indices assez troublants d’implication de responsables de la police dans le trafic de drogue»
Il nous revient que, recevant pendant deux bonnes heures le commissaire Keïta, le juge du deuxième cabinet d’instruction «est allé très loin dans l’audition». Ainsi, l’on apprend que le juge Samba Fall a demandé à l’ex-patron du démembrement de la police en charge de la lutte contre les stupéfiants «de préciser ses accusations formulées contre l’ex-directeur général de la police nationale, le commissaire divisionnaire Abdoulaye Niang, et certains agents de l’Ocrtis».
En poussant leurs confidences, nos interlocuteurs, qui n’ont pas souhaité donner des détails sur cet aspect de l’affaire, annoncent que «quelque part, des éléments de l’enquête révèlent des indices assez troublants d’implication de responsables de la police dans le trafic de drogue», qui secoue leur corps.
Par ailleurs, des sources proches du dossier soulignent qu’il serait «envisagé une confrontation entre l’ancien directeur de l’Ocrtis, le commissaire Cheikhna Cheikh Saadebou Keïta, et l’ex-Dgpn, le commissaire divisionnaire Abdoulaye Niang».
L’ex-directeur de l’Ocrtis et l’ancien Dgpn ont été, une première fois, entendus séparément par le juge d’instruction du deuxième cabinet comme «des personnes susceptibles de fournir des renseignements sur un présumé trafic de drogue», qui éclabousse l’ex-patron de la police. Cheikhna Cheikh Saadebou Keïta avait «réaffirmé son intention d’aller le plus loin possible dans ses affirmations». Très en verve, il avait maintenu le contenu de son rapport qui accuse l’ex-Dgpn.
Flanqué de ses avocats, Mes Ciré Clédor Ly et Khassimou Touré, le commissaire Abdoulaye Niang, au bout de trois quarts d’heure d’audition, était sorti du bureau du magistrat instructeur sans piper mot à l’attention des journalistes sur le dossier judiciaire en question. Ses conseillers indiqueront que son face-à-face avec le juge d’instruction Samba Fall avait porté sur l’arrestation de Austin, un trafiquant nigérian présumé.
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