Il y a une vie après le 26 février Par Madior Fall
L’histoire de la jeune république sénégalaise âgée d’à peine plus de cinquante ans, ne saurait s’arrêter demain dimanche 26 février. Elle ne s’arrêtera pas. Parce que les Sénégalaises et les Sénégalais n’ont pas fini de l’écrire et ne saurait l’enclore à l’issue d’une élection, fut-elle la présidentielle la plus disputée et discutée. Il y a en effet, une vie après le 26 février. Les générations présentes et à venir poseront leurs pierres en participant ainsi à l’édification de la Nation en construction perpétuelle, creuset de l’Etat qui fonde la République dont le respect est exigé de tous, car pour tous et par tous.
Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, communauté invitée par le président sortant, Abdoulaye Wade à participer à la recherche d’une paix durable en Casamance si d’aventure les Sénégalais renouvelaient son bail, qui a la réputation d’un savoir faire en matière de médiation internationale pour la résolution des conflits, déclarait en mai 2003, à propos du regain de violence guerrière que constituait l’action militaire conduite par les Etats-Unis d’Amérique en Irak : « Il reste à construire une culture de paix fondée sur : le discours de la solidarité … » Faut-il ajouter en ce qui nous concerne, nous Sénégalais, à la veille de cette élection présidentielle grosses de toutes les ruptures, « une culture de paix fondée également sur la vérité et la justice, l’éthique et la morale ». Avant d’être généreux, il faut être juste aime à rappeler l’autre.
Les dés sont jetés ? Demain dimanche 26 février, les électrices et les électeurs sont appelés à leur devoir citoyen. A exercer leur droit plutôt, celui de se choisir en toute liberté, en toute connaissance de cause et pour les intérêts bien compris de leur nation et de leur pays, celle ou celui parmi les postulants qui ont battu campagne, chacun sous les formes qu’il a jugé les meilleures et avec les moyens dont il a disposés, celui ou celle qui présidera aux destinées de ses concitoyens. Ils accompliront ce devoir et exerceront ce droit en ayant pour préoccupation principale : la paix civile
Que l’on discute maintenant avant, pendant ou après importe peu. L’essentiel est que l’on aille à la table de négociation pour discuter sans préalable, sans à priori inutile avec le seul souci constant qui est celui de préserver le Sénégal des soubresauts qui ailleurs, ont déconstruit des nations et hypothéqué dangereusement ou durablement leur devenir.
Certes, tout dépendra dans une large mesure de la manière dont le scrutin de demain dimanche se déroulera sur l’étendue du territoire national. Il devra être un scrutin libre, sécurisé, transparent et démocratique. Exempt de perversions de nature à vicier le vote, de disqualification de quelque électeur que ce soit valablement inscrit.
Un scrutin où tous ceux qui se sont librement et légalement inscrits sur les listes puissent voter en tout quiétude, sans intimidation aucune, sans contrainte d’où qu’elle vienne. Un scrutin qui devra se passer également de bureaux de vote logés dans des abris provisoires non identifiés, des votes multiples et toute tentative d’en fausser les résultats au préalable. Dans ce cadre, il est primordial que l’administration territoriale principalement, notamment les gouverneurs, les préfets, sous-préfets, présidents de communauté rurale, chefs de village et de quartiers jouent leur rôle en se postant à équidistance de toutes les coteries, n’ayant à cœur que de servir la République et elle seule. Les partis politiques ou les coalitions de partis et de mouvements qui soutiennent des candidats s’évertueront certainement à mailler l’ensemble des centres et bureaux de vote du pays de sorte à veiller sur le déroulé du scrutin.
Un scrutin, il faut le dire, dont il revient à l’Etat via son administration et ses services compétents de sécuriser aidé en cela par des citoyens libres, non pas par des milices et factions fussent-elles proches et ou se réclament de la majorité sortante ou de l’opposition.
Autrement, les ingrédients sont en place pour que la crise politique se prolonge au-delà du 26 février. Auquel cas, il faudra y apporter le traitement qu’elle nécessitera. Avec un seul impératif : les intérêts du Sénégal. Dans le secret de l’isoloir et dans l’intimité de notre conscience, il ne devrait y avoir qu’un seul vainqueur : le Sénégal, notre patrimoine à tous. Par conséquent votons Sénégal !r