Quelque 70 blessés sont à déplorer en Egypte pour la seule journée de mercredi. Deux personnes, un manifestant et un policier, auraient été tuées mais une source officielle assure qu’il s’agissait d’un accident.
Les manifestations contre le régime Moubarak ont tourné à la violence mercredi en Egypte, avec de nombreux affrontements et l’attaque de bâtiments aux cocktails molotov. Hier, des sources médicales rapportaient qu’un policier et un manifestant avaient été tués, mais ce jeudi matin, un responsable des autorités locales assure qu’il s’agissait d’un accident de la circulation.
.
700 interpellations en deux jours
Des rassemblements ont eu lieu, malgré l’interdiction, en différents quartiers du Caire et dans la ville portuaire de Suez, à 100 km à l’est du Caire. Dans cette dernière, 70 personnes, 55 manifestants et 15 policiers, ont été blessées lors d’affrontements. Les forces de l’ordre ont également procédé à l’arrestation de 500 personnes, portant à au moins 700 le nombre des interpellés en deux jours de mobilisation populaire, à l’appel du «Mouvement du 6 avril», un groupe pour la démocratie qui réclame des réformes politiques, économiques et sociales dans le pays. Ce mouvement refuse qu’Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 1981, essaie de se maintenir lors de l’élection présidentielle de septembre, ou transmette les rênes à son fils Gamal.
«Nous voulons faire tomber le régime», ont scandé les protestataires en lançant des pierres sur les policiers, qui ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées. Au Caire, des dizaines de manifestants ont affronté les forces de sécurité devant le ministère des Affaires étrangères, dont ils ont forcé l’une des entrées avant d’être dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes.
Les bâtiments symboles de l’autorité attaqués
Ils ont ensuite lancé des bouteilles incendiaires contre un bâtiment relevant de la municipalité, dont une partie a pris feu, et contre le siège du parti du président Moubarak et attaqué un poste de police à coups de pierres.
Selon des témoins, la police a tiré des coups de feu en l’air près du palais de justice dans le centre de la capitale. Dans un autre quartier, elle a tenté de disperser une foule de plusieurs milliers de personnes en lançant des camions dans la masse.
Nouvel appel à manifester vendredi
A Suez, les affrontements ont éclaté après le refus de la police de remettre le corps d’un des trois manifestants morts la veille aux protestataires. Ils ont tenté de pénétrer dans l’hôpital.
La communauté internationale, dont les Etat-Unis, proche de l’Egypte, l’Union européenne et l’ONU, ont appelé le gouvernement égyptien à écouter les demandes «légitimes» du peuple.
Fer de lance du mouvement de protestation, le «Mouvement du 6 avril», très actif sur internet, a appelé dans un message diffusé par SMS et sur le réseau de socialisation Facebook, à de nouvelles manifestations vendredi après la prière «pour demander le droit de vivre dans la liberté et la dignité».
LeParisien.fr