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Du pouvoir effronté et des opposants démodés, les législatives sonneront le glas

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Au Sénégal, c’en est fini de la politique comme on l’a connue jusque-là, culte de la personnalité, clientélisme admis vigoureusement et beaucoup de comédie. Les législatives vont consacrer la rupture, la fin d’une posture manipulatrice qui consiste à faire croire que c’est comme ça, point final. En guise d’exemple, la coalition dirigée par Ousmane Sonko réussira à coup sûr le pari du succès sans sou parsemé. Et après, les piètres conformistes parleront de « macronisation » et d’autres conneries du genre alors que la raison est distincte et directement rattachable à sa démarche prisée et jamais expérimentée assurément.
Benoo Book Yaakaar ne perdra pas les élections. Il a déjà une bonne longueur d’avance. La pléthore de listes joue également en sa faveur. Aux élections de juillet, Macky Sall va terrasser des mastodontes, il va les humilier, leur priver d’un score qui autorise raisonnablement à se présenter aux présidentielles. Mais, il ouvrira en même temps une brèche à une nouvelle élite politique qui lui donnera du fil à retordre par la suite. L’essor d’une nouvelle élite politique, anticonformiste, sera concomitant à la chute des politiciens de rente. Ainsi, nous pouvons aisément imaginer la montée en flèche de Talla Sylla qui ferait suite à une débâcle de Rewmi lors des prochaines élections législatives à Thiès.
Ce qui différencie le leader de Pastef de ceux qui ont tenté comme lui de séduire l’électorat sénégalais sans recourir à l’octroi d’avantages injustifiés en échange, c’est son langage expressif et son prolongement militant déjà constitué de citoyens attentifs à la morale religieuse. Il parle des vraies choses, celles qui aident à comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements des politiques publiques. Certes, son parti et sa coalition ne disposent pas d’un appareil politique d’envergure, mais ils trouvent appuis fidèles et relais fraternels à l’échelle du pays. Pour ce faire, il a eu raison de ne vouloir s’acoquiner qu’avec ceux qui étaient exempts de soupçon d’enrichissement illicite et de moralité douteuse.
Avec les partis d’avant-garde notamment ceux d’obédience communiste, la démarche de conquête et d’affirmation consistait d’abord à convaincre de la pertinence des enseignements et des valeurs idéologiques. Avec le leadership nouveau comme celui de Pastef-Les-Patriotes, c’est l’inverse qui s’opère. La base militante et sympathisante était constituée avant la formation du parti. Elle attendait depuis longtemps qu’une figure de proue, pétillante et engagée puisse revêtir la camisole déjà confectionnée. Tendance mondiale ou alternance générationnelle ? Rien de tout cela. Nous assistons encore et de plus en plus ardemment à la fin d’un cycle politique au Sénégal. Progressivement, la commande politique prend le dessus sur les offres ensorceleuses et la force de l’argent corrupteur.
Les partis tels que nous les avons connus se meurent. Sinon, comment comprendre que Macky Sall, chef de la coalition au pouvoir, décide à lui seul de ceux qui doivent être investis sur les listes pour les élections législatives et soit incapable en même temps de structurer son parti ? Sinon, comment expliquer qu’Abdoulaye Wade, défait il y a à peine 5 ans pour avoir voulu imposer son fils, revienne le représenter et ainsi combler une vacance du pouvoir effectif au sein de sa famille politique? C’est que ces partis-là ne sont devenus que des creusets d’intérêts égoïstes et rapaces. Rattrapés par la lâcheté de leurs serviteurs, les barons de l’ancienne école parleront encore de république, de sentiment et d’espérance pour impressionner et amuser la galerie. Ils ne feront que ce qu’ils savent faire le mieux : divertir.
Birame Waltako Ndiaye
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