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Échec Participation du Sénégal aux Jeux Olympiques de Paris: A quand le balai pour le C.N.O.S.S ? (Par Papa Waly NDAO )

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Le Sénégal rentre bredouille de Paris. Zéro médaille au compteur. Un constat d’échec alarmant qui porte la signature d’une mauvaise gestion de nos athlètes. Ainsi va la vie. La règle a été respectée à la lettre. Après tout ce tintamarre et vacarme liés à la préparation, la suite logique de la participation sénégalaise aux Jeux Olympiques de Paris 2024, n’a surpris personne encore moins les ferus du sport. Qu’est-ce qui expliquerait cet énième contre performance de nos athletes ?

« C’est malheureux d’être champion d’Afrique au Sénégal. Être champion d’Afrique, ce n’est que nom. Être champion d’Afrique pour gagner une prime de 50.000 de la part du ministère des Sports. Une autre somme de 30.000 rajoutée par le Président de la Fédération. Mieux vaut aller jouer au football car Sadio Mané ou Gana n’auraient jamais accepté cette somme. Je vous remets votre prime. Fier d’être champion d’Afrique. Il est tant que cela cesse », tels étaient les propos de notre porte drapeau Louis François Mendy, sacré champion d’Afrique du 110 mètres haies à Douala, au Cameroun. Avec un discours aussi douloureux, on sentait nettement que la messe était dite, et qu’au bout du compte cet athlète extraordinaire allait filer directement vers l’échec à Paris.

Manque de respect notoire…

Aucun respect de la part des autorités sportives envers sa personne. Pourtant, il a haussé le drapeau national au sommet. Il est champion d’Afrique au même titre que nos footballeurs qui avaient reçu 10 millions de prime voir 50 millions et terrain. Cet athlete a tout donné pour son pays et qu’au finish, il n’a récolté que le deshonneur de la part de sa patrie. On aurait pas dû espérer mieux à Paris et c’est malheureux. On a connu d’avance les résultats de nos athlètes engagés. On savait d’avance qu’ils allaient tous échouer, sauf par miracle. La faute à une mauvaise préparation.
Remontons le temps pour scruter la participation sénégalaise aux J.O. On a eu qu’une seule médaille d’argent qui remonte en 1988, à Seoul, à l’époque où El Hadji Amadou Dia Ba, part miracle, a réussi à se hisser au podium. Pourquoi le Sénégal ne s’impose pas aux Jeux Olympiques ? La reponse est simple. On aura beau reunir les spécialistes, les autorités sportives, les “panelistes” pour débattre et trouver des solutions à ces échecs répétitifs, mais au bout du compte le même constat. On rentre toujours bredouille des olympiades avec zéro pointé.
Les Jeux Olympiques sont sérieux. Ce ne sont pas des jeux échecs. Les meilleurs athlètes des différents pays y participent pour hnororer leur couleurs nationales. Souvent ces athlètes sont bien préparés pendant des années avec des programmes sportifs adaptés à leurs competences et disciplines sportives. On dit souvent dans le jargon sportif que la médaille olympique ne se gagne pas par hasard. Elle se prépare pendant au moins quatre, voir huit longues années de dur labour. On ne se lève pas du jour au lendemain pour s’autoproclamer champion olympique. C’est illusoire. C’est des rêves et malheureusemnet c’est ce que nos dirigeants sportifs font. La politique sportive à la sénégalaise est très simple. L’athlète se débrouille avec les moyens du bord. Il va en competition continentale sans préparation adéquate, sans moyen, avec parfois son entraîneur personnel, à la solde de ses propres frais. Il se démerde pour gagner une médaille et au bout du compte, il récolte des miette. Quel horreur ! D’ailleurs, notre grand espoir Louis Francois Mendy l’a rappelé aux autorités après son échec en demi-finale du 110 mètres haies : « Une médaille olympique demande une bonne préparation avec beaucoup de moyens financiers. Le haut niveau, ce n’est pas de la plaisanterie. On ne pouvait pas rêver mieux avec mon niveau de préparation. (…) Je me suis démerdé comme je pouvais. C’était un plaisir de représenter le pays. Un rêve brisé, dernière sélection ».

