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El hadji Ibrahima BADIANE « IRAN », prêcheur : un homme ouvert aux souffles fécondants

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Formé à bonne école, l’islamologue se fait un point d’honneur à transmettre ses connaissances à la jeune génération en s’inspirant de la pédagogie de ses maîtres. Abreuvé à la science de grands érudits, il assène sans faux-fuyant ses vérités. Avec une âme charitable et ouvert aux vents fécondants, il vient toujours en aide à son prochain dans le besoin. Retour sur le parcours d’un prêcheur pas comme les autres.


En matière de prêche, l’islamologue El hadji Ibrahima Badiane alias « Iran » constitue une référence. Le Tivaouanois ne fait pas dans la dentelle dans ses causeries à la station régionale de Sud Fm Thiès, mais également pendant ses conférences. Il tient toujours un langage de vérité. Il s’inspire toujours des recommandations divines et de la Sunna du Messager Lumineux, Seydina Mouhamadou Rassoulilah (Psl) pour faire éclater la vérité. Ses références sont des hommes de Dieu qui dorment du sommeil du juste dans notre pays : Maodo Malcik Sy, Serigne Touba, Ibrahima Niasse, Limamou Laye, Cheikh Boucounta, Mame Amary Ngoné, entre autres.

Toujours un langage de vérité

Ibrahima Badiane a étudié les sciences islamiques auprès de la famille du vénéré El hadji Malick Sy. Très jeune, ses parents l’envoient à Tivaouane la sainte, avec comme seul bagage une lettre qu’il devait remettre au porte-parole du khalife général des Tidianes. Il est reçu par le chambellan qui le présente à ce dernier, puis à feu Ousseynou Diène et à Mamadou Diouf. En quelques années, le jeune talibé mémorise sans problème le coran. Il est doué d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Et sur les sages conseils de Serigne Mansour Sy « Borom Daara yi », il côtoie de grands érudits comme Serigne Moussa Diop, Serigne Malick Faye pour la traduction, le tout sous l’aile protectrice de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Ibn.
Au « daara » d’Ababcar Sy, rien n’est ménagé par Serigne Abdoul Aziz Sy Al Ibn, très soucieux du devenir des enfants. « Il a toujours donné des instructions fermes aux différents responsables du « daara » pour que les jeunes pensionnaires soient bien traités, bien suivis et mis dans de bonnes conditions de séjour », indique El hadji Ibrahima Badiane qui rappelle que les instructions étaient appliquées à la lettre par Sokhna Oumou Sy qui préparait la nourriture en qualité et en quantité. Dans cette école coranique, le prêcheur thiessois note que les disciples ne mendiaient pas. « Le daara Seydi Ababacar Sy de Tiavaouane a formé beaucoup d’enfants qui sont devenus de grands cadres, des enseignants de renommée qui continuent de faire leurs preuves aussi bien au Sénégal qu’en dehors de nos frontières.
Et toutes ces gens sont toujours redevables à ce daara qui continue encore de recevoir des talibés, lance El hadji Ibrahima Badiane ». Dans ce daara, il est formellement interdit d’infliger un traitement inhumain aux pensionnaires, comme c’est malheureusement le cas dans certains daaras. L’ex-pensionnaire « Iran Ndao » a, aujourd’hui, l’insigne honneur de diriger de main de maître ce temple du savoir. El hadji Ibrahima Badiane conserve jalousement l’héritage que lui ont légué ses maîtres. Il s’évertue sans relâche à inculquer à ces jeunes le savoir, le savoir-faire, le savoir-être, pour rendre, dit-il, la pièce de la monnaie.
D’où vient le surnom « Iran » qui lui est resté collé comme une sangsue ? « Je fus le président de l’Asc « Kër gu mag », tandis que Serigne Habib Ibn Serigne Mansour dirigeait également une autre association sportive et culturelle. Et tout le monde avait surnommé mon équipe, Asc « Iran », explique-t-il. El hadji Ibrahima Badiane attache une attention particulière aux conférences.
Presque tous les jours, il anime une conférence, soit à Thiès, dans la région ou dans les autres localités du Sénégal. «Je sillonne le Sénégal pour y tenir des conférences. Je mets toujours l’accent sur la méthode et l’organisation. Avec mon staff dans lequel on retrouve Pape Guèye, Ndiogou Sy, un membre de la grande famille de Tivaouane, Serigne Matar Cissé et j’en passe, nous avons mis en place un chronogramme étalé sur tout le mois. Et chaque fois, nous savons la destination à prendre », souligne Iran. Les thèmes sont choisis pour la plupart par les organisateurs, le jour même de la conférence.
Les conférences nourrissent-elles son homme ? Iran répond : « Je ne demande absolument rien. Cela est vérifiable. Au contraire, je prends en charge mon staff, le carburant et mets la main à la poche pour payer les spots publicitaires qui peuvent aller jusqu’à 15.000 francs », note le marabout. Bien évidemment, il arrive qu’on lui donne de l’argent, mais ces subsides sont toujours bien utilisés. Se déplacer plusieurs fois dans la semaine pour animer des conférences demande de l’énergie.
Mais, quand on aime ce que l’on fait, on endure toutes les épreuves. Pendant le mois de ramadan, il anime deux conférences par jour. Il anime aussi des émissions à la station régionale de Sud Fm, en répondant aux auditeurs sur toutes les questions posées. Il n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de dire la vérité. Voilà l’homme dans toute sa dimension. Une fois par an, il organise aussi, à la Promenade des Thiessois, une grande causerie religieuse axée sur le Sceau des prophètes, Seydina Mouhammed Rassoulilah (Psl) et ses successeurs (Aboubacar, Omar, Ousmane et Aliou).

Aide aux handicapés et aux personnes démunies

L’islamologue est dépeint comme un homme ouvert à tous les souffles fécondants. Connu pour sa capacité d’écoute, ses largesses, Ibrahima Badiane s’investit largement dans le social. Le prêcheur est un exemple vivant de dévouement, de disponibilité. Il reçoit toute la journée des personnes venues lui exposer leurs cas. Chez lui, tout est transparence et droiture. C’est ce qui explique la mise en place d’un collectif chargé d’étudier et de réfléchir sur toutes les demandes qui lui sont adressées. Parmi cette catégorie sociale, figurent en bonne place les handicapés et personnes démunies.
La cellule a réalisé moult choses portant sur la construction de mosquées, de maisons, le paiement d’ordonnances, la prise en charge de certaines personnes dont l’état de santé nécessitait une évacuation à l’étranger. « Nous avons même aidé des chrétiens qui ont des problèmes avec leurs parents parce qu’ils ont embarrassé la religion musulmane. Depuis 20 ans, nous menons à bien cette mission qui est pour nous un sacerdoce. Mais, je rappelle encore que tout se fait dans la transparence. Des personnes sont toujours chargées de s’informer pour voir si la demande se justifie ou non », explique Iran Ndao.

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