spot_img

D’une Assemblée de rupture avec qualité tant voulue, nous sommes tombés finalement plus bas, avec celle de députés « gladiateurs» ? Par Madiaye Gaye

Date:

On aurait bien pu dire parfaitement aujourd’hui, honte à notre Assemblée nationale ! Non pas parce que les députés se sont opposés, comme cela se fait le plus naturellement du monde dans toutes les Assemblées nationales où deux camps s’affrontent, mais en fait, c’est la raison de cette bagarre qui nous pose problème. Parce qu’elle n’est nullement en rapport, avec les préoccupations essentielles du moment des populations sénégalaises que nos députés ont la mission de défendre. Autrement dit, c’est un conflit d’intérêt crypto personnel et bassement matériel, qui est la cause de cette bataille. Loin alors des joutes pour faire avancer le pays ou répondre à la demande sociale des Sénégalais. Et franchement, j’ai envie de reprendre pour mon compte à propos de notre Assemblée nationale, l’expression qui dit qu’en fait : « les bandits ne se disputent qu’à l’heure du partage du butin », c’est le cas ici.
Mais n’avons-nous pas remarqué et observé, que depuis l’installation de cette Assemblée nationale, nos députés, tous confondus, ne se sont jamais préoccupés de questions essentielles et sérieuses relatives aux préoccupations des populations, telles que leur bien-être ou l’amélioration de leurs conditions sociales de vie ?
Avons-nous aussi entendu une seule fois, nos députés faire du bruit, lorsqu’on leur attribuait de façon scandaleuse et injuste tous ces privilèges sur le dos du contribuable sénégalais tels que : les luxueuses et rutilantes voitures 4×4 ; les terrains nus ; les sukëru koor ; les moutons de Tabaski ; les indemnités de logement ; les passeports diplomatiques pour leurs nombreuses « épouses », etc., tout cela, en sus de leurs salaires dans une totale « discrétion » ou opacité genre dessous de table ? Est-ce que, l’un quelconque d’entre eux s’est une seule fois offusqué ou a protesté selon quoi, les avantages à leur faveur accordés sont vraiment excessifs et la mesure injuste, au moment où les populations sénégalaises souffrent de leur mal vivre ?
Certains d’entre eux, pour justifier leurs privilèges scandaleux, ne trouvent rien d’autre, que cet argument boiteux selon lequel, l’Assemblée nationale dispose de d’une autonomie financière, donc elle peut faire ce que bon lui semble. C’est alors, comme si l’institution pouvait trouver de l’argent ailleurs qui n’appartiendrait pas aux contribuables sénégalais.
Voilà pourquoi, ces évènements honteux dans leur essence, ressemblent pour moi à une scène de théâtre, dont les acteurs ne sont personne d’autre que nos fameux députés. C’est une pièce affligeante et décevante de leur part, surtout, lorsqu’ils veulent y mêler les Sénégalais comme arbitres, alors qu’ils les ont déçus profondément par leur comportement, sans le savoir. Et, par ailleurs, c’est quand même grossier et prétentieux de la part de ceux-là, qui veulent faire le parallèle ou la comparaison entre cette situation grotesque, qui émane d’un parti qui ne peut pas régler son conflit interne et celle du 23 juin 2011, au point de parler d’un « 23 juin bis ». Nos députés, au lieu de se bagarrer pour faire avancer le pays avec des lois justes et démocratiques, non, ils ont plutôt opté malheureusement, pour la bataille des postes de sinécure et rien de plus. C’est une raison vraiment triste pour un député, de se bagarrer à l’hémicycle pour un motif d’avantages pécuniaires ! A y regarder de plus près, c’est bien une parfaite conspiration de la majorité et de l’opposition, contre ceux qui les ont élus, c’est-à-dire les Sénégalais.
Avons-nous jamais entendu dans le passé, un seul député ou groupe de députés, par honnêteté intellectuelle, éthique ou devoir de mission parlementaire, s’élever contre tous ces anomalies et manquements constatés et relevés depuis fort longtemps à l’Assemblée nationale ou alors, les privilèges exorbitants qui leur sont attribués, comme du reste, ceux attribués aux membres du gouvernement aussi.
Pourquoi alors, quand il s’agit de jouir des délices et privilèges du pouvoir entre eux, ils gardent le silence par devers eux, pour que le peuple n’en sache rien ? Dans un tel cas, ils s’arrangent pour que rien ne s’ébruite de l’institution vers les populations. Alors, ce n’est que lorsqu’ils se chamaillent ou se bagarrent à mort pour l’attribution ou l’obtention des postes de sinécure, que les perdants qui se sentent lésés dans le partage de « bouki » font du boucan, pour se faire entendre à l’extérieur d’abord, et ensuite, trouvent le besoin ou l’opportunité d’appeler au secours les populations, afin de bénéficier éventuellement de leur soutien. Par contre, quand tout marche comme sur des roulettes entre eux, généralement, c’est toujours le peuple qui trinque et paie les pots cassés. Maintenant que le torchon brûle entre eux, ils veulent, en dehors d’élections législatives, que le peuple les arbitre ? Ce n’est pas possible à présent ! Mais, le peuple, au regard de ce qu’il a vu et compris, a pris, sans aucun doute, bonne note de cela pour les prochaines élections à venir. Il saura parfaitement et réellement, en toute responsabilité qui devrait-il envoyer vraiment à l’Assemblée nationale, comme un représentant authentique du peuple, pour défendre ses intérêts et non pour que le député se sucre lui même ?
Je pense que nous sommes tous avertis et bien prévenus par ce qui s’est passé à notre Assemblée nationale durant cette législature. En peuple responsable, il nous faudra tirer toutes les leçons de tout cela pour demain. Au demeurant, nous devons noter particulièrement et une bonne fois pour toutes, qu’il n’est point indiqué, d’envoyer n’importe qui comme député à l’Assemblée, comme s’il s’agissait juste de remplir un panier de crabes et non, d’une sélection rigoureuse de gens aptes à tout point de vue et saints d’esprit avec des qualités intrinsèques et suffisamment responsables pour légiférer valablement. Disons qu’il est formellement déconseillé, dans les démocraties qui se respectent, d’avoir une Assemblée nationale avec de tels députés, comme les nôtres. Très franchement, au regard du travail qui est attendu du député il devrait bien y avoir un minimum requis de critères pour être un candidat à la députation. Ne serait-ce que, par exemple le fait de voter des lois, toute démagogie mise à part, il faut tout au moins, savoir au lire et écrire correctement. Et, dire qu’on peut avoir des élus illettrés, ce n’est une farce de mauvais goût et une démagogie pure et simple inacceptable. J’ose espérer, que dans les prochaines réformes des institutions de la République, on devrait accorder immanquablement, une importance particulière à la fonction de député du peuple. Naturellement, auparavant, la qualité du candidat à la députation doit être revue et corrigée de fond en comble si nous voulons avoir véritablement une Assemblée nationale de rupture et de qualité.
Mandiaye Gaye
[email protected]