El Hadji Dia Ba, un exemple à suivre…

Le seul médaillé sénégalais aux Jeux Olympiques devrait à lui seul servir d’exemple pour les autorités s’ils avaient réellement ambition de decrocher une seconde médaille olympique à Paris. Amadou Dia Ba a bénéficié du soutien de l’Etat du Sénégal avec le Président Abdou Diouf, qui lui a octroyé une bourse à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance de Paris (INSEP). Cette experience francaise, ajoutée à un sejour durable aux Etats-Unis lui a permis de titiller les plus grands athlètes du monde. El Hadji Dia Ba, finaliste aux JO de 1984 à Los Angeles avait évoqué une possibilité de gagner une medaille olympique s’il continuait dans sa logique. Ce qu’il fit en 1988, à Séoul.
Dommage que cette chance qu’il a eue n’a pas été reconduite chez les plus jeunes. Fort de son expérience, Il avait évoqué la nécessité d’une parfaite prise en charge de nos athlètes pour une possibilité de médaille dans l’avenir.
Au Sénégal, nous avons malheureusement le Comité national Olympique et Sportif (CNOSS) avec de vieux briscards, qui accompagnent ou complètent les délégation à chaque olympiade. Des gens qui ne savent jamais tirer des bilans et rectifier les erreurs. Des gens qui ne comprennent absolument rien des enjeux sportifs. Des gens, sans plan, ni programme encore moins de l’ambition. Ils n’ont ni visions, ni politique nous permettant de gagner la moindre médaille. Qu’ils le veuillent ou non. Le constat est là. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Zéro médaille olympique en 36 ans de participation. C’est une catastrophe.
Dommage qu’ils ne savent pas démissionner, car après chaque échec on doit se remettre en cause. Après Tokyo, en 2021, ce même constat d’échec a été fait et on avait tiré sur la sonnette d’alarme. Au bout du compte, on a remarqué les mêmes résultats avec les mêmes hommes. On nous dira certainement que cette année la délégation a été réduite, on a battu un vieux record (400m), on a participé à deux demi-finales.
Cependant, Que vont dire les autres tunisiens, Ougandais ou Botswanais, Éthiopiens ? Eux au moins ont goûté les saveurs d’une médaille olympique à Paris.

Nécessité d’une bonne politique Sports-Études…

Pourquoi ne doit-on pas instaurer une vraie politique sportive avec nos nouvelles autorités ? Qu’est ce notre nouveau département ministériel a proposé depuis son intellation ? Qu’est ce qui nous empêché de copier sur les autres ? C’est à dire une politique sportive misée sur la jeunesse en mlieu scolaire. Les Etats Unis ne badinent pas avec. Tout sportif représentant la nation a été repéré dans les Ecoles, puis soumis à des programmes spécifiques de formation avec des moyens nécessaires appropriés. Ces jeunes sont souvent competitif et participent aux compétitions et tournois inter-Etats. Ce sont ces jeunes formés depuis tendre enfance qu’ils amènent aux Jeux Olympiques pour y gagner des médailles.
Au Sénégal, on avait UASSU, des compétitions inter-ecoles, inter-regions, où il y’avaient différents jeunes, de différentes disciplines, qui émergeaient et faisaient notre fierté.
En football, quand il fallait vaincre le signe indien en Coupe d’Afrique, il a fallait qu’on crée des academies telles que Jambars, Génération Foot, Dakar Sacré Coeurs etc pendant plus d’une dizaine d’années. Des centres où des jeunes espoirs ont été formés dès le bas âge. Ce n’était guère un hasard, si on a fait un 5 sur 5 en Afrique en 2022 et 2023. On a travaillé et les résultats ont suivi. Cette culture du travail n’existe pas chez les dirigeants du CNOSS.
Il est tant de reprendre cette pratique partout dans le pays, créer des compétitions, denicher des sportifs, installer des instituts et centres de formation dans chaque domaine, suivre les jeunes sportifs, les promouvoir et pourquoi ne pas les donner des bourses d’études pour qu’ils aillent titiller les meilleurs au monde. C’est la seule methode capable de nous valoir une ou des médailles dans l’avenir. Le balai national dont on nous parle doit être utilisé dans le secteur sportif le plus rapidement possible. Tous ces vieux briscards doivent être démis et donner la place aux jeunes ambitieux. Dieu sait que notre pays possède une infinité. On doit instaurer cette politique de jeunesse avec des objectifs bien claires et definis avec des moyens. Les choses doivent bouger. On ne doit plus tolérer ces échecs répétitifs avec les mêmes hommes et idées archaïques.
On ne doit plus voir également nos athlètes changer de nationalité faute de moyens. Les cas du Caporal Ibrahima Wade, Mamadou Kassé Hanne ne doivent plus se répéter. Donnons à notre Louis Francois Mendy les moyens qu’il faut, soutenons le pour qu’il nous apporte une médaille olympique en 2028, à Los Angeles.
Papa Waly NDAO, Louisville Kentucky (Etats-Unis)

