Opposant, il semait la violence et agressait le pouvoir ; président, il encourage la violence et agresse les opposants : de quelque côté qu’il se trouve, Abdoulaye Wade fonctionne au rapport de force, avec un mépris souverain des lois et règlements. Les «calots bleus» de sinistre mémoire, les nervis armés d’Abdoulaye Wade par lesquels il cherche toujours une solution violente à ses échecs politiques, sont encore entrés en jeu. Ils se sont attaqués à Barthélémy Dias et Abdoulaye Bathily, à coups de feu contre le premier.
Les événements de ce jeudi ont un nom : agressions contre l’opposition par des voyous armés d’un pouvoir aux abois. Ils ont une conséquence : l’ouverture «officielle» de la campagne électorale, dans sa violence qui s’est tant annoncée. Ils enfantent un risque : une menace sur l’intégrité du pays par le fait d’un vieil homme devenu aphone à la raison et aveugle à la réalité de sa fin de cycle.
Constat symptomatique : l’acte de violence politique des amis du pouvoir armés pour agresser les opposants s’est posé alors que les esprits célébraient encore la commémoration de la disparition de Léopold Sédar Senghor, constructeur de l’Etat du Sénégal.
Comme avec les caïds aux méthodes connues, la signature de l’acte est trop claire pour souffrir d’équivoque. Hier des policiers étaient froidement tués sur le Boulevard Général De Gaulle par une foule chauffée à blanc, un juge lâchement assassiné par une pègre à la solde du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) qui ne faisait pas mystère de sa résolution de s’attaquer à la victime, attentats à la voiture piégée étaient perpétrés dans la capitale….Tout cela pour terroriser le pouvoir d’alors. Dans chacune de ces occurrences, le crime est signé, ses auteurs connus, sa motivation de notoriété publique, la clameur publique suivant le sillage des instigateurs à col blanc qui se cachent derrière le désespoir social et l’indigence morale d’une jeunesse fragile.
La marche politique d’Abdoulaye Wade vers le pouvoir a tracé un sillon de sang : rien n’est plus faux que de lui prêter de «ne jamais marcher sur des cadavres pour arriver au pouvoir». Son mécanisme de conservation de ce même pouvoir aura été tout aussi violent. Un maire libéral, de l’acabit de ceux-là qui sont passés de l’indigence criante à l’opulence du jour au lendemain, a eu ce mot tout en vérité : «Nous du Pds, c’est par la violence que nous sommes arrivés au pouvoir ; c’est sous la violence que nous en partirons».
Aujourd’hui, résolus à s’accrocher à la tête du pays comme une teigne qui s’en nourrit, Wade et les siens sont décidés à pousser le Sénégal jusqu’au bord du précipice. Le mort de ce jeudi, a été tiré de son Thiaroye qui ne déparerait pas les Rougon Macquart de Zola, tellement cette banlieue dakaroise est synonyme de pauvreté. Il a été envoyé à sa perte contre quelques billets de banque. De ceux-là qui remplissent à ras bord les coffres des domiciles des vulgaires privilégiés qui gouvernent le pays.
Leurs enfants s’amusent à piller les tirelires familiales pour aller en jeter plein la vue dans les boîtes de nuit ; les prédateurs à la tête du Sénégal arment de jeunes désespérés pour aller casser de l’opposant. Ils donnent des armes à de pauvres hères, ils donnent ces pauvres hères aux armes…
Dakar entre ainsi de plein pied dans la violence politique, puisque les attaques ciblées contre les opposants vont, hélas, en appeler d’autres, Abdoulaye Wade, chef de l’Etat du Sénégal, ayant lui-même averti que ce sera «œil pour œil, dent pour dent». La vérité sous-jacente à la phrase est que c’est lui-même qui instaure les conditions de cette violence-là. Il l’entretient, et la parraine, pour ensuite l’invoquer comme légitimation de son comportement de chef de clan à la tête du pays. L’engrenage ainsi enclenché est gros de risques.
Il ne sera pas dit que le monde n’aura pas été averti. Les dirigeants de l’opposition n’ont de cesse d’alerter les amis du Sénégal sur le danger de la situation. Las, Abdoulaye Wade s’est «bunkurisé» dans sa tête, comme hier Laurent Gbagbo dans son palais en Côte d’Ivoire. Il est convaincu du succès de sa liturgie politique : avec l’argent acheter les électeurs, et avec les armes intimider les opposants. L’on ne sait que trop, ce qu’une telle approche a entraîné, en Libye, en Tunisie, et en Côte d’Ivoire notamment.
Abdoulaye Wade ne partira pas du pouvoir sans de gros dégâts pour le pays. Décidé à dompter de l’opposant, il néglige la situation en Casamance qui n’a jamais été aussi sérieuse que maintenant. Ce ne sont plus des populations civiles désarmées qui sautent sur des mines, ce sont les soldats de l’armée nationale qui se font attaquer, harceler, tuer, régulièrement, et en nombre de plus en plus important. Les cantonnements militaires sont les cibles d’assauts répétés de colonnes de rebelles de mieux en mieux armées. Au point que, pour nos vaillants soldats, le goût de la victoire se résume à des attaques repoussées, et non plus à des offensives déroutantes contre les rebelles. Le Sénégal est en guerre en Casamance, Abdoulaye Wade choisit de faire la guerre à l’opposition. De Ziguinchor à Dakar, rien ne se passe comme cela se devrait, l’ordre des priorités est renversé, les choix du président mettent en danger la paix sociale et les équilibres du pays.
Abou Abel THIAM, SENINFOS.COM
EDITO/ LES WADE VALENT-ILS LE SACRIFICE DU SENEGAL ?
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deug deug bien dit Abou.
Deug dou rombou ay noppe, walay wakh nga deug niombor wade est un bandit pur sang wanté li pouvoir diarouko ci adouna bour yalla rek mo détenir un pouvoir éternel et personne d’autre, cette situation me chagrine le coeur. cette mort me fait révolter.Ou irons nous en fait de compte