3 Commentaires

  1. L’analyse est par moment objective , mais il se trouve que l’auteur ne veuille trancher le débat en mettant le doigt sur la vérité des faits !! Pourquoi ne pas dire que la majorité actuelle a fait œuvre de FORFAITURE sous l’entre loupe du fossile NIASS , le soumis à MAKY SALL ( SALE ) ? L’intervention de mr Gaye aurait été pertinente , si comme Jean Paul Diaz , il daignait trancher entre l’opposition et cette funeste majorité » , mais en bon sénégalais , adepte de faux cul , il caresse la vérité dans le sens du poil , renvoyant tout le monde dos à dos , histoire de ne pas ses salir . On devrait certes changer le méthode d’élection des députés : ( 1) interdiction formelle d’élire un député ne sachant ni lire ni écrire . ( 2) créer des circonscriptions électorales où le député sera élu afin de mettre fin aux listes ou majoritaires ou nationales ; le député investi par son parti dans une circonscription donnée y battra campagne pour s’y faire élire , il comprendra d’où vient son élection qu’il ne la doit plus au chef de parti !!! ( 3 ) le financement des partis politiques doit être évoqué , que le parti au pouvoir ne se serve pas des moyens de l’État pour battre campagne , la télé nationale soit là pour tous les partis , plus de télé mono colore comme cela semble se dessiner à l’assemblée nationale : PARTI UNIQUE quand tu nous tiens !!!

  2. L’analyse est par moment objective , mais il se trouve que l’auteur ne veuille trancher le débat en mettant le doigt sur la vérité des faits !! Pourquoi ne pas dire que la majorité actuelle a fait œuvre de FORFAITURE sous l’entre loupe du fossile NIASS , le soumis à MAKY SALL ( SALE ) ? L’intervention de mr Gaye aurait été pertinente , si comme Jean Paul Diaz , il daignait trancher entre l’opposition et cette funeste majorité » , mais en bon sénégalais , adepte de faux cul , il caresse la vérité dans le sens du poil , renvoyant tout le monde dos à dos , histoire de ne pas ses salir . On devrait certes changer la méthode d’élection des députés : ( 1) interdiction formelle d’élire un député ne sachant ni lire ni écrire . ( 2) créer des circonscriptions électorales où le député sera élu afin de mettre fin aux listes ou majoritaires ou nationales ; le député investi par son parti dans une circonscription donnée y battra campagne pour se faire élire , il comprendra d’où vient son élection qu’il ne la doit plus au chef de parti !!! ( 3 ) le financement des partis politiques doit être évoqué , que le parti au pouvoir ne se serve pas des moyens de l’État pour battre campagne , la télé nationale soit là pour tous les partis , plus de télé mono colore comme cela semble se dessiner à l’assemblée nationale : PARTI UNIQUE quand tu nous tiens !!!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Une justice à deux vitesses et les dispositions claires de l’article 272 (Par Pape Konaré DIAITÉ )

Dans une République où l’état de droit est constamment...

Pour une transformation structurelle urgente du Parti socialiste du Sénégal (Par Kadialy Gassama)

Les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 ne...

Gouvernement__Presse : Sonko entre crête et cuvette (par Babacar Justin NDIAYE)

Les tensions persistantes entre les médias hautement précieux et...

Radiation de Barthelemy Diaz de l’AN : La résistance face à la tyrannie est un devoir. (Par Bougane Gueye Dany)

Lors de la Présidentiell, le conseil constitutionnel avait déjà...