APS) – Le président du comité de coordination Collectif sénégalais pour l’amitié et la solidarité avec le peuple libyen, El-Hadj Moustapha Cissé, a qualifié de « rébellion » le soulèvement d’une partie du peuple libyen contre le régime de Mouammar Kadhafi.
‘’Ce qu’il y a en Libye, c’est une rébellion’’, a martelé M. Cissé lors d’une conférence de presse organisée, mardi à Dakar, par le collectif pour se prononcer sur la situation en Libye, après le déclenchement de raids aériens des Occidentaux sur des équipements en Libye.
‘’Quand on manifeste avec des armes, on est dans ce qu’on appelle de la rébellion’’, a estimé M. Cissé, devant une assistance composée de chefs traditionnels de la communauté lébou (des autochtones de Dakar), des membres du collectif et d’anciens ambassadeurs sénégalais dans le monde arabe.
Selon lui, les puissances occidentales se sont arrangées pour tromper la Ligue arabe. ‘’Au Conseil de sécurité, on a soutenu que comme Kadhafi bombarde les localités des insurgés Misrata, Benghazi, on a décidé d’une zone d’exclusion aérienne pour bombarder la Libye’’, a-t-il souligné.
‘’Rien de ce qui ce passe en Libye ne montre que c’est la majorité du peuple qui veut le départ de Kadhafi, comme ça était le cas en Tunisie et en Egypte’’, a noté l’ambassadeur Moustapha Cissé, qui est au aussi chef religieux au Sénégal.
En réalité, le président du Collectif sénégalais pour l’amitié et la solidarité avec le peuple libyen a fait remarquer, ces puissances occidentales ‘’veulent tuer Kadhafi, ils veulent qu’il quitte le pouvoir et faire main basse sur le pétrole libyen’’.
‘’Ils ont dit qu’ils veulent sauver le peuple libyen. Pourquoi, ils ne sont pas intervenus en Tunisie, en Egypte, en Palestine où en 2008, quand Israël a massacré ce peuple ?’’. ‘’Il y a deux poids deux mesures, il y a de l’hypocrisie dans leur façon de faire’’, a-t-il relevé.
‘’La réalité, a-t-il poursuivi, est que les pays occidentaux ont la haine de Kadhafi parce qu’il est quelqu’un qui ne se laisse pas manipuler’’. M. Cissé est un ancien ambassadeur du Sénégal en Egypte, et en Arabie Saoudite.
‘’En tant musulman, en tant qu’Africain, on doit se sentir interpelé par ces bombardements en Libye’’, a soutenu El-Hadj Moustapha Cissé, précisant que le collectif qu’il dirige ‘’n’est pas du côté de Kadhafi’.
‘’On n’est là pour défendre des principes (…), au nom de l’Islam, au nom des valeurs africaines, nous ne sommes pas des opportunistes ’’, a-t-il précisé. ‘’Au nom de ces principes, tout musulman, tout Africain doit se sentir interpellé par ce qui se passe en Libye’’, dit-il.
Khalife général de la famille de Tafsir Abdou Birane Cissé au Sénégal et en Gambie, El-Hadj Moustapha Cissé, a dénoncé le manque d’unité des pays arabes et de réactivité des pays africains sur les bombardements en Libye.
Mis en place le 5 mars dernier, le comité sénégalais compte en sein son sein, entre autres, Ahmed Saloum Dieng, Mourchid Ahmed Iyane Thiam et Serigne Madické Seck,
Il prône ‘’l’instauration, le plus rapidement possible, d’un dialogue entre les belligérants afin que le peuple libyen retrouve la paix et continue sa marche vers l’émergence si bien entamée’’.
Le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, avait condamné « fermement », le 24 février dernier, la répression sanglante exercée sur les manifestants libyens qui demandent le départ du colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir depuis 42 ans, dans son pays.
Lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le président Wade avait ‘’exprimé sa ferme condamnation de la répression sanglante exercée par le pouvoir libyen sur des populations civiles désarmées’’, rapporte le communiqué transmis à l’APS.
AB/SAB
