La plaidoirie de Me El Hadji Diouf, hier vendredi, à la barre du Tribunal des flagrants délits, n’était pas loin de la théâtralisation. Les gestes, le ton, les déplacements d’un endroit à un autre, un mouchoir blanc tenu à la main, tout était réuni pour une mise en scène théâtrale.
Cette plaidoirie qui a captivé l’attention de la salle a débouché sur une altercation entre l’avocat et le procureur. Pour déplorer les tensions soulevées par les prévenus, madame le procureur a souligné «que ça chauffe déjà partout dans le pays et que cela suffisait. Alors il ne faudrait pas que les prévenus en rajoutent avec leur rébellion». Car, poursuivis pour «rébellion et entrave à une exécution de Justice», ils avaient ameuté leur entourage pour empêcher qu’on les expulse de leur maison. Et dans sa plaidoirie, Me El Hadji Diouf a tenu à montrer qu’il n’y a pas de rébellion, même si le procureur a peur.
Des propos qui n’ont pas du tout plu au tribunal. «Il faut modérer ton langage», lui demande d’abord le juge. Et le procureur, Mme Mané de lui lancer en pleine figure : «Vous êtes en train de faire du show. Vous n’êtes ni dans une boîte de nuit ni à l’Assemblée nationale. Vous ne vous faites pas respecter.» Une remarque qui n’est pas du goût de Me Diouf. «Retire ça», exige-t-il du Parquet. «Je ne retire rien», lui rétorque le procureur avant d’ajouter : «Vous êtes d’un âge avancé et vous devez le savoir.» D’ailleurs, «je ne vous vouvoie pas je te tutoie», martèle Mme Mané dans un ton très élevé. «Dire que je ne me fais pas respecter c’est faux», lui balance en retour Me El Hadji Diouf à qui le tribunal a demandé de se calmer et de continuer sa plaidoirie.
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