Très grave, la sortie à la télévision d’hier, jeudi 8 mars dans le cadre d’un temps d’antenne de campagne électorale qui démarre, à la diffusion anormalement retardée pour des problèmes techniques, du candidat des Forces alliées 2012 (Fal 2012), Abdoulaye Wade. Problèmes technique, la belle excuse ! Il semblerait plutôt que l’on cherchait à effacer la voix tonitruante d’un Mbaye Pekh dans ses œuvres, entre autres tâches de nettoyage qu’un montage laborieux n’a su essuyer totalement. Prévue à 21 heures, la diffusion n’a eu lieu qu’au-delà de 23 heures.
Désespérément, le vieil homme qui s’accroche au pouvoir a convoqué devant des téléspectateurs partagés entre la pitié et la colère, les démons de la division pour arriver à ses fins. Triste fin qu’il se réserve et qu’il semble vouloir réserver à un peuple et un pays qui lui ont pourtant tout donné. Après moi le déluge parait être son crédo. Voudrait-il nous laisser des bombes à retardement et faire imploser la nation sénégalaise qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
La maison Wade étant sinistrée, le vieil homme verse dans l’obscurantisme et la stigmatisation en voulant s’appuyer sur des phalanges sectaires pour non seulement conforter l’opinion de sa réélection improbable grâce à un incertain vote mouride, mais installer également le pays dans la division ethnique et confrérique en se prosternant pathétiquement à Touba. Déjà, il a suscité des difficultés au sein des communautés nationales, entre les régions, entre les différentes ethnies. Le candidat Wade et ses ouailles des Fal 2012 ont été les seuls jusqu’ici à faire référence à la confrérie et à l’ethniscisme, même si c’est pour en accuser l’adversaire, quitte à indexer les Hal pularen que l’on tente ainsi de mettre en mal avec les autres composantes de la Nation. C’est grave, très grave même.
Les seuls à faire montre ostensiblement de leur appartenance confrérique pour légitimer leur pouvoir, ce sont bien le porte drapeau des Fal 2012 et certains de ses affidés. En revendiquant pour son accession et son maintien au pouvoir, la figure emblématique de Cheikh Ahmadou Bamba, le candidat Wade cherche assurément à flatter les sentiments de groupe et de croyance qui pourraient lui conférer le vote mouride. Un vote confrérique qui joue ainsi les particularismes en risquant d’aviver les fissures qui se font jour. Pire, il installe et propage la division au sein des familles religieuses et entre les différentes communautés religieuses. Elu par Serigne Touba dit-il, pour travailler pour lui, pour la confrérie et du bout des lèvres pour le Sénégal, le candidat Wade tente d’instrumentaliser sa dépendance annoncée à Touba. Exit le suffrage universel sacrifié à l’autel du négationnisme.
Parlant des raisons pour lesquelles, il réclame un bail supplémentaire, il dit qu’il est le seul à même de parachever les chantiers entamés ! Et de citer derechef, l’exemple de l’aéroport de Diass. Gros scandale si ça se trouve en effet au regard du douteux montage financier de sa réalisation. Cet aéroport qui ne peut et doit être qu’un aérodrome d’éclatement pour les voyageurs qui veulent se rendre à l’intérieur du pays sans passer par Dakar dans le cadre d’un projet aéroportuaire global pour des pôles économiques dotés d’aérodrome et de port secondaire à travers tout le pays. Le projet malgré sa réelle pertinence a suscité plutôt une spéculation foncière frénétique jamais observée auparavant. C’est ainsi que prenant prétexte de Diass, on se mit à aliéner à tour de bras, les terrains relevant du domaine de l’aéroport international de Dakar, y compris la piste d’atterrissage qui aurait fait l’objet d’une vente par anticipation selon des sources dignes de foi, à tout le moins, de promesses fermes de vente. Il y a même un début d’exécution avec de vastes domaines cédés à des hommes d’affaires et/ou affectés à des privilégiés de l’alternance. La fameuse dation qui aida à réaliser le monument des Mamelles de Ouakam, qui a honteusement enrichi un homme-écran, en témoigne éloquemment.
A l’opposé de son challenger « candidat par force », a-t-il souligné comme pour dire que le combat du M23 est toujours d’actualité, le candidat Macky Sall tout d’un blanc immaculé vêtu, a tranché hier, par sa posture républicaine, l’esprit de responsabilité d’un homme d’Etat qui a émané de son apparition à la télévision. Le candidat de la coalition « Macky 2012 » a parlé avec hauteur et s’est adressé à notre intelligence. Tout le contraire des ratiocinations pathétiques d’un obsédé de pouvoir en quête, indigent, d’un « ndigueul », la sienne s’est voulu défenderesse des valeurs de la République.
Le candidat Wade s’est noyé dans les abysses de la logique confrérique et s’est présenté hier, comme le plus grand commun diviseur de notre nation. Une posture qui semble être la sienne dans la question casamançaise où, attisant le feu, il a cherché à exploiter les divisions du maquis en lieu et place d’une négociation sincère et franche. Il a tenté avec l’appât de l’argent et des profits multiples, en flattant les sentiments des groupes religieux et ethniques qui composent le maquis casamançais à déstabiliser le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Il n’a fait que prolonger un conflit qui a trop duré et continue d’endeuiller tout le pays.
Macky Sall qui lui, se réclame du soutien sans réserve, ni marchandage des 12 autres candidats qui, dans un bel ensemble, ont décidé de battre campagne à ses côtés pendant ce deuxième tour, se présente en rassembleur d’un Sénégal riche de sa diversité. Idrissa Seck, le Thiessois, Cheikh Bamba Diéye, le Saint-Louisien, Djibril Ngom de Pikine, Moustapha Niasse de Keur le Salou Saloum, Ibrahima Fall, le mouride de Tivaouane ou encore Ousmane Tanor Dieng de Nguénienne, sinon l’enseignante Amsatou Sow Sidibé, ou la styliste Diouma Diakhaté, Dr. Cheikh Tidiane Gadio, Mor Dieng le Baol Baol, ou l’avocat lebbou Doudou Ndoye qui rassemblent avec Macky Sall 65% de l’électorat au premier tour, sont-ils ethnicistes ? Ont-ils bénéficié d’un vote ethnique ?
Wade dans sa pêche aux voix se détourne ainsi des valeurs fondatrices de notre République laïque, démocratique et sociale. Il viole leur sacralité constitutionnelle. Il choisit par conséquent une allégeance centrifuge forcément réductrice et préjudiciable à notre commun vouloir de vie commune qui se décline à travers notre devise nationale :
Un Peuple, un But, une Foi !
Très belle analyse!Wade dal il ne perd rien pour attendre, avez-vous vu comme il a maigri, vraiement il est mal entouré et mal aimé par sa famille.