Le Comité National du 5 octobre chargé de l’Organisation de la journée mondiale des Enseignants au Sénégal a initié hier, vendredi 30 octobre, une table ronde sur les échecs scolaires et universitaires, à la salle visioconférence de l’UCAD 2. Les divers acteurs qui ont pris part à cet évènement ont diagnostiqué les facteurs des échecs, essayant de situer les chaines de responsabilité, notamment les autorités académiques, parents, élèves et l’environnement scolaire.
En prélude de la journée mondiale des Enseignants au Sénégal qui sera célébré aujourd’hui samedi, le Comité National du 5 octobre a invité hier, vendredi 30 octobre, à se pencher sur les échecs scolaires et universitaires au cours d’une table ronde. La tenue de cette activité a été motivée, selon le président du comité, Aliou Dansokho, par le fait que 36% seulement des candidats aux divers examens réussissent à passer. Ainsi, les participants ont posé le débat sur la dégringolade de la qualité des enseignements-apprentissages.
Au-delà d’un quantum horaire crevé par les grèves récurrentes des enseignants, plusieurs facteurs, selon les participants, concourent aux échecs scolaires et universitaires. Il est question pour eux de revenir sur les politiques de recrutement des enseignants, les politiques de financement de l’apprentissage, les politiques de construction d’un environnement propice aux apprentissages. Car, indique Dr Mamadou Youry Sall, la déperdition coûte énormément cher à l’Etat. En effet, l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger a relevé que « l’élève jusqu’au Cfee devrait coûter 272.706 FCfa aux contribuables. Mais le coût aujourd’hui à cause de la déperdition, c’est 620.000 FCfa. Soit, 56 % de plus sur le coût réel ».
Partant du rendement du système éducatif sénégalais avec une population scolarisable estimée à 357 083 jeunes âgés de 7 ans, Dr Sall déclare : « si on suit cette génération, 75 % sont dans le système scolaire donc entrent au CI. Six ou sept ans après, 30 % de cette génération obtiennent le Cfee, de cette génération 8 % obtiennent le Bfem, 5 % obtiennent le Bac, et 2 % obtiennent la Licence. A chaque génération, on a 2 % de Licenciés ». Avant de conclure en soutenant que «cet écart terrible montre le niveau de déperdition».
Il n’en fallait pas moins pour Aliou Dansoko, de dire que « c’est le temps d’alerter. Le parent a une interprétation des échecs. L’Etat lui-même a ses paramètres. C’est le cas aussi des enseignants. Dans ce triptyque, chacun, de mon point de vue, a un degré de responsabilité dans ces échecs ».
Agir sur des leviers de re-médiation
Le secrétaire général du syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a estimé pour sa part l’urgence de mettre sur pied une « politique nationale de re-médiation afin que les insuffisances notées au niveau des élèves soient répertoriées pour une intervention de la mise à niveau ». Et Amadou Diaouné d’ajouter : « la nécessité de renforcer la formation initiale des enseignants qu’il faut amener à deux ans ».
Pour Binta Aw Sall, chargée du changement institutionnel du Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes), « il faut éradiquer le mal à la base en faisant une re-médiation. Il faut outiller les parents pour faire un travail de re-médiation. Il faut identifier les personnes ressources dans les quartiers, notamment les étudiants, les enseignants, les retraités pour accompagner et outiller les enfants ».
Mamadou Woury Sall déclare que « les enseignants doivent être dans de bonnes conditions en essayant de voir le taux d’encadrement. Cela peut doper les résultats dans la mesure où le sous-financement engendre un encadrement qui n’est pas optimal ».
sudonline.sn
« Ne jamais considérer aucun mot comme celui de la fin » (Socrate)On n’a jamais cerné définitivement une problematique,Le croire c’est se voiler la face, etre presomptueux et refuser de continuer à chercher