2 Commentaires

  1. Bravo pour ce beau texte illustratif de nos échecs sportifs particulièrement en athlétisme. Pour contribuer à ton texte je dirais :
    1. Depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir il n’y a pas eu de ministère du sport c’est seulement le ministère de l’équipe nationale de football. Les libéraux se sont totalement désengagement du sport parce qu’ils ont considéré que dans le sport il n’y avait pas beaucoup d’investissement à milliards où ils pouvaient faire des affaires. Ils ne croyaient pas à l’économie du sport mais plus celle du diouth diath. C’est seulement le côté politique des victoires du moment qui les intéresse. Le long terme c’est trop leur demander. D’ailleurs si vous constatez depuis presque un quart de siècle jamais un président de la République n’a présidé une finale de coupe du Sénégal.
    2. Contrairement Senghor puis Diouf ont donné beaucoup de bourses sportives au athlétes sénégalais. J’ajouterai juste à votre texte le cas Amy Mbacké Thiam qui avait une bourse sportive au Canada qui lui a permis de gagner la médaille d’or du 400 mètres au championnat du monde de l’athlétisme en 2001 a Edmonton au Canada (c’est la seule jusqu’à ce jour).
    3. Le CIAD : le Centre international de l’athlétisme de Dakar est devenu presque mort parce que abandonné par les services publics de l’etat et surtout de la fédération sénégalaise d’athlétisme. Pourtant beaucoup de sénégalais et autres africains commençaient à y faire de bonnes performances.
    4. Concernant le football je mettrai même un bémol à nos victoires qui ont pour dénominateur commun : les investissements des clubs professionnels étrangers et l’arrivée massif des binationaux. Si vous regardez l’équipe du Sénégal qui a démarré la finale de la CAN gagnée au Cameroun il y a juste des joueurs de Génération Foot et Diambars associés à des binationaux.
    5. Si l’état veut vraiment préparer les Jeux olympiques de 2028 c’est seulement maintenant qu’il faut commencer. Comme nous n’avons pas les infrastructures adéquates à l’instant alors il faudra donner des bourses sportives dignes de ce nom à nos meilleurs athlètes du moment pour aller dans les meilleurs centres sportifs se préparer. Ensuite le stade Léopold Sedar Senghor qui est en train d’être réhabiliter doit servir d’un cadre de référence pour préparer nos jeunes athlètes en y instaurant des salles et équipements de haut niveau pour l’athlétisme. Comme vous l’avez si bien dit plus haut la reprise des championnats UASSU demeure un impératif pour une perinisation de notre athlétisme.

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