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Edito. Ballet d’explications à Touba, la folie polit le débat politique

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Sommes-nous devenus fous ou sont-ils eux, les politiques, les véritables détraqués mentaux ? Concernant le débat sur l’irrecevabilité de la candidature de Wade pour un troisième mandat, avons-nous besoin qu’un quelconque marabout se substitue à la Constitution? Sommes-nous dans un Daara ou dans une République ? Qui gouverne ce pays ? Un Président ou un Marabout ? Wade risque de récupérer l’initiative politique si le M23 continue de le suivre dans ses manœuvres antirépublicaines.

Les chefferies religieuses savent très bien ce qui se passe dans ce pays au plan politique. Si elles préfèrent encore se taire ou dérouler le tapis rouge à Wade, c’est parce qu’elles gèrent des préoccupations très éloignées de celles des citoyens brimés par ce régime en place. Ces chefferies savent très bien que la Constitution interdit à Wade de briguer un troisième mandat. Sur les neufs constitutionalistes du pays, les sept confirment cet état de fait ; l’un d’eux l’a affirmé sur Walfadjri et personne ne l’a démenti. Les deux restants sont dans des positions qui ne leur permettent pas encore de se prononcer. Et c’est compréhensible.

Les chefferies religieuses savent aussi la mission qui devrait être la leur face à une telle situation : dire la vérité, rien que la vérité au Président au nom de la stabilité du pays. Mais, elles préfèrent déserter cette mission pour se complaire dans des déclarations confuses. Alors, à quoi bon gaspiller du temps, du carburant et de la salive à aller leur fournir des explications ? Y’en a marre a été bien inspiré de ne pas y aller ; certains leaders du M23 idem !

Que Wade aille à Touba pour y faire ce qu’il veut en tant que talibé ou leader de parti, cela n’engage que lui. Il a l’habitude de vadrouiller dans cette ville avec en bandoulière ses trousseaux de tromperies politiques depuis 2000. Personne ne peut lui interdire ça. Personne ne peut lui interdire de faire de la politique politicienne, de chercher à tromper son monde par la parole et les moyens de corruption en sa possession. Celui qui accepte d’être couillonné ou corrompu par Wade (Mawaxone Waxete) n’a qu’à assumer sa petitesse d’esprit ou sa bassesse d’homme corruptible. Encore une fois, Wade fait ce qu’il sait faire le mieux et sans état d’âme : de la politique politicienne.

Donc, qu’il fasse à Touba cette politique politicienne, alors que l’espace est censé être protégé par la chefferie mouride contre toute manifestation politique, ce n’est pas notre problème ; que ses partisans y battent le tam-tam tendu tambourinant ses oreilles, celles de ses hôtes de façon irrespectueuses et celles de ses militants et militantes alimentaires, cela ne nous concerne pas. Que ces derniers, les militants et militantes, y dansent des pas de Youza,  ou de Goana, si les dignitaires religieux l’acceptent et ferment les yeux pour ne pas gêner leur hôte, et ceci, malgré la sainteté de Touba,  ils sont tout à fait libres de le faire.

Par contre, Wade doit savoir que le peuple sénégalais n’a délégué à aucun marabout, qui qu’il puisse être, le pouvoir de lui donner l’ordre d’accepter sa candidature rejetée par la constitution. D’ailleurs, sur ce point précis, le propos du porte-parole du Khalife général des mourides est très clair ; Touba reste à équidistance des contingences politiques. Tant mieux !

Ce qui est regrettable, c’est de voir le M23 suivre les pas de Wade dans cette kermesse politique de mauvais goût à Touba. La bande à Alioune Tine n’avait rien à faire là-bas. Lorsqu’on met sur pied un mouvement qui s’oppose à toute forme de violation de la constitution de son pays, on doit éviter une telle démarche. Il est plus utile de continuer le combat avec les forces vives du pays et particulièrement avec la jeunesse plutôt que de perdre son temps à aller chercher un interlocuteur qui, de toute façon, sur le plan politique, a été envoyé à la retraite depuis longtemps. Les chefferies religieuses ont perdu leur crédibilité au plan des consignes de vote et autres influences politiques depuis 2000. Ceux qui y croient encore sont à plaindre.

Notre époque est celui de l’évolution de la responsabilité citoyenne. Le débat politique est tranché par cette responsabilité citoyenne et non par des compromissions politiques avec des lobbies, qu’ils soient religieux ou d’une autre nature.

