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DSK entendu par la police sur l’affaire Banon

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L’ex-directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, rentré en France début septembre après la levée des charges de crime sexuel pesant sur lui à New York, a été entendu lundi par la police qui enquête sur la plainte de tentative de viol d’une jeune Française, Tristane Banon.

Dominique Strauss-Kahn a été entendu pendant trois heures lundi matin à Paris. Il est sorti des locaux de la police sans faire de commentaire.

«Cette audition a eu lieu aussitôt que possible au regard du calendrier de l’enquête», à la demande de l’ancien patron du Fonds monétaire international, ont précisé ses avocats, Frédérique Baulieu et Henri Leclerc.

En juin, quelques semaines après l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York à la suite d’accusations de crimes sexuels de la part d’une femme de chambre d’un grand hôtel, Mme Banon avait déposé une plainte.

D’après Tristane Banon, journaliste et écrivain, DSK a tenté de la violer en février 2003 dans un appartement du centre de Paris lors d’une rencontre pour un entretien dans le cadre de la préparation d’un livre.

Cette plainte fait l’objet d’une enquête préliminaire menée par le parquet de Paris. Pour achever cette enquête, il fallait que M. Strauss-Kahn soit interrogé. Les proches de ce dernier avaient affirmé à l’AFP qu’il voulait être entendu le plus vite possible pour, selon leurs termes, «solder cette affaire».

Au lendemain de son retour des États-Unis le 4 septembre, consécutif à l’abandon des charges contre lui par le procureur de New York, l’entourage de Dominique Strauss-Kahn avait annoncé qu’il s’exprimerait «dans les quinze prochains jours». Il devrait donc intervenir dans les prochains jours.

Dominique Strauss-Kahn n’a pas encore présenté sa version des faits sur ce qui s’est passé avec Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l’a accusé de viol à New York. Si la justice américaine a renoncé à toute poursuite pénale contre lui, DSK devra encore y répondre de poursuites au civil.

L’ancien ministre socialiste des Finances, qui faisait figure de favori à gauche pour la présidentielle française de 2012 avant son arrestation, réfute les accusations de Mme Banon. M. Strauss-Kahn «a toujours affirmé que les faits évoqués par Mme Banon depuis 2007 étaient imaginaires», selon un communiqué de ses avocats le 4 juillet.

À l’issue de l’enquête préliminaire, le parquet peut ouvrir une information judiciaire, classer sans suite ou requalifier les faits allégués, datant de 2003, en tentative d’agression sexuelle, qui seraient alors prescrits.

L’enquête se heurte à l’absence de preuve matérielle, huit ans après les faits allégués, selon des sources proches de l’enquête.

De son côté, DSK a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse après la plainte de Mme Banon, mais son examen devra attendre l’issue des poursuites principales engagées par la romancière.

Réagissant au retour de Dominique Strauss-Kahn en France, Tristane Banon, 32 ans, avait regretté dimanche, dans un long texto transmis à l’AFP, que la France ait accueilli «en héros un homme qui n’a pas été blanchi».

Envoyé à plusieurs rédactions, ce message, qui accompagne un appel à manifester le 24 septembre à Paris, a également été mis en ligne sur le réseau social Facebook par la jeune femme.

«Je ne peux pas croire que mon pays accueille en héros un homme qui n’a pas été blanchi», écrit-elle. «J’entends les gens me dire leur écoeurement, j’avale leur soutien pour tenir debout et pourtant c’est moi qui baisse la tête et longe les murs quand d’autres sourient aux caméras».

«Il y a un vrai problème dans ce pays, des choses doivent changer. Le viol et la violence (faits) aux femmes ne peuvent être banalisés, l’argent et le pouvoir ne sauraient être au-dessus des lois», avait-elle ajouté.

avec cyberprsse

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