Ce n’est plus un secret pour personne. Le Président de la République n’est pas content de sa communication, et la rend responsable de trois maux qui militent pour une impopularité immédiate. Ce sont la dégradation de l’image, la baisse de sympathie populaire, le risque d’absence de confiance qui entraine la désaffection.
Le Président de la République n’aurait pas tort de se monter insatisfait de sa com, car les résultats des sondages récents parus sur quelques uns des plus grands sites Internet du pays, et portant sur l’évaluation de la première année de la gestion du Président de la République Macky Sall, montrent que la majorité des votants trouve que le « Yonnu Yokkuté » n’est pas assez en marche.
Pourquoi cela ne marche pas ? Les indexations sont nombreuses. Quand certains situent la responsabilité de cette contreperformance à sa cellule de communication, d’autres parlent plutôt de carences communicationnelles décelées dans de nombreux ministères, incapables de rendre visibles les actes posés, tandis que les derniers évoquent des perturbations de l’entourage direct jugé trop ou maladroitement politique, sans être capable de se monter modèle de discrétion, dans les affaires publiques.
Mais, autant la communication présidentielle reste essentielle dans le jeu politique, autant les responsables désignés à sa gestion se doivent d’être près de leur cible, quitte à faire du lobbying. Or, sur ce plan, beaucoup de critiques émanant des sénégalais, dénonçant une nouvelle inaccessibilité peu favorable à la vulgarisation de l’action gouvernementale et à l’homme politique Macky Sall qui a bénéficié de leur suffrage.
Avant la seconde alternance, par exemple, une bonne partie de l’équipe qui compose la cellule de communication était joignable, presque vingt quatre sur vingt quatre. Il se trouvait même des initiatives personnelles qui, parfois, prenaient le devant sur les différentes tribunes de presse de la place. Mais, une fois intronisés, certains membres de la structure ont quasi disparu du «réseau». Leurs téléphones portables sont fermés et les rares fois où on les coince sur le Net, notamment, sur Facebook, c’est pour les surprendre en train de s’amuser, comme des gamins, s’ils ne vaquent à leurs propres occupations, bien souvent bien à l’opposé de leur mission. Et si jamais ils daignent, un moment, s’arracher à ces joyeusetés pour répondre aux sollicitations, c’est juste pour s’en débarrasser avec des promesses de rappel, si ce ne sont des rendez-vous foireux auxquels eux-mêmes ne croient pas. Il est extrêmement rare de voir, en amont, quelqu’un monter au créneau pour défendre tel ou projet de Macky Sall, en mettant le doigt sur sa pertinence. Mais, quand il s’agit d’aller facilement croiser le fer avec des lampistes, ou des opposants en mal de notoriété, on peut être certain de les trouver sur le pré.
Ces actions, bien que louables, ne peuvent cependant être considérées comme de la communication de la présidence de la République, qui requiert d’autres critères, et d’autres exigences. Elles ont noms : favorisation du soutien de l’opinion publique, lors de l’exercice d’un mandat, nombreuses rencontres sur le terrain et bon commerce avec la presse, toute la presse, tractage, débats politiques, colonnes régulières dans les médias, présence assidue télévisuelle, réunions politiques et meetings., Passer outre, c’est se faire gratuitement harakiri ,et ce ne sont pas les actions d’après coup qui viendront réparer, fussent-elles d’éclat.
Rewmi quotidien