Le M23 doit concentrer ses forces dans l’élaboration d’une stratégie de lutte bien pensée, bien planifiée pour obliger Wade à respect l’interdiction, par la Constitution, de sa candidature pour un troisième mandat. C’est tout. Toutes les autres démarches du M23 visant à suivre Wade dans des tournées d’explications auprès des chefs religieux ne feront que déplacer le débat. Cela décrédibilise ce mouvement.

Wade, ne l’oublions pas, a, derrière lui, certains gens sans vergogne qui mentent comme ils respirent. De toute façon, s’ils ne le font pas, ils vont crever de faim. Ces derniers ont d’ailleurs commencé leur boulot : mentir pour salir la peau des membres du M23. « Mentez ! Mentez ! Les ignorants  finiront par y croire ! » Semble être l’ordre reçu. Après l’échec de l’intimidation, l’intoxication fait partie de leurs dernières armes. Et malheureusement, il arrive qu’ils trouvent encore des faibles d’esprit pour les croire.

La force du M23 n’émane pas des chefs religieux mais du peuple exaspéré par ce régime de prédateurs de Wade. Le M23 gagnerait à organiser cette force au plus vite. C’est la colère du peuple contre son régime que les manœuvres de Wade visent à étouffer. Le M23 doit éviter de l’aider dans cette démarche.

Enfin, Wade doit savoir que ce qui s’est passé les 23 et 27 juin n’est qu’un tourbillon de colère. Mais, s’il s’entête demain à faire un forcing, ce sera, véritablement, l’Apocalypse. On n’arrête pas la mer avec ses bras. Président, le peuple ne veut plus de vous ; les achats de conscience et les mobilisations Ndiaga Ndiaye n’y feront rien. Alors préparez votre départ en février 2012 dans la paix!

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie dont :

Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime (Poésie)

Editions Le Manuscrit Paris mars 2008

Horreur au palais NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010

E-mail :[email protected]

 

4 Commentaires

  1. « Tous ceux qui croient encore aux chefs religieux sont à plaindre! » Mais Monsieur Dieye, pour qui vous-prenez vous au point d’insulter l’intelligence qui croient à leurs chefs religieux (et qui sont de plus en plus nombreux contrairement à vos rêves que vous prenez pour la réalité). Cet édito n’est rien d’autre qu’une diatribe contre Touba et ces chefs religieux. Comme la pluplart de ces haineux, vous manquez de courage pour dire les choses clairement.

  2. « Tous ceux qui croient encore aux chefs religieux sont à plaindre! » Mais Monsieur Dieye, pour qui vous-prenez vous au point d’insulter l’intelligence de ceux qui croient à leurs chefs religieux (et qui sont de plus en plus nombreux contrairement à vos rêves que vous prenez pour la réalité). Cet édito n’est rien d’autre qu’une diatribe de plus contre Touba et ses chefs religieux pour le rayonnement que Dieu lui a conféré. Mais comme la pluplart de ces haineux, vous manquez de courage pour dire les choses clairement.

  3. Il ne parle pas de ceux qui croient aux chefs religieux mon cher. Lis bien avant de parler et de raconter des histoires. Voilà ce qu’il a dit: »Les chefferies religieuses ont perdu leur crédibilité au plan des consignes de vote et autres influences politiques depuis 2000. Ceux qui y croient encore sont à plaindre.

    Notre époque est celui de l’évolution de la responsabilité citoyenne. Le débat politique est tranché par cette responsabilité citoyenne et non par des compromissions politiques avec des lobbies, qu’ils soient religieux ou d’une autre nature. » Il parle de ceux qui croient encore que les consignes de vote peuvent avoir de l’effet le jour du vote. Il faut bien comprendre avant de baver.

  4. Il ne parle pas de ceux qui croient aux chefs religieux mon cher. Lis bien avant de parler et de raconter des histoires. Voilà ce qu’il a dit: »Les chefferies religieuses ont perdu leur crédibilité au plan des consignes de vote et autres influences politiques depuis 2000. Ceux qui y croient encore sont à plaindre.

    Notre époque est celui de l’évolution de la responsabilité citoyenne. Le débat politique est tranché par cette responsabilité citoyenne et non par des compromissions politiques avec des lobbies, qu’ils soient religieux ou d’une autre nature. » Il parle de ceux qui croient encore que les consignes de vote peuvent avoir de l’effet le jour du vote. Il faut bien comprendre avant de baver.

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