L’ambassade israélienne au Caire, lieu à la fois sensible et symbolique de la paix entre les deux pays conclue en 1979, a été envahie vendredi soir par des manifestants, lors d’une violente manifestation qui a fait des centaines de blessés devant ses locaux.
Les manifestants qui ont «envahi» la mission diplomatique ont jeté des documents «confidentiels» depuis un des bureaux de l’ambassade, située en haut d’un immeuble d’une vingtaine d’étages, a indiqué l’agence officielle égyptienne Mena.
Les violents affrontements qui se sont produits dans la soirée et la nuit dans le secteur entre forces de l’ordre et manifestants ont fait près de 450 blessés, dont un est décédé des suites d’une crise cardiaque, a de son côté annoncé le ministère de la Santé. Un précédent bilan faisait état de 235 blessés.
Des tirs nourris ont été entendus dans le quartier et plusieurs véhicules de police ont brûlé ou ont été endommagés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs centaines de militaires et des dizaines de blindés étaient massés samedi près de l’ambassade, dans le quartier de Guiza, sur la rive ouest du Nil, et l’éclairage urbain a été éteint.
L’ambassadeur israélien en Égypte Yitzhak Levanon a quitté tôt samedi Le Caire par avion avec son escorte, a-t-on appris de sources aéroportuaires égyptiennes. L’ambassadeur et sa famille étaient arrivés plus tôt à l’aéroport pour prendre «un avion pour revenir en Israël», selon une autre source aéroportuaire.
Le président américain Barack Obama a exprimé sa «grande inquiétude» au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a sommé les autorités égyptiennes de protéger la représentation, a annoncé la Maison-Blanche.
«Le président a exprimé sa grande inquiétude au sujet de la situation à l’ambassade, et de la sécurité des Israéliens qui y travaillent», a déclaré la présidence américaine.
M. Obama a aussi «a passé en revue les mesures que les États-Unis prennent à tous les niveaux pour aider à trouver une solution à cette situation sans violences supplémentaires, et pour appeler le gouvernement égyptien à honorer ses obligations internationales de protéger la sécurité de l’ambassade israélienne».
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a téléphoné dans la nuit au secrétaire américain à la Défense, Leon Penetta, et lui a demandé une aide pour aider à protéger l’ambassade israélienne, a indiqué dans un communiqué le bureau de M. Barak.
La Mena cite des témoins, selon lesquels les manifestants auraient envahi une salle dédiée aux archives diplomatiques, un étage en dessous des locaux de la chancellerie.
Dans l’après-midi des manifestants armés de marteaux, de barres de fer et de cordes avaient fait tomber un mur de protection érigé ces derniers jours par les autorités égyptiennes devant l’immeuble abritant la mission, déjà visée par plusieurs manifestations.
Un manifestant égyptien a réussi ensuite à retirer le drapeau israélien flottant sur l’ambassade, pour la deuxième fois en moins d’un mois.
Les relations entre l’Égypte et Israël traversent une phase délicate, après la mort de cinq policiers égyptiens tués alors que les forces israéliennes poursuivaient des auteurs présumés d’attaques dans le secteur d’Eilat, dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Égypte, le 18 août.
L’Égypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec l’État hébreu, en 1979.
La manifestation devant l’ambassade a fait suite à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans la journée sur la grande place Tahrir, dans un autre quartier du Caire, pour réclamer davantage de réformes et de démocratie, sept mois après la chute du président Hosni Moubarak et la prise du pouvoir par l’armée.
Le premier ministre Essam Charaf a convoqué une réunion de crise de son cabinet samedi, a indiqué la télévision d’État. Le ministère de l’Intérieur quant à lui s’est déclaré en situation d’urgence, et a suspendu tous les congés dans la police.
Des camions de police ont également été incendiés, et d’autres endommagés.
Selon le ministère de la Santé, cité par la télévision d’État, 235 personnes ont été blessées dans des heurts entre manifestants et policiers. L’une d’elles est décédée des suites d’une crise cardiaque.
Des manifestants ont jeté dans la rue des milliers de pages de documents depuis l’immeuble abritant les locaux de la mission israélienne, a constaté l’AFP.
Plusieurs documents ramassés proviennent visiblement des services diplomatiques israéliens, devant lesquels une manifestation se déroulait depuis l’après-midi.
Certains sont rédigés en arabe mais portent des tampons diplomatiques israéliens et semblent être des courriers de fonctionnaires israéliens à leurs homologues égyptiens.
La Mena cite des témoins, selon lesquels les manifestants auraient envahi une salle dédiée aux archives diplomatiques, un étage en dessous des locaux de la chancellerie.
Des policiers interrogés aux abords du bâtiment n’étaient pas en mesure de donner de précisions sur la situation à l’intérieur des locaux diplomatiques. Un porte-parole de l’ambassade contacté par téléphone n’a pas non plus fait de commentaire.
La police a commencé à faire usage de gaz lacrymogènes dans la soirée pour disperser la foule massée dans la rue devant l’immeuble d’une vingtaine d’étages, en haut duquel est installée l’ambassade.
Dans l’après-midi des manifestants armés de marteaux, de barres de fer et de cordes avaient fait tomber un mur de protection érigé ces derniers jours par les autorités égyptiennes devant l’immeuble abritant la mission, déjà visée par plusieurs manifestations.
Un manifestant égyptien a réussi ensuite à retirer le drapeau israélien flottant sur l’ambassade, pour la deuxième fois en moins d’un mois.
Les relations entre l’Égypte et Israël traversent une phase délicate, après la mort de cinq policiers égyptiens tués alors que les forces israéliennes poursuivaient des auteurs présumés d’attaques dans le secteur d’Eilat, dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Égypte, le 18 août.
L’Égypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec l’État hébreu, en 1979.
La manifestation devant l’ambassade a fait suite à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans la journée sur la grande place Tahrir, dans un autre quartier du Caire, pour réclamer davantage de réformes et de démocratie, sept mois après la chute du président Hosni Moubarak.
avec AFP