A partir de demain, mercredi, les malades n’auront pas droit à des soins pendant trois jours, sauf aux urgences. Suite à l’échec des négociations entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé, la Convergence Sutsas-Sas a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève de 72 heures.
Les usagers des hôpitaux et autres structures de santé ainsi que les malades vont devoir prendre leur mal en patience. Dès demain, mercredi, le secteur de la santé sera paralysé par une grève de 72 heures. La Convergence Sutsas-Sas a, en effet, maintenu son mot d’ordre, suite à l’échec des négociations qu’elle a eues hier avec le gouvernement. ‘A l’issue de cette rencontre, aucun acte concret n’a été brandi par le gouvernement pouvant aller dans le sens de la matérialisation des accords’, se désole le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale Mballo Dia Thiam que nous avons joint hier par téléphone.
Conduite par le ministre du Travail et des Organisations professionnelles, Innocence Ntap, la délégation gouvernementale avait convié hier la Convergence Sutsas-Sas à une rencontre de négociation. Le ministre d’Etat avait à ses côtés, ses collègues Zaccharia Diaw et Modou Diagne Fada, respectivement ministre de la Fonction publique et de l’Emploi et ministre de la Santé et de la Prévention. On notait aussi la présence des représentants des ministères de l’Economie et des Finances et ceux du Budget. Entre autres points d’achoppement de cette rencontre, on peut relever le statut du personnel des Etablissements publics de santé. Selon Mballo Dia Thiam, ce point constituait une procédure d’urgence depuis 2009. Et ses camarades s’attendaient à ce que le gouvernement sorte un décret dans ce sens. Mais jusque-là, rien n’y fait.
Le recrutement de 858 agents par le ministère de la Santé constitue une ‘nébuleuse’ pour la Convergence Sutsas-Sas. Selon les camarades de Mballo Dia Thiam, non seulement le Premier ministre a revu à la baisse ce nombre en parlant de 590 agents à recruter, mais ils sont totalement exclus des commissions qui sont à pied d’œuvre. Or, les syndicalistes privilégient dans ce recrutement les agents de l’ex-Pdis.
Autre point de désaccord noté, la dette des hôpitaux. Il était prévu, souligne Mballo Dia Thiam, que le gouvernement verse 2,7 milliards chaque année jusqu’à épuisement total de la dette des hôpitaux. Cette dette avoisine les 15 milliards de francs Cfa. Mais jusque-là, il peine à honorer ses engagements, se désole la Convergence Sutsas-Sas. D’autres points concernant la ratification de la Convention sur les personnes handicapées ont été source de blocage entre le gouvernement et les syndicalistes du secteur de la santé.
Face à cette situation de blocage, la convergence Sutsas-Sas invite tous ses membres à organiser des assemblées générales de mobilisation les 2 et 3 août pour préparer la grève. Les 4, 5 et 6 août 2010, débute une grève 72 heures avec respect des urgences et service minimum. Et à partir du 6 août, les syndicalistes vont débuter la rétention de l’information sanitaire au niveau national. Cette rétention d’information sanitaire épargnera, selon le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, Mballo Dia Thiam, certaines maladies à fort potentiel épidémiologique telles que la fièvre jaune, la rougeole, la poliomyélite et la méningite. Ce sont des maladies à déclaration obligatoire.
Ce second plan d’action sera évalué le mardi 10 août prochain. Et si rien n’est fait, la convergence Sutsas Sas passera à la vitesse supérieure.
Issa NIANG
WALF.SN